L’AMÉNAGEMENT DE 4 NOUVEAUX SITES EN VUE
Domaine agricole communautaire
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Considérés comme une réponse pertinente à la problématique de l’emploi des jeunes, les Domaines agricoles communautaires (Dac) vont continuer à se développer sur le territoire avec l’aménagement de 4 nouveaux sites. Selon le ministre de l’Emploi Mame Mbaye Niang, l’Etat a alloué 20 milliards de plus au projet pour 2016.
Les Domaines agricoles communautaires (Dac) sont une réponse au problème d’emploi des jeunes. C’est ce que soutient le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne Mame Mbaye Niang. En marge d’une rencontre avec le corps diplomatique accrédité au Sénégal sur les opportunités de création massives d’emplois dans les Dac, le ministre a appelé les jeunes à intégrer ce programme que les autorités ont décidés de renforcer en y injectant 20 milliards supplémentaires pour l’année 2016.
Il s’agit ainsi d’aménager quatre nouveaux sites et atteindre l’objectif de 30 mille ha aménagé sur 5 ans. «Pour régler le problème de l’employabilité des jeunes, des programmes tels que les Dac ont été mis en place pour régler deux problèmes à la fois. Le problème du chômage et celui du déficit céréalier. Nous importons 210 mille tonnes de maïs pour faire de l’aliment de bétail et de la farine. Alors que nous avons de la terre et des jeunes qui ne travaillent pas», indique M. Niang.
Convaincu du potentiel de ce programme, Mame Mbaye Niang souligne qu’aujourd’hui, les jeunes n’ont plus d’excuses. «On ne peut plus brandir l’alibi du manque de financement. Un projet porteur bancable est financé. Il y a des lignes de crédits pour ça. Un jeune qui n’a pas de projet et qui veut s’insérer dans la production, a la possibilité de le faire dans les Dac. Ce ne sont pas des chimères», précise le ministre en prenant l’exemple des réalisations faites par le Prodac dans les 4 Dac qui existent déjà à Séfa dans le Sédhiou, Itato à Kédougou, Keur Samba Kane et Keur Momar Sarr.
Production de 9 244 tonnes de maïs en 2015
Sur ces exploitations, des centaines d’hectares ont été emblavées au profit des groupements d’entrepreneurs agricoles (Gea) avec des revenues attendus de prés d’un milliard de francs Cfa pour une production de maïs estimée à 9 244 tonnes, rien que pour le programme hivernal en 2015. Chaque année, souligne M. Niang, le Sénégal importe 210 mille tonnes de maïs pour faire de l’aliment de bétail et de la farine.
Il salue à ce propos le patriotisme du Directeur général de la Sedima, Babacar Ngom, qui a acheté la production de maïs du Dac de Séfa. «Il faisait partie des Sénégalais qui importaient du maïs du Brésil pour la fabrication d’aliment de bétail. Aujourd’hui, s’il donne plus d’opportunité à la production locale, cela prouve que le secteur privé sénégalais peut jouer un rôle important au niveau de la commande agricole.»
«Il y a du business à faire»
Selon le coordonnateur national du Prodac, Jean Pierre Senghor, le programme apporte une innovation majeure. «Si un pays importe pour 500 milliards de produits alimentaires, cela veut dire qu’il y a un marché intérieur qu’il faut promouvoir. Et on ne peut pas développer ce marché sans des entrepreneurs agricoles aguerris. C’est cela l’innovation de ce programme. Permettre a ceux qui veulent s’investir dans ce secteur de le faire, avec pour chaque segment de la chaîne de valeur, une niche d’emplois. De la production des semences en passant par la transformation.» M. Senghor poursuit en expliquant que depuis plusieurs décennies, le Sénégal a suivi un modèle consistant à apporter un appui aux agriculteurs.
«Mais si nous voulons vraiment voir émerger des exploitations agricoles modernes, qui peuvent contribuer à l’amélioration de la base productive et apporter une formation adéquate, il faut mettre en place des investissements en milieu rural.» Et ce, d’autant plus que le phénomène d’exode rural reste important dans les grandes agglomérations du pays. «Nous sommes dans un pays ou les opportunités d’emploi se trouvent essentielle
ment dans le secteur primaire», souligne le coordonnateur du Prodac. Il indique également que ce qui est communautaire dans ces domaines agricoles, c’est l’espace et les infrastructures que l’Etat met en place. «Tout le reste doit rester privé. Et il faut que les jeunes comprennent que dans le secteur agricole, il y a du business à faire», insiste M. Senghor.