LA COUR DES COMPTES ET L’ARMP MECONNUES DES SENEGALAIS
ORGANES DE CONTROLE ET DE REGULATION DE L’ETAT
Les données issues des réponses de la recherche-action sur la perception des citoyens des corps et organes de contrôle que sont la Cour des Comptes et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp) ont révélé que les organes de contrôle de l’Etat sont méconnus des Sénégalais. Selon cette étude, 56% des sénégalais ne connaissent pas ces organes de contrôle et de régulation.
Les organes de contrôle de l’Etat notamment la Cour des Comptes et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp) sont généralement méconnus par la plus grande frange de la population sénégalaise. C’est, du moins, ce qui ressort d’une recherche-action sur la perception des citoyens des corps de contrôle et de régulation de l’Etat. Selon le consultant Malick Diop, qui présentait cette étude hier, jeudi 25 février, lors de l’atelier d’interpellation citoyenne des corps de contrôle et de régulation de l’Etat, 56% des interviewés disent ne pas connaitre la Cour des Comptes et l’Armp.
Ce niveau de méconnaissance varie selon le sexe: 63% chez les femmes et 40% chez les hommes. Il change aussi suivant les tranches d’âge, avec une tendance généralement négative chez les 18-29 ans (avec 55% de taux de méconnaissance) et les plus de 60 ans (avec 63%). Le taux méconnaissance de ces organes de contrôle évolue également en fonction du niveau d’étude, avec 86% des analphabètes, 65% des arabisants et 67% des personnes avec un niveau primaire. D’après l’étude, cette méconnaissance de ces instruments de contrôles par les citoyens s’est reflétée sur le degré d’appréciation de l’indépendance des corps et organes de contrôles et de régulation. En effet, seul 30% pensent qu’ils sont indépendants du pouvoir exécutif, contre 51% qui disent ne pas savoir.
Concernant le niveau d’appréciation du caractère juste des décisions rendues, l’enquête montre que 23% des personnes interrogées pensent que les décisions sont injustes contre 28% et 49% ne savent pas. Et 31% pensent que le pouvoir exécutif exerce une influence sur ces corps et organes de contrôle. «Cette tendance est confortée par le fait que seul 21% des sondés jugent que le gouvernement donne suite aux travaux des corps et organes de contrôle et de régulation. 33% pensent que les sanctions ne s’appliquent qu’aux non protégés», a indiqué Malick Diop.
Pour ce qui est du niveau d’appréciation des travaux des corps et organes de contrôle et de régulation, 52% des citoyens affirment ne jamais avoir vu un rapport de corps et organes de contrôle et de régulation, 39% n’en savent rien et 3% seulement l’ont très souvent consulté. Selon l’étude, cette tendance est renforcée par le fait que 73% d’enquêtés disent ne pas être informés d’une publication d’un rapport. Cependant, la radio, avec 31%, reste le premier canal d’information.
S’agissant du niveau d’appréciation de l’action, 15% des Sénégalais trouvent l’action des corps et organes de contrôle et de régulation pertinente, 19% la jugent efficace, 7% considèrent qu’ils sont impartiales dans leur travail tandis que 10% pensent qu’ils sont corruptible et que 3% disent qu’ils sont inutiles contre 47% des enquêtés qui sont sans opinion. Néanmoins, l’enquête relève que 35% d’opinions font confiance aux corps et organes de contrôle et de régulation contre 14%, alors que 36% n’ont de pas opinion et 15% des enquêtés répondent «ne pas savoir».