LE M3 PASSE DE 200 À 700 FRANCS
Hausse des prix à Tassette
«Non à la privatisation de l’eau». Un message de lamentation qui reste un véritable cri du cœur des populations de Tassette, dans la région de Thiès, qui trouvent impertinente la réforme initiée dans le secteur de l’hydraulique rurale, en juillet dernier, étant donné qu’elles disposent, déjà, d’un forage fonctionnel. En sit-in devant les locaux de la mairie de ladite commune, les populations s’indignent de la hausse faramineuse du prix de l’eau qui passe de 200 à 700 francs Cfa le mètre cube.
«Hausse du prix de l’eau, factures exorbitantes, rareté du liquide précieux.» Les populations de la commune de Tassette s’indignent, ainsi, de la privatisation du liquide précieux. Ces dernières, qui ont allumé la flamme de la contestation, demandent aux autorités compétentes de réagir face à ce problème avant qu’elles ne prennent en charge la résolution de cette équation, à leur manière. En effet, c’est le 1er juillet 2015 que la réforme dans le secteur de l’hydraulique rurale est entrée en vigueur.
L’objectif étant de connecter 1 000 km de réseau de la localité Gorom Lamsar à Palmarin, partant, «donner à la population rurale de l’eau potable à un prix accessible, et surtout, assurer une continuité de service».
Toutefois, aux yeux des populations de Tassette qui en ont eu une autre conception, l’initiative va dans le sens d’une «réforme de contradictions». «L’eau provient de notre localité pour alimenter d’autres zones comme Ndiossmone et Palmarin, et nous ne comprenons pas que le coût soit beaucoup plus élevé, ici, que dans cesdites zones. Ce n’est pas acceptable. Un mètre cube qui peut aller jusqu’à 700 francs Cfa, cela n’existe nulle part dans le pays», s’indigne Tidiane Diop.
Le chargé de communication de la cellule d’initiative de Tassette explique que «depuis la privatisation de l’eau par l’Office des forages ruraux (Ofor), il y a juste trois mois de cela, les populations se sentent laisser à elles-mêmes, délaisser à tort».
Et de souligner : «Le mètre cube passe de 200 francs Cfa à 275 pour une consommation de 10 mètres cubes. C’est par tranche. Et cela peut atteindre jusqu’à 700 francs Cfa le mètre cube. Ce que les populations ne peuvent pas accepter.»
Pis, poursuit Tidiane Diop, «Tassette dispose d’un forage qui est notre propriété exclusive, mais qui, aujourd’hui, risque d’être englouti dans cette exploitation de l’eau que l’Etat a confiée à un privé qui se trouve être la Société d’exploitation d’ouvrages hydrauliques (Seoh). Nous voulons que l’Etat nous laisse notre forage. L’infrastructure fonctionne correctement, elle nous permet de nous approvisionner à 200 francs le mètre cube».
D’où «l’impertinence», selon les populations, de la privatisation du forage de Tassette dans le réseau Notto-Ndiossmone-Palmarin, lequel avait pour objectif, à l’origine, de prévenir, en cas de panne, avec le mètre cube revenant à 275 francs Cfa. Les populations de Tassette, non seulement demandent aux autorités en charge de l’hydraulique rurale de réparer ce qu’elles conçoivent comme une «injustice», ce dans les meilleurs délais, mais ont également saisi toutes les autorités compétentes.
«Nous avons saisi toutes les autorités mais, jusqu’à présent, rien n’a été fait à ce sujet. Nous avons même soulevé le problème devant le secrétaire d’Etat à l’Hydraulique rurale, Diène Faye, lors d’une visite à Tassette. Il nous avait promis que le prix sera revu à la baisse, et que les emplois, par rapport à l’exploitation de l’eau, seraient issus de la commune de Tassette. Malheureusement, jusqu’ici, rien, absolument rien, n’a encore été fait», disent-elles.