LES AMBITIONS DU NOUVEAU REGROUPEMENT DES INDUSTRIELS DU SÉNÉGAL
La trentaine de chefs d'entreprise locaux est soucieuse de se faire entendre par l'État sur un certain nombre de questions, de la construction de nouveaux ports à la régulation des importations en passant par la dépénalisation des chèques sans provision
Le Regroupement des industriels du Sénégal, créé pour défendre les intérêts de ses membres, a été porté sur les fonts baptismaux le 13 juillet. Désigné comme président de cette nouvelle organisation – qui revendique son appartenance au Conseil national patronal (CNP)-, Ameth Amar, directeur général de la Nouvelle minoterie africaine (NMA), estime « qu’il n’y avait pas de regroupement pour défendre les vrais industriels » contre les nombreux problèmes auxquels ils font face.
En effet, jugent les membres de la nouvelle entité, une organisation aussi généraliste que le CNP, qui va des hôteliers aux médias en passant par les pharmaciens, ne peut pas mener quotidiennement le combat des industriels, lesquels peuvent avoir des intérêts spécifiques à leur secteur – parfois au détriment des autres. Quant à l’Union nationale des commerçants et des industriels du Sénégal (Unacoi), elle semble, malgré son nom, mettre surtout en avant les problèmes des commerçants.
« Parler d’une seule voix »
À titre d’exemple, Ameth Amar cite les problèmes de quai pour leurs bateaux de marchandises au Port de Dakar, la dépénalisation des chèques sans provision dans l’espace de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa), les importations de produits… « À cause de cette la dépénalisation des chèques sans provision, nous rencontrons des difficultés pour recouvrer nos dettes auprès de certains partenaires mauvais payeurs. Concernant les importations sauvages de certaines denrées comme les pâtes, nous attendons de l’État un durcissement des mesures de pour exiger plus de qualité dans l’importation de ce produit au Sénégal. Nous souhaitons aussi que les autorités accélèrent la construction des nouveaux ports de Sendou et de Ndayane pour décongestionner celui de Dakar. Nos bateaux restent souvent au large plusieurs jours à cause d’une non-disponibilité des quais de débarquement », explique-t-il.
Ce dernier indique que le Regroupement des industriels du Sénégal a pour ambition d’amener les Sénégalais « à consommer ce qui est produit dans le pays » et de « parler d’une seule voix pour conseiller l’État dans le domaine de l’industrie ».
Une trentaine d’unités industrielles ont rejoint le mouvement. Parmi elles, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) de Jean-Claude Mimran, les cimenteries Sococim et Dangote Cement Senegal, l’usine d’eau minérale Kirène, la Société des brasseries de l’ouest-africain (Soboa) du groupe Castel, l’huilier Novasen…