LE DIRECTEUR DU COMMERCE INTÉRIEUR EXPLIQUE ET RASSURE
Pénurie et mauvaise qualité de pomme de terre sur le marché
La campagne de commercialisation de la pomme de terre s’est bien déroulée pendant huit mois avant que la production résiduelle de 4000 tonnes ne pose problème, de l’avis du directeur du Commerce Intérieur. En effet selon Ousmane Mbaye, dans cette production, figure une variété de pomme de terre qui ne résiste pas à la température ambiante et pourrit rapidement. Toutefois, le Directeur du commerce intérieur a convié les acteurs à une réunion le 27 septembre prochain pour décider de l’arrivée de la pomme de terre importée.
Depuis plus d’un mois, la pomme de terre locale cultivée par «Senegindia» est pratiquement introuvable sur le marché. Du coup, certains commerçants qui en disposent font de la surenchère. Cette situation oblige les femmes à se rabattre sur les «frites surgelées» dont le prix ne cesse de monter en flèche. Un phénomène qui perdure et qui pousse les commerçants à solliciter l’arrivée de la pomme de terre importée. Malgré le calvaire des femmes à s’approvisionner sur le marché et la demande non satisfaite des commerçants, le Directeur du Commerce intérieur rejette toute idée de pénurie de pomme de terre.
Selon Ousmane Mbaye, le marché a été bien approvisionné depuis le début de la campagne de commercialisation au mois de janvier 2018 avec une production record de cent mille (100.000) tonnes du producteur de «Senegindia». Un résultat qui, selon lui, a permis au Sénégal de multiplier sa production de pomme de terre par 20. En dix ans en effet, la production est passée de 5000 à 100.000 tonnes. En dépit de ce cela, le patron du Commerce intérieur a reconnu que la production résiduelle disponible de 4.000 tonnes souffre d’un problème qui, dit-il, découle de la durée du stockage d’une certaine variété de pommes de terre dans les chambres froides. «L’une de ces variétés ne résiste pas à la température ambiante. Ce qui favorise le pourrissement dans les magasins des commerçants». Ce que confirme le directeur de l’Agence de régulation de marchés (Arm), Amadou Abdoul Sy.
A en croire ce dernier, quelques unes des variétés cultivées par «Senegindia» se conservent bien, tandis que d’autres pourrissent une fois au contact avec la température ambiante des grossistes. Ce qui pose un problème technique mais aussi économique. Selon le directeur de l’Arm, le producteur devait préparer cette variété de pomme de terre à la température ambiante en faisant monter progressivement la température dans les chambres froides. «Cette variété a été identifiée et sera tout simplement écartée des cultures». Contrairement aux commerçants qui disent avoir retourné leurs commandes, le directeur de l’Arm explique qu’il s’agit seulement de deux camions qui ont été affectés contre une livraison de 50 camions. De son côté, le Directeur du Commerce intérieur est décidé à écouler la production résiduelle. Pour se faire, relève-t-il, le producteur a changé de paradigme en allant vers le commerçant.
S’agissant de la demande exprimée par les commerçants pour l’ouverture des frontières pour l’arrivée de la pomme de terre importée, comme ce fut le cas avec l’oignon le 10 septembre dernier, Ousmane Mbaye soutient que rien ne garantit, que cette pomme de terre sera de bonne qualité. C’est pourquoi, il promet de rencontrer les acteurs pour se pencher sur la question. Ce sera à l’occasion d’une réunion convoquée le 27 septembre prochain. Au terme de cette rencontre, il sera décidé de l’ouverture ou non des frontières pour l’arrivée de la pomme de terre importée ou la poursuite de la mesure de gel.