CHAPEAU BA, MONSIEUR LE MINISTRE !
Le budget atteint 3022 milliards de Cfa
Le budget de 2016 est une performance qui devrait être portée au crédit du ministre de l’Economie et des finances Amadou Ba, qui a trouvé les éléments nécessaires pour motiver ses services et les amener à produire ce type de résultat plus que probant, et qui contredit le pessimisme ambiant.
Macky Sall et son ministre de l’Economie et des finances ont commencé dès hier soir, à se gargariser sur le projet de budget que le Conseil des ministres a adopté pour l’année prochaine. Il est vrai que l’exploit est important pour le Sénégal, au moment où l’opinion largement répandue est que les conditions de vie sont difficiles, de présenter un Budget de 3022 milliards de francs, dont les ressources principales sont d’origine interne.
En effet, dans ce budget à venir, Amadou Ba et son équipe ont réussi la prouesse de faire financer les postes de dépense les plus importants par les ressources internes à 58% du total, soit 611 milliards. Mieux, la part des ressources internes dans le budget de 2016, est encore plus importante que le budget de 2015 pris en son entièreté. C’est le signe que le pays produit de la richesse, et donc, travaille.
Malheureusement, Macky Sall et ses proches, n’ont jamais pu porter ce message auprès du citoyen lambda, et le convaincre de ses effets sur sa vie quotidienne. Pourtant, ce serait le signe que le Plan Sénégal émergent est en train de produire ses effets.
Le premier effet à faire sentir à l’opinion, est que les dépenses sociales sont bien orientées vers les couches les plus nécessiteuses de la population, que les dépenses d’investissement sont rationalisées et donnent la priorité aux projets structurants, susceptibles de soutenir une croissance durable. Il faut souligner que le budget de 2016 va correspondre à la deuxième année de mise en œuvre du budget du Plan d’actions prioritaires (Pap) du Pse, dont on dit qu’il doit mettre le pays sur les rails de l’émergence.
Pour l’année prochaine, le gouvernement a prévu de consacrer des montants importants au démarrage de certains projets. Ainsi, pour le prolongement l’autoroute à péage de Diass à Mbour et Thiès, le budget va décaisser 11 milliards, tandis que le Train express Dakar-Aibd a pu sécuriser 20 milliards. Ila Touba, dont on dit qu’il devrait démarrer à la fin de ce mois, a déjà 12 milliards de prévus.
D’autres projets, comme les Domaines agricoles communautaires (Dac), les projets d’équipement du monde rural, les corridors céréaliers, ou la promotion de l’emploi des jeunes, ont aussi leur part de budget. Cela, à côté de plusieurs projets agropastoraux ou aquacoles. Le Fonsis également, aura 3 milliards du budget. De quoi donner le sourire à Amadou Hott, qui a été freiné dans sa volonté d’arracher certaines voies à Ageroute.
A côté de cela, les nouveaux établissements universitaires n’ont pas été oubliés, ainsi que des projets de santé, ou même le stade de basket annoncé par Macky Sall aux Lionnes victorieuses de la Coupe d’Afrique.
Toutes ces performances se réalisent sans que le niveau d’endettement du pays n’augmente outre mesure, ce qui se reflète par la baisse du déficit, qui est prévu à 4,2%, contre 4,7% dans l’exercice en cours. D’ailleurs, le taux de croissance de l’économie, s’il n’a pas encore atteint les 7% fatidiques, s’en approche vigoureusement, puisqu’il est prévu à 6% pour la fin 2016, contre les 5,4% annoncés pour 2015.
Or, déjà, les services du ministre de l’Economie et des finances ont estimé que les bonnes performances du pays pour cette année, s’expliquaient par les bons résultats dans les secteurs secondaires et dans l’agriculture.
La bonne pluviométrie de cette année, ainsi que la maîtrise des importations, surtout des biens de consommation, justifieraient amplement que l’on attende une nette amélioration des résultats de 2016. C’est dire donc que Macky Sall est en train de gagner son pari, et de faire de son Pse tant décrié au départ, une balise pour le développement des pans importants de l’économie.
Mais il le fera encore mieux s’il remporte son plus grand défi, qui est de maîtriser la masse salariale. Ce poste qui a connu une croissance des plus prodigieux, menace en effet, d’annihiler tous les efforts fournis par tous les autres secteurs de l’économie. En 2016, la masse salariale de l’Etat devrait atteindre 556 milliards.
En augmentation de 30 milliards de Cfa.