LES INVESTISSEURS À L'ASSAUT DU SÉNÉGAL
Le Sénégal dans le top 5 des pays africains valorisés par les investisseurs internationaux, selon une étude publiée par Havas Horizons et l'Institut Choiseul
Une étude dédiée à la perception des investisseurs internationaux de l’économie africaine à l’horizon 2022 publiée par Havas horizons et l’Institut Choiseul indique « un enthousiasme sans équivoque sur les perspectives du continent ».
Les investisseurs internationaux font part d’un « réel engouement pour l’Afrique ». Selon une étude publiée le 11 juillet 201 par Havas horizons et l’Institut Choiseul, 63 % des investisseurs sondés comptent bien renforcer leurs investissements et 98 % se déclarent optimistes à l’horizon 2022.
Parmi les pays considérés comme les plus attractifs figurent le Kenya, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Nigeria et le Sénégal. Le Kenya truste donc la première place de ce classement notamment grâce à « une stratégie du gouvernement Kényan qui était de développer le secteur entrepreneurial est industriel » selon Anne-Sophie Bradelle, partenaire au sein de Havas Paris dans le département international qui a piloté l’étude.
Un regain d’optimisme
« 2016 avait été pour l’Afrique assez rude, notamment à cause de la crise du pétrole et de nombreux scrutins dans certains pays. Conséquemment, les investissements et l’optimisme des investisseurs avaient baissé », explique Anne-Sophie Bradelle.
« La bonne nouvelle c’est que les investisseurs se déclarent encore plus optimisme à long terme (90 % d’optimisme en 2017 et 98 % pour 2022). Il y a des secteurs très innovants et ce fameux concept de « leapfrog », les pays africains prennent donc le train en marche ».
Le concept du « leapfrog » littéralement « saut de grenouille », régulièrement employé dans le cas de l’Afrique, est simple. En accédant directement aux dernières technologies, notamment numériques, l’Afrique devrait franchir en une seule fois plusieurs paliers de développement.
Aucune baisse d’investissement
Confortées dans leur choix par l’arrivée notable de la Chine ou des Émirats arabes unis, les grandes institutions financières et banques ne souhaitent pas baisser ses investissements à l’horizon 2022.
L’énergie est sans conteste jugée par 73 % des investisseurs comme le secteur le plus porteur pour le continent suivi par l’agriculture mais aussi les services financiers.
« Un sursaut d’intérêt pour l’agriculture »
L’étude se concentre plus précisément sur l’agriculture, un secteur « jugé pleins de promesses ». Porté par la nécessité de nourrir une population grandissante et de réduire les risques de dépendance vis-à-vis de l’extérieur, l’Afrique bénéficie d’un sursaut d’intérêts des investisseurs (+ 7 % par rapport à 2016).
Un quart de la population mondiale vivra sur le continent africain en 2050 soit 2,4 milliards d’habitants selon les perspectives démographiques de l’Unicef. « La démographie croissante est un facteur non négligeable pour les investisseurs internationaux et Africains », précise Anne-Sophie Bradelle.
Selon l’étude, le Top 5 des « champions de l’agriculture » est constitué de l’Éthiopie, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, du Maroc et enfin du Nigeria et du Cameroun ex aequo. L’Afrique australe est totalement absente de ce classement tandis que l’Afrique centrale « peine a y trouver sa place ».
Des freins subsistent au développement
Cependant, le déficit des infrastructures (69 %), l’accès au marché (48 %) et l’industrialisation (42 %) sont jugés comme des freins au développement de la filière.
Le groupe Danone, le Crédit du Maroc, Saint Gobain, la Société générale ou encore la Qatar National Bank font partie des 55 investisseurs internationaux sondés pour cette enquête.
Paul de Villepin