LES IMPACTÉS DU TER RÉCLAMENT 50 MILLIARDS À L’ÉTAT
La colère enfle chez les impactés du Train Express régional (Ter) qui se disent victimes d’injustice. Ils estiment qu’ils n’ont pas été indemnisés comme il faut après avoir été dépossédés de leurs terres
La colère enfle chez les impactés du Train Express régional (Ter) qui se disent victimes d’injustice. Ils estiment qu’ils n’ont pas été indemnisés comme il faut après avoir été dépossédés de leurs terres. Ils sont montés au créneau pour réclamer la somme de 50 milliards à l’Etat. Ils ont posé cette doléance hier au cours du lancement du rapport de recherche intitulé «se retrouver subitement sans toit, sans terre et sans travail» et produit par Lumière Synergie pour le Développement (Lsd) et les impactés du Ter.
«Le consultant a essayé de relater tout ce qui s’est passé et ce que les impactés ont vécu. Sur le chiffre qui a été dégagé, les personnes affectées par le projet (Pap) étaient au départ 12.000, mais cela a évolué et actuellement nous sommes 16 000», a indiqué le coordonnateur national des impactés du Ter, Ibrahima Cissé avant de décrier la manière dontles indemnisations ont été effectuées et de relever certains dysfonctionnements.
Comme premier manquement, les impactés citent le non-respect de la loi en termes d’expropriation foncière et aussi des sauvegardes opérationnelles de la Banque Africaine de Développement (Bad et de l’Agence Française de Développement (Afd) qui exigent que l’indemnisation soit juste au préalable et simultanée. «Cela n’a pas été le cas dans ce projet Ter. Si aujourd’hui, on vous dit qu’il y a des Pap qui ne sont pas indemnisées depuis 4 ans, cela veut dire qu’on a foulé au pied toutes les règles édictées aussi bien par la loi sénégalaise que les sauvegardes opérationnelles de ces institutions financières», se désole Ibrahima Cissé.
Poursuivant, il soutient que les impactés ont été indemnisés à hauteur de 50 milliards, «mais nous aussi, nous réclamons 50 milliards Fcfa à l’Etat puisqu’il y a des gens qui n’ont toujours pas été indemnisés. Etil y a des réparations que nous exigeons, parce qu’on ne peut pas nous confisquer nos biens, les détruire, nous mettre en situation de locataires et nous laisser à notre propre sort. D’autres, on les a envoyés en chômage direct. Et quatre ans après, nous veut nous remettre les mêmes montants que l’on avait estimés dès le départ. Les travaux qui devaient être réalisés d’après nos experts sont évalués à 50 milliards, c’est ce que ces impactés réclament à l’Etat», explique Monsieur Cissé. .
LES SITES DE RECASEMENT SONT A 0% D’EXECUTION
Le coordonnateur national des impactés du Ter estime que les sites de recasement de Diamniadio qui étaient prévus pour les brocanteurs et artisans de Colobane sont à 0% d’exécution des travaux. «L’Apix comme maître d’ouvrage du projet n’a rien respecté. Et elle est la première responsable de nos problèmes. L’Afd et laBad devaient être opérationnelles depuis le début du projet avant qu’on ne nous fasse quitter nos lieux d’habitation et de travail», peste-t-il.
En outre, M. Cissé accuse l’Apix de comploter avec les bailleurs. «Depuis septembre 2017, on avait adressé un courrier de mise en garde aux institutions financières qui ont participé à ce projet ; même le président de la République a été informé. Si malgré tout cela, on se retrouve dans cette situation, on peut dire qu’il y a complot quelque part».
Pour les entreprises, c’est la même chose que chez les concessions. Selon lui, ces entreprises ont fermé boutique et on les a fait déguerpir. «Elles se sont volatilisées dans la nature. Certaines se débrouillent pour continuer et d’autres sont envoyées au chômage direct.Ils ont créé des Sdf et des chômeurs et plus de 2.000 entreprises sont fermées», dit Ibrahima Cissé.