LE OUI…MAIS DES ACTEURS À PROPOS DE LA HAUSSE DU PRIX DE L'ARACHIDE
La décision prise mercredi dernier, en Conseil des ministres arrêtant et fixant à 250 francs le prix du kilogramme d’arachide pour la campagne arachidière 2020/2021 a été fortement appréciée par les acteurs de la filière
La décision du président de la République prise, mercredi dernier, en Conseil des ministres arrêtant et fixant à 250 francs le prix du kilogramme d’arachide pour la campagne arachidière 2020/2021 a été fortement appréciée par les acteurs de la filière. Selon eux, leurs coûts de production sont largement couverts et leurs revenus d’exploitation nettement améliorés. Cependant, certains producteurs ne sont pas prêts à vendre au prix officiellement fixé car, selon eux, le marché parallèle offre entre 300 et 310 frs.
Le CNCR applaudit la mesure
La décision du président de la République prise mercredi dernier en Conseil des ministres arrêtant et fixant à 250 francs le prix du kilogramme d’arachide pour la campagne arachidière 2020/2021 trouve un écho favorable auprès des paysans. Du moins si l’on se fie à Sidy Ba, porte-parole du Conseil national de coopération et de concertation des ruraux (Cncr). «Nous pensons que c’est une très bonne décision pour les producteurs que nous sommes. Parce que nos coûts de production sont largement couverts et nos revenus d’exploitation nettement améliorés». Saluant la mesure, il convoque les années 1975 au cours desquelles le président Senghor proposait «les 100 kg à 5000 FCFA contre 25 000 FCFA en 2020». Donc, «ce prix fixé à 250 F va sans doute nous permettre de supporter les dépenses de nos ménages et surtout réinvestir dans l’agriculture. Subséquemment, cette mesure est une très bonne décision en soi», a-t-il apprécié. A la question de savoir si le produit trouvera acquéreur, M. Ba de convoquer les propos du directeur de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) M. Modou Diagne Fada qui était favorable à la hausse du prix de l’arachide. «Pour ne pas le nommer, le directeur général de la Sonacos, Modou Diagne était favorable à l’augmentation du prix du producteur et ce sont les acheteurs eux-mêmes qui avaient mis la barre haut l’année dernière en achetant dans nos villages à 300 voire 325 francs le kilo. Donc, nous pensons qu’ils peuvent le faire. Ils ont les moyens de le faire et le marché peut absorber leur produit…».
Diourbel : Le prix acceptable mais en deçà de celui du marché parallèle
Les producteurs agricoles de Diourbel et les opérateurs privés stockeurs de Diourbel saluent la hausse du prix de l’arachide, fixé à de 250 frs le kilogramme. Les producteurs en demandent cependant plus avec le marché parallèle entretenu au louma hebdomadaire du jeudi, le prix varie entre 300 et 305 francs Cfa selon la qualité des graines. La plupart des producteurs rencontrés ont préféré de fait écouler leurs graines dans le circuit non officiel. C’est le cas de Sidy Kane un producteur venu de Lagnar. Il en donne les raisons : « je suis venu vendre mes graines au louma de Diourbel, qui se tient le jeudi parce que je veux résoudre mes problèmes. Il y a également que le prix proposé est beaucoup plus intéressant. J’ai des problèmes très urgents à régler .Le prix du kilogramme d’arachide à 250 frs fixé par l’Etat est intéressant. Mais s’il pouvait être revu à la hausse, ce serait une excellente chose.» Ndar Faye, un autre producteur de la Commune de Patar-Sine, soutient pour sa part qu’« il est impensable de vendre le kilogramme à 250 Frs alors que le marché affiche 300 frs. Nous avons vendu notre bétail pour pouvoir acheter des semences. Je veux préparer la rentrée scolaire de mon enfant. Je n’ai pas encore terminé les travaux champêtres. S’il arrivait même une réquisition de la police ici, je ne vendrais mes graines à 250 Frs le kg ». Plus d’une dizaine de camions chargés de graines quittent tous les jeudi le louma de Diourbel pour la ville de Touba .Certains observateurs pensent qu’au rythme où vont les choses, les huiliers risquent de ne pas atteindre leur objectif de collecte au niveau de l’usine de Diourbel.
