LE NOUVEL AVION PRÉSIDENTIEL A COÛTÉ 57, 44 MILLIARDS
L’annonce est du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo
L’Airbus A320 Neo qui sera réceptionné en juillet prochain, pour servir d’avion de commandement présidentiel a coûté plus de 57 milliards. L’annonce est du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo qui en a donné le coût exact vendredi 28 mai, lors du vote de projets de loi visant à élargir l’octroi de la pension d’indemnité aux militaires invalides.
La révélation est faite par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. L’avion de commandement présidentiel, qui sera réceptionné en juillet prochain, a coûté au contribuable sénégalais plus de 57 milliards. «Le coût total de l’avion est de 57 447 235 356 F CFA, régulièrement budgétisé dans les lois de finance de 2019 ; 2020 et 2021. On a commencé à l’exécuter. Nous sommes dans la dernière tranche de payement et ça sera fait avant la livraison de l’avion. Voilà la situation. Il n’y a pas autre chose», a-t-il dit face à l’insistance de députés de l’opposition qui ont profité de leur temps de parole pour remettre en cause l’opportunité de l’achat de l’appareil.
Pour lui, c’est normal et compréhensible, qu’en 3 ans, on puisse acquérir un aéronef au profit des Forces Armées, étant donné que le budget de l’Etat du Sénégal est de 4585 milliards de F CFA. L’avion acquis n’est pas pour le président de République, mais destiné aux Forces Armées, précise-t-il. «C’est un avion qui n’est pas acheté pour le président de la République. Il est un avion de commandement. L’avion de commandement fait partie de la flotte des Armées sénégalaises. Le président de la République a acquis 10 avions pour l’Armée Nationale», a soutenu le ministre des Finances et du Budget qui trouve, par ailleurs, «qu’il est une obligation pour un pays de donner à son président de la République les moyens suffisants et inhérents à sa mission».
«IL EST DONC RAISONNABLE QUE L’AVION PRÉSIDENTIEL… QUI PRÉSENTAIT DES PROBLÈMES TECHNIQUES, SOIT CHANGÉ»
En outre, précise Abdoulaye Daouda Diallo, qui cite les présidents Leopold Sédar Senghor et Abdoulaye Wade, ce n’est pas une nouveauté qu’un chef de l’exécutif acquiert un avion sous son magistère. «Je crois, c’est en 1966 ou en 1967 que le Sénégal a acquis, pour la première fois, un avion. On avait un budget qui était à peine de 100 milliards CFA. Il faut faire l’histoire des budgets pour se rendre compte qu’on a vraiment évolué. Senghor avait acquis un avion neuf que Abdou Diouf a utilisé. Après, le président Wade est venu et a acheté un autre avion en occasion ; c’était en 2011. Cet avion a été acheté dans les conditions que nous connaissons tous. Il était vieux». Dès lors, il est donc raisonnable, pour le ministre des Finances et du Budget, que cet avion présidentiel hérité du président Abdoulaye Wade, utilisé par le président Macky Sall pendant 10 ans et qui présentait des problèmes techniques, soit changé. «En tant que Sénégalais, même un véhicule défectueux ne peut être toujours en réparation, surtout pour une autorité. Or, un président de la République qui est au-dessus de nous tous», argue-t-il.
En réponse aux parlementaires de l’opposition qui ont trouvé que l’achat de l’avion n’a pas été inscrit dans les budgets précédents et auxquels il a fait référence, Abdoulaye Daouda Diallo a dit : «C’est dommage que vous ne regardez pas les lois de finances qui vous sont soumises. Mais, à chaque fois, il est proposé un chapitre budgétaire.
En 2021, un chapitre est exclusivement réservé à l’acquisition d’équipements et de matériels sur le budget du ministère des Forces Armées. C’était prévu et on ne peut pas faire autre que ça», a-t-il fait savoir. Le ministre des Finance et du Budget était venu défendre, devant les députés convoqués en séance plénière hier, vendredi 28 mai 2021, l’examen du «Projet de loi n°07/2021 modifiant la loi n°81-52 du 10 juillet 1981 portant Code des Pensions civiles et militaires de retraite, modifiée» et du «Projet de loi n°08/2021 modifiant les articles 10 et 13 de la loi n°2017- 26 du 13 juillet 2017 abrogeant et remplaçant certaines dispositions de la loi n°67-42 du 30 juin 1967 portant Code des pensions militaires d’invalidité, modifiée».
Pour rappel, en début de semaine, le ministre porte-parole du gouvernement, Oumar Gueye, avait révélé l’achat d’un nouvel avion pour le Président de la République, tout en justifiant la nécessité d’une telle opération. Des organisations de la société civile et certains hommes politiques se sont indignés de cet achat qui, selon eux, ne constitue pas une priorité, jugeant que le montant investi devrait être utilisé à d’autres fins.