LE SECTEUR DU PETROLE DENONCE LA VIOLATION DES ACCORDS
Trois associations des professionnels du pétrole accusent le gouvernement d’avoir foulé au pied les accords relatifs aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés
Trois associations des professionnels du pétrole accusent le gouvernement d’avoir foulé au pied les accords relatifs aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés. Outre les incohérences relevées dans le décret n°2020-1255, les présidents de ces organisations fustigent le mépris dont ils font l’objet de la part du ministre de l’environnement et du Développement Durable. Ils déplorent l’absence de réponse du ministre Abdou Karim Sall.
Les différentes associations des professionnels du pétrole contestent le décret n°2020- 1255 relatif aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés. En plus des incohérences qu’elles ont relevées dans le décret, ces associations sont choquées par le mépris du ministre de l’Environnement et du Développement Durable qui est resté sourd à leur saisine.
En effet, le Groupement Professionnel du Pétrole au Sénégal(GPP), l’Association Sénégalaise des Professionnels du Pétrole (ASPP) et l’Association Sénégalaise des Pétroliers (ASP) qui ont saisi le ministre de l’Environnement et du développement Durable, Abdou Karim Sall, depuis le 18 juin, pour dénoncer le non-respect des accords attendent toujours la réponse de ce dernier.
Dans la note adressée à Abdou Karim Sall dont «L’As» détient une copie, les professionnels du pétrole ont rappelé que les différences contenues dans le décret avaient fait l’objet de plusieurs réunions sous l’égide de la Primature. A les en croire, un consensus a été trouvé sur les conditions d’exploitation et d’installation des stations-services en vue d’une occupation rationnelle de l’espace. Mais à leur grande surprise, tout n’a pas été respecté dans le décret.
Pour les professionnels du pétrole, «les dispositions du décret 2020-1255 ne devraient concerner que les conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés de la région de Dakar». Seulement, ils se sont rendu compte que les autorités ont étendu la mesure sur l’ensemble du territoire contrairement à ce qui a été arrêté lors des concertations. Les professionnels du pétrole veulent également l’abrogation de l’alinéa 2 du décret. «Nous avions convenu d’une surface minimale de 600 m carrés pour abriter une station-service mais n’avions jamais convenu et encore moins discuté de la dimension d’une façade minimale de 50 m stipulée à l’alinéa 2 de l’article 11 du décret», se plaignent les différents présidents de ces associations signataires de la lettre, en l’occurrence Baba Babacar Tall, Ameth Guissé et Hamady Sy.
LE MINISTRE INVITE A MODIFIER L’ALINEA 2 DE L’ARTICLE 11 DU DECRET
Ils demandent au ministre de l’Environnement et du Développement Durable de rectifier, mais ce dernier tarde à donner suite à leur requête. «M. le ministre, aux fins de respecter l’esprit de nos discussions et les accords consensuels obtenus lors des réunions, nous vous saurions gré de demander à vos services de modifier l’alinéa 2 de l’article 11 du décret en portant la dimension de la façade à 30 m au lieu de 50 m pour une meilleure cohérence avec la superficie de 600 m carrés devant abriter une station-service», proposent-ils.
Par ailleurs, il est à noter que le décret en cause a apporté des innovations afin de protéger les populations, assurer la rentabilité des activités des hydrocarbures et le processus d'implantation des stations-services chargées de la distribution des produits pétroliers. Il s’agit de la création d'un guichet unique, au niveau de chaque département (Ndlr, ministère Environnement et le ministère des Energies) pour la délivrance de l'autorisation d'implantation d'une station-service ou d'une station de remplissage, l'exigence d'une évaluation environnementale incluant obligatoirement une séance de consultation du public, la délimitation de distances réglementaires entre les stations-services et la fixation de normes minimales requises pour les équipements et l'implantation des stations-services.