Ziguinchor Les acteurs de la filière se félicitent de la hausse du prix
A quelques jours du démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide, les acteurs de la filière affichent espoir et confiance quant à une bonne campagne cette année. Un optimisme motivé par l’annonce de la hausse du prix du kilogramme d’arachide qui passe à 250 francs CFA au producteur. De quoi afficher le sourire chez les paysans et producteurs de la région. Le Président du Conseil national de Concertation et de Coopération des Ruraux (Cncr) de Ziguinchor, Aziz Badji, est d’avis que cette hausse est une bonne chose pour les producteurs. « Mieux cela va booster cette campagne qui peut compter sur une bonne production d’arachide cette année », rassure-t-il. Même symphonie du côté des Opérateurs Privées stockeurs qui estiment que c’est un prix raisonnable qui arrange tous les acteurs.
Pour le Vice-Président de la FENOPST(Fédération Nationale des Opérateurs Privés Stockeurs et Transporteurs.) Assane Mbaye, « cela permettra de surtout encourager le paysan. Mais n’oublions pas qu’on peut acheter le kilogramme à un prix plus attrayant : 280 voire plus de 300 francs», déclare-t-il avant d’exhorter la SONACOS à prendre les devants pour lever tous le écueils qui peuvent engendrer des dysfonctionnements pour cette campagne. « Nous étions confrontés l’année dernière à une lenteur dans la réception des graines à l’usine. On pouvait rester plus de deux semaines devant l’usine .Une longue attente dans le déchargement mais aussi dans le paiement des factures… », martèle l’OPS (Opérateur privé stockeur). A la veille de cette campagne, les acteurs se disent prêts.
Kolda, les producteurs applaudissent
Les producteurs sont unanimes pour saluer l’augmentation du prix au kilogramme de l’arachide fixé à 250F. C’est une première. Cette annonce du prix au kilogramme a été accueillie un peu partout avec soulagement et satisfaction par les producteurs. Mamadou est un des responsables d’une association de producteurs : « c’est une grande surprise. Nous avions un peu peur avec cette maladie de Covid-19 que les prix ne baissent. Nous sommes soulagés et aujourd’hui, l’agriculture peut vraiment nourrir les producteurs sérieux. Nous avons eu la chance avec une bonne pluviométrie bien répartie et les intrants de qualité sont arrivés très tôt. Les récoltes en céréales sont bonnes ainsi que la production arachidière qui a beaucoup augmenté. » Bein, un producteur établi à Niaming à la frontière de la Gambie dans le département de Médina Yéro Foulah est catégorique. « Nous allons avoir de nouveaux millionnaires de l’arachide. Il y a de bonnes récoltes et les prix vont forcément augmenter. Les prémices sont visibles dans les loumas notamment tous les dimanches à Médina Yéro foulah. L’arachide est devenue très importante dans le marché ».
Avant de saluer les efforts de l’Etat et surtout le ministre de l’Agriculture: « il a fini d’assainir le circuit et tous les opérateurs savent ce qu’ils doivent faire avec le ministre qui parle régulièrement avec des producteurs. Il arrive souvent que le ministre appelle directement un chef de village. Il connait véritablement la situation. » Malang lui, souhaite une arrivée massive des Chinois qui pourront relever le prix aux producteurs. « Les Chinois doivent aussi s’intéresser à la paille d’arachide, c’est sûr ils pourront transformer en aliments, ils sont ingénieux », souligne ce paysan qui espère figurer parmi les millionnaires de l’arachide de cette année.
Kaolack, plus de 600 points de collecte dans la zone Centre
Sous la supervision du Comité Interprofessionnel de l'Arachide (Cnia), la traditionnelle réunion d'informations et de désignation géographique des points de collecte attribués aux régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick pour la prochaine campagne de commercialisation de l'arachide s'est poursuivie hier à Kaolack. Même s'il est impossible de donner un nombre exact de points de collecte à cause des nombreuses absences notées du côté des huiliers lors de cette rencontre, on peut toutefois dire que plus de 600 points de collecte ont été identifiés cette année et mis à la disposition des opérateurs et des sociétés industrielles. Mais les retards enregistrés par le gouvernement du Sénégal pour la validation du prix fixé cette année au producteur par le Cnia inquiètent opérateurs et industriels. Car, à chaque fois que le prix au producteur flambe sur le marché comme cela a été le cas lors de la précédente campagne, les points de collecte ferment de manière automatique.
