« LA MAUVAISE POLITIQUE DU TOURISME EXPLIQUE L’ECHEC DANS L’EMPLOI DES JEUNES NOTAMMENT DES DIPLÔMÉS DU SECTEUR»
Doudou Gnagna Diop revient sur « la crise de l’emploi des jeunes, surtout des diplômés », et « la mauvaise politique touristique du gouvernement ».
« Il y a un facteur institutionnel qui contribue beaucoup à freiner le développement du tourisme dans notre pays. Au Sénégal on n’a pas besoin d’un ministère du Tourisme mais plutôt d’un secrétariat d’Etat au Tourisme, pour combattre une certaine carence ». Telle est la position du président du Front Social du Tourisme. A la faveur d’une conférence de presse, Doudou Gnagna Diop est largement revenu sur « la crise de l’emploi des jeunes, surtout des diplômés », et « la mauvaise politique touristique du gouvernement ».
Le professionnel du tourisme, par ailleurs secrétaire général de la coordination du Parti socialiste de Thiès-ouest, a alerté sur « le chômage aigu des jeunes, surtout diplômés » avant de sensibiliser sur « le devenir des jeunes, les mauvaises politiques du gouvernement en matière d’emploi, l’irresponsabilité des entreprises devant créer des emplois, ‘’l’injustice économique’’ qui sévit dans la société sénégalaise ». Sur la nomination du maire de Notto Diobass, M. Alioune Sarr, comme nouveau ministre du tourisme, le président du front Social du tourisme (fSt) aurait sincèrement souhaité qu’« on mette l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». ce d’autant plus que, dit-il, « c’est un secteur qui n’est pas trop philosophique. On a tendance à penser que c’est seulement du commerce, c’est-à-dire aller chercher des clients dans les pays émetteurs et les amener dans notre pays, alors que le tourisme est un secteur ‘’hautement technique’’. Il faut donc un homme du sérail pour gérer ce secteur». Puisque, souligne M. Diop, « le sentimentalisme n’existe pas dans le tourisme qui est un secteur où compte exclusivement le donnant donnant, où seuls les résultats comptent ». a en croire le président du front Social du tourisme, « aujourd’hui les paramètres qui ont bloqué ce secteur, on n’y touche pas ». Il s’agit surtout, explique-t-il, de « la nécessité de décentraliser le tourisme dans le cadre des compétences transférées, d’enlever les barrières d’exonérations qui sont ‘’injustes’’ entre les investisseurs étrangers et nationaux ».
Surtout le promoteur touristique insiste sur un « autre facteur qui est institutionnel », relatif au fait qu’« au Sénégal on n’a pas besoin d’un ministère du Tourisme, mais plutôt d’un Secrétariat du Tourisme, pour combattre une certaine carence ». et de déplorer la « léthargie dans notre activité économique, surtout concernant le tourisme dont on dit qu’il est le poumon du Sénégal mais qui est malheureusement laissé dans un état végétatif ». Doudou Gnagna Diop pense, en tant qu’investisseur national qui se bat sur le terrain jusqu’à l’étranger, qu’« il doit y avoir des solutions parce que tout n’est pas insoluble. On a buté sur un problème. Il y a des cas négatifs pour la promotion, le développement du tourisme sénégalais. Dans ce cas, on n’a qu’a faire appel aux Sénégalais de souche qui ont une expertise avérée dans ce domaine et savent comment faire pour ressusciter le secteur ».
« La gravité de l’heure » selon Doudou Gnagna Diop
Doudou Gnagna Diop attire l’attention sur la « gravité de l’heure », du fait que « le Sénégal a une frange de jeunes coincée dans un positionnement alarmant. Des jeunes qui, souvent, avec un Bac + 6 ou 7 ne parviennent pas trouver un emploi décent, et qui, dans l’oisiveté, peuvent même oublier tout ce qu’ils avaient appris à l’école ». dans le domaine du tourisme, il se désole du fait que « nombreux sont les jeunes sortis de grandes écoles européennes spécialisées en la matière et se sont retrouvés dans la rue » et ne manque pas d’indexer l’état par rapport à « sa mauvaise politique touristique ». a en croire le responsable du Parti socialiste, « le dumping social dans la Petite Côte favorise le chômage des jeunes diplômés ». Selon lui, « de grands hôtels, plutôt que de recruter des jeunes qualifiés, préfèrent se rabattre sur des garçons issus du milieu rural, en provenance des communes situées dans les alentours, sans aucune qualification et qui sont sous-payés ».
Un état de fait qui, s’offusque-t-il, « provoque un impact négatif sur la fréquentation des infrastructures touristiques, du fait de très mauvaises prestations ». Doudou Gnagna Diop fustige aussi « l’anarchie et le manque d’hygiène et de propreté qui, dans le permettre communal thiessois, chassent les touristes de ce terroir ». il a profité de l’occasion de sa conférence pour évoquer « la crise de l’emploi au niveau des jeunes, à Thiès, où il n y a plus d’entreprises créatrices d’emplois ». Selon lui, « les jeunes, dont certains sont responsables de leur sort parce que ne voulant plus travailler, n’ont aucun moyen pour se lancer dans les petites et moyennes entreprises ». en effet, déplore le président du forum social du tourisme, « à Thiès, malgré les nombreuses grandes écoles de formation, il n y a pas de possibilité de création d’entreprises, puisque les Thiessois sortis de ces structures, qui sont d’ailleurs dans la politique économique, préfèrent fuir leur terroir pour aller créer des sociétés ailleurs, à Dakar par exemple ».
Interpellant ceux-là, Doudou Gnagna Diop demande : « pourquoi on n’investit pas à Thiès ? Pourquoi ne favorise-t-on pas l’entrepreneuriat et le développement local ? Pourquoi ce manque de volonté des autorités locales (maires, membres du Conseil départemental) et aussi administratives (gouvernance), dans la création de petites et moyennes entreprises, pour redynamiser l’économie locale ? » le secrétaire général de la coordination du Parti socialiste de Thiès-ouest, selon qui « le chômage des jeunes a un impact très négatif sur le développement économique de nos villes », surtout sur « le social », invite les autorités locales à réfléchir, sur le plan touristique, aux « voies et moyens susceptibles de cultiver certaines perspectives de développement ». le promoteur touristique est aussi revenu sur « le profit que pourrait tirer le peuple sénégalais avec les produits locaux » et « les énormes dont disposerait le Sénégal s’il parvenait à avoir son propre Tour-opérateur (TO) dans les marchés émetteurs ».