L’AEME ET LA DOUANE SE DONNENT LA MAIN
INTERDICTION DE L’IMPORTATION ET DE L’UTILISATION DES LAMPES A INCANDESCENCE
Pour la réduction de la facture de l’électricité de l’etat et des ménages, depuis janvier 2011, un décret portant interdiction de l’importation et de la production de lampes à incandescence a été pris. Cependant, ces lampes à forte consommation d’énergie continuent d’être vendues et utilisées dans le pays. Pour mettre fin à cela et dans le cadre du programme de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) qui permet d’économiser 15,7 milliards Fcfa sur le coût annuel de production énergétique, l’Aeme a décidé de renforcer les capacités des Douaniers pour un meilleur contrôle aux frontières des produits énergétiques prohibés.
Dans ses programmes visant entre autres la réduction des dépenses d’électricité de l’administration, l’éclairage efficace, l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) ambitionne de remplacer les lampes à incandescence et celles moins performantes par des lampes à économie d’énergie pour un nombre de 4,4 millions d’unités. Ce programme permet d’économiser près de 15,7 milliards Fcfa sur les coûts annuels de production d’électricité et 44 à 82,8 milliards Fcfa sur les investissements pour la construction de la centrale.
Cependant pour cela, il faut arrêter l’importation et l’utilisation des lampes à incandescence classique car depuis le décret N° 2011-160 du 28 janvier 2011 portant leur interdiction, ces produits continuent d’être importés et utilisés au Sénégal. C’est ainsi que l’Aeme a décidé de mener ce combat avec la Douane sénégalaise en renforçant les capacités des soldats de l’économie sur la réglementation relative à l’éclairage pour que ces derniers ne laissent plus entrer dans le territoire sénégalais les produits prohibés dans le domaine de l’éclairage.
Le Président du Conseil de surveillance de l’Aeme Cheikh Mbacké Lô a insisté sur l’importance de travailler avec la Douane pour garantir une rationalisation des dépenses de l’électricité par le contrôle des produits prohibés. «Les économies annuelles d’énergie attendues sont au moins 88,1 MW de puissance de pointe et de 184,4 GWH d’énergie. Ceci correspond aux besoins énergétiques de près de 140 000 ménages.
Pour renforcer les mesures réglementaires, en appui au décret du 28 janvier 2011, l’Aeme a proposé 2 autres projets de textes», indique le président du Conseil de surveillance de l’Aeme. Il s’agit d’un projet de décret l’interdisant la commercialisation des lampes à incandescence et d’un projet de décret pour la conformité obligatoire aux normes des lampes à économie d’énergie.
VERS LA CONFORMITE OBLIGATOIRE AUX LAMPES DE BASSE CONSOMMATION
Pour Cheikh Mbacké Lô, une fois pris, ces textes permettront de passer à une vitesse supérieure dans la lutte contre l’importation des lampes à incandescence mais également de faire un saut qualitatif sur l’économie d’énergie au Sénégal. M. Lô demande ainsi l’implication de tous car une étude réalisée par l’Aeme en 2014 a révélé que contrairement aux attentes, ces lampes à incandescence interdites sont toujours sur le marché et figurent parmi les stocks les plus importants au niveau des distributeurs et constituent pour 20,7% de ces derniers, le premier stock et pour 30,9% d’entre eux, le deuxième stock, de même. Certains importateurs amènent toujours des lampes à incandescence classique dans le pays.
Compte tenu de cela et pour stopper ces importations, le Directeur du contrôle interne des Douanes, le Colonel Samba Dia a salué l’opportunité offerte à l’administration des Douanes de se former sur l’équipement pour participer à la réduction de la facture d’énergie. Le Colonel Dia reconnaît toutefois que des dysfonctionnements ont été relevés dans le contrôle douanier de l’importation des lampes à incandescence. Il rassure que l’administration des douanes a pris des mesures pour éviter que ces lampes prohibées ne rentrent dans le pays tout en indiquant que les forces et les faiblesses du dispositif de contrôle seront évaluées pour plus d’efficacité en vue de la réduction de la facture de l’électricité de l’Etat et des ménages.
Même son de cloche chez le directeur de Cabinet du ministère de l’Energie, Mor Mbaye qui soutient qu’il faut bien surveiller les importations de ces produits pour l’efficacité de l’éclairage public et la réduction des charges car malgré l’interdiction, les lampes à incandescence classique sont toujours répandues dans les ménages et vendues par 84,5% des distributeurs, de même 24% des importateurs font entrer ces lampes dans le marché sénégalais.