LA LANGUE DE BARBARIE RÉCLAME SA PART DE L'EXPLOITATION DU PÉTROLE
Moustapha Dieng, président du Syndicat national des Pêcheurs du Sénégal, a attiré l’attention des autorités et de la société civile sur la question des ressources naturelles du pays
Les habitants de la Langue de Barbarie veulent leur part du pétrole. Profitant d’une conférence dont le thème est «Impact de l’exploitation offshore sur la pêche dans un contexte de réchauffement climatique», Moustapha Dieng, président du Syndicat national des Pêcheurs du Sénégal, a attiré l’attention des autorités et de la société civile sur la question.
Les pêcheurs ont battu hier le rappel des troupes. L’objectif, sensibiliser leurs pairs sur les découvertes gazières et pétrolières sur la langue de Barbarie, avec ses conséquences. «La cohabitation entre la pêche et l’exploitation pétrolière et gazière va entrainer des conséquences néfastes pour les acteurs de la pêche», prévient Moustapha Dieng. Selon le président du Syndicat national des Pêcheurs du Sénégal, les acteurs de la filière doivent penser à l’avenir et ne pas tomber dans le piège. « Il faut que tout le monde soit sensibilisé pour que le combat ne se limite pas à la dénonciation des accords. Mais il doit prendre en charge la compensation des pêcheurs qui seront impactés. Nul n’ignore que la pêche joue un rôle déterminant dans l’économie sénégalaise», a expliqué Moustapha Dieng. De l’avis du syndicaliste, la pêche emploie plus d’un million de personnes dans le pays D’où l’importance de protéger le secteur. « La pêche, c’est plus de 400.000 tonnes d’embarquement. Elle est à plus de 240 milliards de devise pour le Sénégal.On ne peut pas sacrifier la pêche pour une exploitation hypothétique de gaz ou de pétrole où le Sénégal ne va gagner que 10%. Et tout le bénéfice ira aux sociétés étrangères», a fait savoir M.Dieng. Pour une issue heureuse de leur initiative, il invite les pêcheurs à s’unir. « Le combat sera mené par les pêcheurs. Un million d’individus risque d’être dans la dèche, s’il n’y a pas de compensations », a-t-il ajouté.