LE FORUM CIVIL DEMANDE UNE INFORMATION JUDICIAIRE
Birahim Seck souhaite que toute la lumière soit faite sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Prodac
Membre du conseil d’administration du forum Civil, Birahim Seck souhaite que toute la lumière soit faite sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Prodac. pour cela, indique Birahim Seck, il faut ouvrir une information judiciaire et interroger les promoteurs de Locafrique, les coordonnateurs du Prodac, les autorités de l’Armp et celles du ministère des finances
Les graves irrégularités relevées par l’Inspection générale des finances (Igf) dans la gestion du Prodac, à l’origine de la démission de Mame Mbaye Niang du Gouvernement, ont fait sortir de sa réserve le Forum Civil. Par le biais de Birahim Seck, membre du conseil d’administration, le Forum Civil accuse les bailleurs de Locafrique et les coordonnateurs du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) d’être les principaux responsables de cette «trahison».
Pourtant depuis plus de cinq ans, indique Birahim Seck, le Forum civil n’a eu de cesse de sonner l’alerte. «Nous n’avons pas cessé d’alerter le peuple sénégalais sur les dangers des réformes introduites dans le code des marchés publics sénégalais, ainsi que le laxisme qui entoure la contractualisation de certains projets exécutés dans l’urgence. Cette affaire dite du Prodac en est une parfaite illustration», tempête Birahim Seck.
Cependant, il ne souhaite pas que les Sénégalais soient orientés vers un faux conflit entre acteurs principaux de ce carnage financier. «Il ne faudrait pas que le peuple sénégalais soit berné dans un semblant de règlement de comptes politiques. Il s’agit d’une affaire sérieuse de tromperie portant sur plus de 29 milliards de FCFA du contribuable sénégalais», souligne Birahim Seck qui estime que la responsabilité totale de Locafrique est engagée pour avoir effectué des paiements sans demander les pièces justificatives. «En général, la responsabilité totale et entière des coordonnateurs du Prodac, Jean Pierre Senghor (plus de 3 milliards) et Mamina Daffé (plus d’un milliard) est engagée dans leurs actes de gestion et, en particulier, dans la validation des tranches constituant l’avance de démarrage. Senghor a aussi fait bénéficier à l’entreprise Green 2000 des avantages non contractuels. En fait, la justice doit éclairer les Sénégalais sur les mouvements de fonds effectués par Green 2000. En plus, qui sont les bénéficiaires économiques des résultats effectués par cette entreprise?», se demande-t-il
LA RESPONSABILITE DE L’ARMP ET DU MEF ENGAGEE
Afin de situer les responsabilités dans cette affaire qui est en train de défrayer la chronique, Birahim Seck accuse l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) d’être en partie responsable dans cette affaire. Pour lui, l’Armp est responsable pour avoir illégalement autorisé, et de façon injustifiée, la conclusion d’un contrat «clé en main» par la procédure de gré à gré entre Prodac et Green 2000, devant une objection (un refus) de la Direction Centrale des marchés publics. S’agissant de l’ancien ministre de la Jeunesse, Birahim Seck affirme : «la responsabilité déterminante de Mame Mbaye Niang est d’avoir émis un ordre de service sans la notification du contrat, bien qu’il avait attiré l’attention de Senghor sur un certain nombre de faits».
Et d’ajouter : «Si l’émission de l’ordre de service avant la notification du contrat lui a permis de tirer de la conclusion du contrat un profit pécuniaire ou en nature, les arguments de fond du juge Lamotte en matière d’escroquerie, dans l’affaire de la caisse d’avance, lui sont applicables. Birahim Seck trouve que la «responsabilité du ministère de l’Economie et des Finances est engagée, pour avoir conclu une convention de financement avec Locafrique pour des travaux que des entreprises nationales ou de l’Uemoa pouvaient bel et bien réaliser. Pourquoi Locafrique ? Quelles sont les conditions de conclusion de la convention de financement ? Le délai de paiement auquel l’Etat s’est engagé ? La durée de paiement ? La durée de grâce etc. L’Etat du Sénégal a trompé le peuple sénégalais, car l’engagement contractuel de l’entreprise Green 2000 se limitait à réaliser des «Cœurs de Dac» et non des Dac complets pour un montant de plus de 29 milliards de FCFA. Une situation qui aura un impact réel sur les promesses en matière de création d’emplois». Pour toutes ces raisons, Birahim Seck trouve qu’une information judiciaire s’impose, si le peuple sénégalais est respecté.