LA FSM/SÉNÉGAL VEUT PANSER LES PENSIONS
Conditions de vie précaires des retraités
En conclave du 12 au 14 février, le bureau régional Afrique francophone de la Fédération syndicale mondiale (Fsm) ambitionne de trouver une solution heureuse à la situation des retraités. Une volonté qui va reposer sur l’échange d’expériences entre les différents représentants syndicaux des pays participant à l’atelier et la production d’un document final que les organisateurs espèrent voir être exploité par l’Etat.
«Les gens ont peur d’aller à la retraite parce que retraite est synonyme de misère.» C’est cette appréhension soulevée par Cheikh Al Hassane Sène, secrétaire général de la Fgts, que les centrales syndicales affiliées à la Fédération syndicale mondiale (Fsm) veulent briser. Il s’agit de la Fgts, l’Uts, l’Usds et la Cdsl. A la faveur d’un atelier de trois jours sur le thème «La Fsm face aux défis de l’heure» ouvert vendredi au Cnfa, l’organisation syndicale compte apporter des propositions de réformes pour la revalorisation des pensions.
«Les régimes de retraite en Afrique sont issus de la période coloniale et étaient initialement destinés aux fonctionnaires de l’Etat. Ces mêmes régimes ont été conservés après les indépendances à de rares exceptions près et sont aujourd’hui confrontés à beaucoup de défis. Les prestations reçues à la retraite sont très faibles. Autant de faits qui nous poussent à la réflexion sur les pensionnés et retraités en Afrique», avise dans son allocution Cheikh Al Hassane Sène, par ailleurs coordonnateur de la Fsm/Sénégal. «Maison pour vivre, santé gratuite garantie, suffisamment de nourriture...», c’est ce que plaide pour sa part Quim Boix, usant pour ce faire du terme «retraité digne».
Convaincus de la nécessité d’une réflexion approfondie sur la question, les organisateurs vont exclusivement consacrer la 2ème journée de l’atelier sur les «préoccupations et action syndicale au profit des retraités et pensionnés». Il s’agira de partager des expériences entre les représentants des pays (8 au total) et faire des propositions concrètes afin d’inverser la situation de précarité dans laquelle vivent les retraités.
Ahmad Camara, directeur de Cabinet du ministre du Travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions s’est réjoui de la rencontre. «Cette rencontre est un grand moment qui exprime sensiblement la volonté du chef de l’Etat de trouver des solutions aux préoccupations des retraités», a-t-il dit savoir au nom du ministre de tutelle, affirmant dans la lancée que «l’organisation, comme l’a demandé le président de la République, de la deuxième conférence sociale sur les retraités» demeure en ce sens ce qu’on peut attendre du ministère du Travail.
Les organisateurs de l’atelier pensent, eux, que les résultats de leur conclave pourront être le socle de la conférence annoncée par le directeur de Cabinet du ministre. «Nous pensons que le gouvernement va appliquer ces décisions qui seront issues de nos ateliers», dit M. Sène.
«Nous confirmons le soutien et la solidarité de la Fsm et de son secrétaire général Georges Mavrikos aux travailleurs et vaillants Peuple du Sénégal», a lancé, en soutien à ses camarades sénégalais, Etienne Moussavou, coordonnateur du bureau régional Afrique francophone de la Fsm. Le syndicaliste gabonais a par ailleurs déploré la grande contradiction vécue par l’Afrique. «Le plus riche en ressources naturelles, mais qui concentre le plus grand nombre de travailleurs pauvres et en souffrance», regrette-t-il.