Et les nombreux producteurs qui s'y rendent sont obligés de se tourner vers le marché de l'exportation qui propose un prix plus intéressant et sans obligation de passage dans les unités de criblage. Pour le président de la Fédération nationale des organismes stockeurs privés, et transporteurs (Fnosp), de la zone centre Cheikh Tall, " il est aujourd'hui important de prendre les dispositions afin de pallier à toute éventualité. Et pour y arriver, l’Etat doit prendre la ferme décision de surveiller les opérateurs à l'exportation. C'est à dire leur fermer le marché pendant deux voire trois mois afin de permettre aux industriels d’avoir toute la latitude d’atteindre leurs objectifs en matières premières et en semences. Comme le pense le président de la Fnosp/t section de la zone centre, cette disposition doit être de facto précédée de mesures d'accompagnement. C'est à dire assurer au niveau des entreprises industrielles le paiement de la dette due aux opérateurs ou à défaut garantir aux opérateurs l'accès aux crédits bancaires. Aussi elle doit être étalée pour permettre aux industriels de disposer d'assez de ressources financières pour payer la totalité des opérations commerciales qui y suivront.
Kaolack/ Cheikh Sidy Ba au sujet de la publication du prix au producteur «c'est un prix susceptible de couvrir les coûts de production»
Le secrétaire général du cadre de concertation des producteurs d'arachide (CCPA), et porte-parole du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) estime que le prix de 250 frs fixé cette année au producteur, est relativement bon et honorable. "Honnêtement, il va couvrir les coûts de production des paysans". Le porte-parole du CNCR a fait cette annonce en marge de l'ouverture de la seconde édition du festival "Alimenterre" qui s'est tenu avant-hier jeudi 19 Novembre à Kaolack.
Pour Cheikh Sidy Ba " s'il reste évident que le prix de cette armée va couvrir l'ensemble des coûts de production paysan, cela suppose que les producteurs et leurs organisations vont entrer cette saison dans la phase de collecte et de réalisation de bénéfices par rapport à leurs activités. Cela va aussi nous permettre, nous producteurs, de faire des économies pour ensuite réinvestir dans nos exploitations familiales par l'achat du matériel, par l'achat des semences, les dépenses d'éducation et de santé de nos enfants. Des charges qui nous arrivent toujours et auxquelles nous sommes toujours confrontés" a soutenu le secrétaire général du Cadre de concertation des producteurs d'arachide.
Par la même occasion, Cheikh Sidy Ba a toutefois exhorté à la diligence des mesures et autres dispositions pour le démarrage et la couverture de cette prochaine campagne de commercialisation agricole et de l'arachide en particulier. Il a surtout fait allusion à la mise en disponibilité des financements partout où le besoin se fera sentir. Cette exhortation est aussi allée à ses frères paysans, lesquels il conseille à ne pas se laisser emporter par les délices ou autre attraction des prix déclarés sur le marché. Mais penser aussi à l'avenir et garder une bonne production pour les semences de la prochaine campagne.
Aliou Dia, président «forces paysannes» «c’est un bon prix au producteur»
Le prix du kilogramme d’arachide fixé à 250 francs au producteur est salutaire si l’on en croit le président de «Forces paysannes» Aliou Dia, qui a apprécié la mesure, dans info soir de la TFM. «Je trouve que c’est un très bon prix au producteur», a-til d’emblée salué.
Satisfait de la mesure, il déclare : «Nous saluons la mesure qui va nous permettre d’assurer nos crédits en matière d’intrants mis à notre disposition. Les producteurs méritent plus parce que ce produit est valorisant». Poursuivant son propos, il renseigne sur le processus de fixation de produit ceci. «Je rappelle que c’est un travail qui se fait en amont avec le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) où toute».