LE PRIX DE LA TONNE DE CIMENT SORTIE D'USINE AUGMENTE DE 5000 FRANCS
Les trois cimenteries (Sococim, Dangoté et Ciments du Sahel) peuvent pousser un ouf de soulagement. L’Etat via le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a fixé et homologué ce 09 septembre 2022 les nouveaux prix du ciment.
Le prix du ciment à la tonne -sortie usine- est désormais de 73.000 frs, soit une hausse de 5000 frs. L’etat satisfait ainsi une vieille doléance de deux ans des cimenteries du pays. il entend mettre en place une disposition répressive contre tout distributeur qui n’appliquera pas les nouveaux prix. Les consommateurs sont invités, par la dénonciation des distributeurs véreux, à accompagner l’etat dans la maitrise des prix sur le marché.
Les trois cimenteries (Sococim, Dangoté et Ciments du Sahel) peuvent pousser un ouf de soulagement. L’Etat via le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a fixé et homologué ce 09 septembre 2022 les nouveaux prix du ciment. Le prix de la tonne sortie usine est désormais fixé à 67.000 frs. Le prix distributeur (prix commerçant) est lui de 73.000 frs. Le prix détail s’établir dorénavant à 3.650 frs le sac. Dans les régions, le ministre Aminata Assome Diatta a indiqué dans son arrêté que « le prix plafond ex-usine, fixé à l’article 1er du présent arrêté est majoré d’une part, d’un différentiel de transport, déterminé par les conseils régionaux de la Consommation et d’autre part, d’une marge bénéficiaire de 3000 frs la tonne ». Le ministre prévient que « les distributeurs de ciment doivent afficher les prix ainsi fixés de façon visible et lisible dans les lieux de vente, conformément à la réglementation en vigueur ».
Mieux, le directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo, joint au téléphone va plus loin en ajoutant que l’Etat ne tolérera aucune spéculation à la hausse du prix du ciment. « L’Etat va mettre en place un dispositif de contrôle et de répression contre tout distributeur véreux qui ne respecte pas le prix homologué de 73.000 frs la tonne et le sac à 3.650 f. Les distributeurs partant du système de libre jeu du marché avaient installé la spéculation car le prix distributeur et le prix au détail n’étaient pas homologués. Désormais non seulement le prix à la tonne sortie usine est homologué, mais le prix distributeur et le prix au détail sont homologué » selon M. Diallo. « Les consommateurs doivent nous aider à traquer les distributeurs véreux. A Dakar le consommateur doit dénoncer tout distributeur qui va vendre la tonne à 75.000 frs parce qu’avec un prix de 73.000 frs la tonne, le distributeur a déjà récupéré les 3000 frs du transport sur la tonne et aura une marge bénéficiaire de 3000 frs sur la même tonne, ce qui lui fait un global de 6000 frs. Non seulement le produit de ce dernier va être saisi, mais il sera vendu au consommateur victime jusqu’ à la satisfaction des besoins de ce dernier. Nous demandons aux consommateurs de nous aider parce que nous serons à leur écoute » ajoute le directeur du Commerce intérieur que nous avons joint au téléphone. Selon Oumar Diallo, tous ceux (les distributeurs) qui ne peuvent pas vendre le ciment aux nouveaux prix doivent laisser ce produit pour commercialiser autre chose.
Une hausse de 5000 frs sur la tonne est la bienvenue pour les cimenteries.
Les cimenteries vont se réjouir de la hausse de 5000 frs sur la tonne, selon le directeur du Commerce intérieur. « Le marché du ciment avait connu une déréglementation depuis quelques temps. Les distributeurs vendaient le prix de la tonne autour de 73.000 frs à 75.000 frs alors que la tonne sortie d’usine tournait autour de 60.000 frs. D’ailleurs seuls les Ciments du Sahel sortaient la tonne à 62.000 frs. Aucune cimenterie n’a jamais vendu à 65.000 frs la tonne sortie d’usine » souligne M. Oumar Diallo. Le directeur du Commerce intérieur note que les trois cimenteries vont pousser un ouf de soulagement parce que depuis deux années elles courent derrière une hausse de 5000 frs. Notre interlocuteur indique que les cimenteries ont connu ces dernières années des pertes considérables. Pour faire face à leurs nombreuses charges, elles ont été contraintes de réduire leurs productions. de ciment pour faire face à leurs énormes charges. Rien que le charbon —une usine comme la Sococim utilise 250.000 tonnes de charbon par an — qui constitue le poste le plus onéreux dans les charges des cimenteries a connu une hausse de 100.000 frs à 400.000 frs la tonne en quelques années. « Comment voulez-vous que les cimenteries ne soient pas étouffées ? » se demande Oumar Diallo. Les trois cimenteries qui sont très dépendantes des matières premières importées du marché international (charbon, clinker, emballage, gypse, pièces de rechange), des matières dont les prix ont flambé en moyenne de plus de 200 % n’en peuvent plus.
En outre, les trois cimenteries ont aussi souffert de la fiscalité agressive mise en place par les régimes de Me Wade (a loi n°2011-20 du 13 décembre 2011), d’instituer une Contribution spéciale sur les produits des mines et carrières (CSMC) arrêtée à 5% sur le prix de la tonne) et de Macky Sall (une taxe spéciale sur le ciment de 3000 F HT/Tonne en 2017. Il s’agit de l’article 22 de la loi des finances 2017 pour financer le programme de 100.000 logements).