FAUTE D’ARACHIDE, LES TRAVAILLEURS CRAIGNENT POUR LEURS EMPLOIS
La situation demeure alarmante à l’usine où les travailleurs sont mobilisés pour dénoncer les exportations de l’arachide - Trois semaines après le lancement de la campagne de commercialisation arachidière, pas un seul kilogramme d’arachide n’a été reçu
La campagne de commercialisation arachidière ne tourne pas rond pour les travailleurs de l’usine SONACOS de Ziguinchor qui craignent pour leurs emplois. Pas un seul kilogramme d’arachide reçu dans l’usine depuis le début de la campagne ; l’inquiétude et le désarroi enflent chez les huiliers qui se sont fortement mobilisés hier devant leur usine pour alerter sur la situation alarmante qui sévit dans l’unité industrielle de Ziguinchor. Ça grogne chez les huiliers de Ziguinchor qui réclament l’arrêt des exportations d’arachide.
La situation demeure alarmante à l’usine SONACOS de Ziguinchor où les travailleurs se sont fortement mobilisés hier, vendredi, devant leur industrie pour dénoncer les exportations de l’arachide. Trois semaines après le lancement de la campagne de commercialisation arachidière, pas un seul kilogramme d’arachide n’est reçu dans l’usine. Ce qui a fini de plonger les travailleurs de cette usine dans le désarroi total.
Sur fond de brassards rouges, ils ont crié leur colère au rythme de slogans: «la SONACOS est en danger de mort faute de matières premières», «Exporter les graines, c’est nous envoyer au chômage», «Président Macky Sall, nos emplois sont menacés». Des messages qui illustrent bien l’inquiétude qui enfle chez ces travailleurs qui dénoncent l’indifférence des autorités. «On ne semble pas se préoccuper de la situation, nos autorités ne disent rien alors qu’on va tout droit vers l’abime. Si la seule unité industrielle de la Casamance met la clé sous le paillasson, ce sera la catastrophe d’autant plus que cette usine a considérablement participé à enrayer le phénomène d’émigration clandestine…», déplore le Secrétaire général de la section du Syndicat des corps gras à la SONACOS de Ziguinchor, Samba Badji qui poursuit : «nous dénonçons avec la dernière énergie les exportations par les Chinois qui sont en train de tuer la filière».
Et comme si cela ne suffisait pas, ils chargent le ministre de l’Agriculture et celui du Commerce. «Ce sont des ministres originaires de la région qui ne font rien pour la région. Tout au contraire, ils sont là à Kolda et à Bignona. Qu’ils sachent que si la SONACOS coule, ils ne seront pas épargnés», peste Sekou Tamba, le Secrétaire général adjoint de ce syndicat. Très amer, M. Tamba interpelle le président de la République sur les dangers qui guettent leurs emplois. Ce rassemblement est le début d’un plan d’action que comptent mener les huiliers, si l’on en croit M. Badji qui déclare qu’une marche sera organisée les prochains jours pour alerter l’opinion sur la situation alarmante qui sévit en ce moment à la SONACOS.
«A pareil moment l’année dernière, nous avions collecté presque 6000 tonnes, mais voilà que depuis le 03 décembre aucune graine n’est entrée dans l’usine.» Une situation, aujourd’hui, consécutive au prix du kilogramme d’arachide fixé à 210 francs CFA au moment où les privés et autres banabanas achètent le kilogramme a 250 francs CFA chez les paysans. Une différence préjudiciable à la SONACOS qui devrait se conformer à la réalité des prix en brousse.