LES AVICULTEURS CRIENT LA HAUSSE DU PRIX DE L’ALIMENT DE VOLAILLE
Des aviculteurs venus de diverses régions du pays ont appelé mardi, à Thiès, l’Etat à faire annuler la hausse du prix de l’aliment de volaille appliquée depuis la semaine dernière par les fabricants.
Thiès, 15 fév (APS) - Des aviculteurs venus de diverses régions du pays ont appelé mardi, à Thiès, l’Etat à faire annuler la hausse du prix de l’aliment de volaille appliquée depuis la semaine dernière par les fabricants.
‘’En moins de 6 mois, 3.000 francs CFA ont été augmentés sur chaque sac’’, a signalé Fallou Samb, le président de l’Association des aviculteurs indépendants du Sénégal (AVIS), au terme d’un rassemblement en face de l’Hôtel de ville de Thiès.
Le prix du sac d’aliment de volaille est ainsi passé de 14.500 à 17.500 francs CFA, a-t-il indiqué. Il ajoute que dans des régions éloignées de la capitale, comme Matam (nord-est), il est cédé à 20.000 francs CFA.
Après deux hausses successives de 750 francs FCA et 850 FCFA sur le prix du sac, la troisième augmentation intervenue mardi dernier, s’élève à 1.400 francs CFA, a-t-il précisé.
Venus de Saint-Louis, Matam, Diourbel, Tambacounda, Ziguinchor, Dakar et Thiès, les aviculteurs dénoncent le caractère unilatéral de cette hausse, à laquelle l’IPAS, l’interprofession de la filière agricole, n’a pas été associée.
‘’Que l’Etat convoque une concertation (regroupant les industriels, provendiers, meuniers, les PME) pour baisser le prix de l’aliment de volaille’’’, a plaidé Fallou Samb, estimant que le gouvernement est le seul à pouvoir trouver une solution à la situation actuelle, en consultant tous les acteurs de la filière.
Si cette situation perdure, elle risque de tuer la filière déjà impactée par la pandémie de covid-19, a alerté Aly Diallo, docteur vétérinaire, membre de l’AVIS.
Selon lui, malgré les fluctuations des prix de l’aliment, le prix bord champ des œufs et des poulets n’ont pas connu de hausse depuis 20 ans. ‘’C’est un problème social et économique’’, a-t-il estimé.
Au moment où le poisson est devenu rare tout comme la viande rouge, souligne-t-il, le poulet reste la principale source de protéines animales pour la majeure partie de la population.
Il a évoqué les ‘’possibilités d’évolution’’ de cette filière ‘’très dynamique’’ qui, selon lui, peut ‘’doubler’’ sa production annuelle qui est de 60 millions de poulets.
La filière avicole sénégalaise a connu un essor depuis l’interdiction en 2005 des importations de poulets.
Cheikh Gadiaga, qui s’est lancé dans l’aviculture depuis son retour d’Italie en 2002, propose à l’Etat, à défaut de subventionner le prix du maïs, de négocier des réductions avec les pays producteurs comme le Brésil.
Cela pourra, a-t-il dit, aider les industriels à vendre l’aliment à un prix abordable, et par ricochet, sécuriser les emplois de beaucoup de jeunes tentés par l’émigration clandestine.
A l’issue de leurs discussions, les aviculteurs ont décidé de geler pour le moment, les prix au consommateur des produits avicoles, en attendant la réaction de l’Etat.