La Banque mondiale prône des investissements sur les infrastructures
RAPPORT – Solution à la forte urbanisation en Afrique
La Banque mondiale note une forte urbanisation en Afrique. Dans un rapport publié hier, l’institution de Breton Woods invite, entre autres, les États à améliorer les conditions de vie des citadins et des entreprises en investissant dans les infrastructures et en réformant les marchés fonciers.
La population urbaine en Afrique s’élève actuellement, à 472 millions d’habitants. Dans son nouveau rapport sur l’urbanisation en Afrique, la Banque mondiale est largement revenue sur les méfaits de ce surpeuplement dans les villes africaines. Ainsi, afin d’accélérer la croissance économique, de créer des emplois et d’améliorer la compétitivité des villes, la Banque mondiale juge «indispensable» l’amélioration de la vie des citadins et des entreprises «en investissant vigoureusement dans les infrastructures et en réformant les marchés fonciers».
Dans le document, la Banque mondiale compare le processus d’urbanisation en Afrique à celui observé auparavant dans d’autres régions en développement comme le Moyen-Orient/Afrique du Nord et de l’Asie de l’Est/Pacifique qui «ont atteint un taux d’urbanisation de 40 % (soit la proportion de citadins que compte actuellement l’Afrique), leur Pib par habitant (mesuré en dollars constants de 2005) s’élevait respectivement à 1 800 dollars (en 1968) et 3 600 dollars (en 1994). En Afrique, il se situe à 1 000 dollars seulement».
Cherté des villes africaines
Le document invite, en outre, les États à mobiliser d’autres sources de financement, auprès du secteur privé comme des partenaires internationaux et de la population. «En Afrique, le processus de concentration de la population dans les villes n’a pas donné lieu à des investissements suffisants dans les infrastructures urbaines et autres structures industrielles et commerciales, ni dans une offre appropriée de logements abordables. Avec des investissements coordonnés dans les infrastructures et les structures résidentielles et commerciales, les villes africaines seront en mesure d’accroître les économies d’agglomération et de rapprocher les habitants des emplois», soutient le rapport.
Egalement, la Banque mondiale a déploré la cherté dans villes africaines. «Les cités d’Afrique sont en effet 29 % plus chères que celles des pays à niveau de revenu similaire. Les ménages urbains africains ont, proportionnellement au Pib par habitant, des coûts plus élevés que ceux d’autres régions du monde, sachant que ces coûts sont surtout grevés par les dépenses de logement, supérieures de 55 % à celles observées dans d’autres régions», souligne-t-on.
Vice-président de la Banque mondiale pour Afrique, Makhtar Diop, estime que l’Afrique a besoin de villes moins chères, mieux desservies et plus vivables, Il propose : «Il est essentiel d’améliorer les bénéfices économiques et sociaux qui découlent de l’urbanisation, car la clé de la transformation des économies africaines réside notamment dans un développement urbain mieux maîtrisé.»