LA BANQUE MONDIALE DEBLOQUE 50 MILLIARDS DE DOLLARS
Tous les pronostics ont été déjoués. Loin des ravages annoncés, l’Afrique a pu résister, plus d’un an après, à la tourmente provoquée par la pandémie de Covid-19

Dans sa fiche d’information du mois d’avril, la Banque mondiale est revenue sur la résilience des Etats africains face aux effets sanitaires de la pandémie de Covid-19. Pour autant, ils peinent à se relancer du point de vue économique. C’est pourquoi l’institution financière internationale a dédié à l’Afrique 50 milliards de dollars pour redresser les économies.
Tous les pronostics ont été déjoués. Loin des ravages annoncés, l’Afrique a pu résister, plus d’un an après, à la tourmente provoquée par la pandémie de COVID-19. «Le virus s’est propagé plus lentement que prévu et a fait moins de victimes que dans le reste du monde », lit-on dans la fiche d’information de la Banque mondiale de ce mois. Cela tient aussi, toujours d’après l’institution financière internationale, à l’adoption par les gouvernements de mesures vigoureuses pour préserver les vies et les moyens de subsistance, et à un rétablissement plus rapide que prévu des cours des matières premières. Pour autant, il est constaté que la pandémie continue de toucher durement les populations africaines, avec des répercussions qui auraient entraîné jusqu’à 40 millions d’individus dans l’extrême pauvreté. «Les femmes, les jeunes, les travailleurs peu qualifiés et ceux employés dans le secteur informel sont particulièrement pénalisés faute d’accès à des filets sociaux et des sources de revenus », précise le document de la Banque mondiale.
Il relève également que dans beaucoup de pays africains, les gouvernements ont saisi cette occasion pour accélérer des réformes et des investissements indispensables à leur développement à long terme. Cependant, l’institution financière internationale estime que le chemin vers la reprise sera long, et la dynamique économique variera selon les pays et les sous-régions. C’est pourquoi, en réponse à la pandémie, le Groupe de la Banque mondiale prévoit de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars de financements afin d’aider plus de 100 pays dans le monde à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend 50 milliards de dollars destinés aux pays africains.
En Afrique, d’après toujours le communiqué parvenu à la rédaction, l’action de la Banque mondiale s’articule autour de quatre axes principaux : sauver des vies, protéger les populations pauvres, préserver et créer des emplois, et reconstruire sur de meilleures bases. Non sans indiquer que depuis le début de la pandémie en mars 2020, la Banque a débloqué près de 24,7 milliards de dollars en faveur de la lutte contre la crise de la COVID-19, notamment en lançant de nouveaux projets dans les secteurs de la santé, de la protection sociale et de la relance économique ou en réaffectant des ressources existantes.
«CHAQUE MOIS DE RETARD DANS LA VACCINATION SE TRADUIT PAR UNE PERTE DE 13,8 MILLIARDS DE DOLLARS SUR LE PIB AFRICAIN»
Alors qu’un grand nombre de pays africains ont mis en place des plans de vaccination, il est noté que l’approvisionnement en doses suffisantes est une priorité pour la région. Et selon les estimations de la Banque mondiale, chaque mois de retard dans la vaccination se traduit par une perte de 13,8 milliards de dollars sur le PIB africain. Toujours selon le communiqué parvenu à «L’AS », la banque prépare actuellement des projets de financement d’urgence des vaccins dans une trentaine de pays d’Afrique — République démocratique du Congo (RDC), Éthiopie, GuinéeBissau, Rwanda, Sénégal et Tchad, notamment —, pour un montant total de 1,85 milliard de dollars. Il s’agit entre autres d’assurer un accès équitable aux vaccins en faisant en sorte que les pays disposent de ressources financières pour se procurer des doses ; de veiller à la vaccination du plus grand nombre possible de personnes ; de mettre en place des systèmes de collecte de données pour assurer le suivi de l’impact réel des efforts de vaccination ; et de soutenir des campagnes de sensibilisation pour changer les comportements, lutter contre la défiance vis-à-vis des vaccins et accroître la demande dans la population.
La Banque mondiale s’emploie en outre à redéployer des ressources dans le cadre d’opérations en cours dans les domaines de la santé, du développement urbain et de la résilience, ce qui a donné lieu à l’activation des composantes d’intervention d’urgence de projets existants dans 16 pays, pour un montant total de 337 millions de dollars. «Les Seychelles, le Kenya et Madagascar ont bénéficié de l’activation des options de tirage différé en cas de catastrophe avec le décaissement de 135 millions de dollars au total », lit-on en définitive dans la note.