LE SECTEUR ARACHIDIER EXIGE DES REFORMES
La problématique de la commercialisation de l’arachide a fait l’objet d’un webinaire organisé par l’initiative Prospective agricole et rural (Ipar), jeudi
La problématique de la commercialisation de l’arachide a fait hier l’objet d’un webinaire organisé par l’initiative Prospective agricole et rural (Ipar). Occasion saisie par certains acteurs de la filière pour pointer du doigt les textes qu’ils jugent caducs. ils proposent par conséquent de procéder à des réformes afin que la fixation du prix puisse refléter l’intérêt de tous les acteurs.
En dépit des nombreux textes qui régissent la filière arachidière, sa commercialisation reste toujours un défi pour le gouvernement du Sénégal. Conséquence : chaque année, de vives polémiques opposent les producteurs et les transformateurs locaux. Le directeur de l'Association Sénégalaise pour la Promotion du Développement à la Base (Asprodeb), Ousmane Ndiaye, pense que cette situation est liée au caractère obsolète des textes régissant le secteur. Dès lors, il exhorte le gouvernement à procéder à des réformes adéquates.
la réforme des textes, le directeur général de l’Asprodeb invite les acteurs à travailler en synergie avec le gouvernement pour trouver des mécanismes visant à améliorer la productivité de l’arachide. Il estime également que l’origine du conflit lié à la fixation du prix découle de la négligence des acteurs à faire une étude préalable sur l’investissement des producteurs. «Normalement, la fixation du prix devrait reposer sur les dépenses effectuées par les producteurs ; c’est-à-dire les dépenses qu’ils ont effectuées pour produire un kilogramme d’arachide et surtout savoir le nombre de kilogrammes d’arachide qu’ils peuvent récolter sur un hectare», dit-il.
L’autre problème auquel le paneliste invite les acteurs de la filière à trouver des solutions concerne le faible rendement de la production arachidière estimé en moyenne à 600 et 700 kilogrammes à l’hectare. Malgré l’effort du gouvernement sur le plan financier, se désole Ousmane Ndiaye, la productivité reste toujours un défi.
Abondant dans le même sens, le président des Producteurs et Exportateurs de Graines d’Arachides (Copaga), Habib Thiam, plaide pour la réorganisation du secteur à travers un encadrement des acteurs. A l’en croire, cela leur permettra d’avoir une meilleure visibilité. S’il insiste sur l’urgence de réformer la filière arachidière, c’est parce que, dit-il, «nous sommes tous conscients que le secteur rencontre plusieurs difficultés».
«LE GOUVERNEMENT TRAVAILLE SUR DES TEXTES QUI SERONT BEAUCOUP PLUS ORGANISES»
Venu représenter le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, son directeur du cabinet, Moussa Mbaye, est favorable à un toilettage des textes régissant la commercialisation de l’arachide. D’ailleurs, il renseigne que le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec celui du Commerce, est en train de travailler sur des textes qui seront beaucoup plus organisés. «Il faudra l’implication des acteurs du secteur de la filière arachidières afin d’avoir une commercialisation beaucoup plus efficace», souligne le directeur du cabinet du ministre de l’Agriculture. Il en a profité également pour se réjouir de la forte poussée d’acteurs étrangers dans la commercialisation de l’arachide ces dernières années. Selon lui, cela démontre les débouchés de la production nationale, mais surtout permet d’éviter les risques sur le capital semencier et l’approvisionnement correct des huileries. «C’est dans cette logique que le gouvernement a mis en œuvre un comité interministériel de suivi des exportations d’arachides pour une meilleure organisation du secteur», affirme Moussa Mbaye.