DDD À L’ARRÊT
Nouveau Directeur général de la société de transport, Ousmane Sylla hérite d’une entreprise à l’arrêt : bus en panne, problèmes de pièces de rechange, dépôt à l’abandon. Dakar Dem Dikk est un patrimoine en ruine
Sur les routes de la capitale, les bus Ddd sont devenus si rares qu’ils ne passent plus inaperçus à cause de leur vétusté. Nouveau Directeur général de la société de transport, Ousmane Sylla hérite d’une entreprise à l’arrêt : bus en panne, problèmes de pièces de rechange, dépôt à l’abandon. Ddd, c’est un patrimoine en ruine, mais il est persuadé de son éventuelle relance.
A Thiaroye, les travailleurs de Dakar Dem Dikk sont figés dans l’inquiétude. Il est 12h au niveau de cet entrepôt, logé derrière la Poste de Thiaroye, vers le mur qui clôture l’autoroute à péage. C’est un endroit indescriptible. Il est rempli d’eau. Les bureaux, les toilettes, l’accueil, les allées de la grande cour, les parcs sont dans un état fangeux. Nouveau Directeur général de Ddd, Ousmane Sylla marche dans un décor invraisemblable. Repoussant ! «Vous avez vu les conditions dans lesquelles nous travaillons. C’est honteux, inexplicable», exposent les travailleurs, exaspérés par cette situation qui montre l’état lamentable dans lequel se trouve le dépôt de Thiaroye.
Aujourd’hui, les bus sont en panne, les pièces de rechange presque introuvables. Le parc automobile est quasiment vide. A Thiaroye, c’est un dépôt d’épaves avec une vingtaine de bus abandonnés. Ils sont bons pour la casse. Ousmane Sylla doit redémarrer une société en état de faillite. Face aux travailleurs, préoccupés par leur avenir, il tient à être «ferme» : «Je ne suis pas venu pour vous faire des promesses. Mais, je suis là en tant que technicien, comme vous, pour voir comment travailler en synergie pour relever la société Ddd.» Il ajoute : «Nous avons constaté aujourd’hui une situation qui peut être changée et qui va être changée. Parce que les employés sont déterminés, ils sont motivés et ils ont démontré encore une fois que Ddd, c’est plus qu’un patrimoine, que Ddd, avec l’aide du chef de l’Etat, avec tout ce qu’il a fait déjà et ce qu’il va faire encore, sera une société nouvelle, qui sera rentable.»
Aujourd’hui, elle est comme La Poste, Air Sénégal, en ruine. «Il y a premièrement les conditions de travail. Deuxième¬ment, ce sont les pièces de rechange par rapport au taux de pannes que nous avons. Nous avons aussi des difficultés en ce qui concerne la maîtrise des charges. Egalement, on constate qu’on a dix fois moins de recettes qu’il y a 5 ans ; on peut se poser des questions. Nous allons essayer de les régler ensemble. Mais je suis très confiant par rapport à ce que j’entends, ce que je vois et ce que les Sénégalais nous encouragent à faire», avance Ousmane Sylla.
Bien sûr, il faut beaucoup de sacrifices pour remettre le moteur en marche. Mais, le successeur de M. Oumar Benkhatab Sylla se convainc qu’il est possible de relever le défi. Alors que la société est aussi sous surveillance budgétaire. «La situation est très déplorable et très difficile. Mais je peux dire que le capital humain est là. Mais quand on est dans une société qui est dans une situation très difficile, je peux dire qu’avec le capital humain, je suis persuadé que nous pourrons régler ces problèmes. Et je suis très optimiste de nature. Nous allons mettre en place très rapidement un plan d’actions qui va démontrer que cette société est capable d’être à cette hauteur-là», dit-il. Que faire pour la remettre en marche ?
Le patron de Ddd annonce un nouveau système de management, l’amélioration de la qualité du service, la maîtrise des coûts, le renforcement du parc automobile. «L’acquisition de nouveaux bus est quelque chose de très important pour nous. Nous allons y travailler, mais je dois vous dire que je ne fais pas focus seulement sur l’acquisition de nouveaux bus. Parce que si nous avons de nouveaux bus et que le système interne ne change pas, nous allons retomber dans la même situation. Donc l’urgence, c’est plutôt qu’il faut changer le système de management, d’organisation que nous avons au niveau de Ddd. Oui, les bus, on en a besoin plus aujourd’hui», avoue Ousmane Sylla.