LES MINISTRES FRANCOPHONES DISCUTENT DES REFORMES A DAKAR
GESTION DES FINANCES PUBIQUES
Les ministres des Finances des pays francophones se réunissent à Dakar pour aborder les réformes en matière de gestion des finances publiques. Avec les maigres ressources des pays en développement, les participants ont convenu qu’il est primordial d’avoir une bonne politique de gestion des finances publiques pour faire face aux enjeux, le tout dans la redevabilité.
Des ministres des Finances et les officiels de haut niveau représentant 17 gouvernements d’Afrique francophone se réunissent depuis hier à Dakar, pour aborder les réformes en matière de gestion financière publique en Afrique. Cette conférence, conjointement organisée par la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement (Bad), la Fédération Internationale des Comptables (Ifac) entre autres, se penche sur le lien entre la ‘’redevabilité, la transparence et l’amélioration des services publics’’.
Les participants veulent ainsi dégager un consensus sur les mesures à prendre afin de promouvoir la gestion des finances publiques et améliorer les prestations de services. Présidant la cérémonie, le ministre des Finances indique que la bonne gestion des finances publiques est indispensable car «autant la mobilisation des ressources publiques pour le développement constitue un défi majeur, autant l’utilisation optimale de ces ressources rares appelle plus d’efficacité de la part des pouvoirs publics». C’est ainsi, dit-il, que la transparence et la réédition de comptes sont désormais les maîtres mots de la nouvelle gouvernance économique et financière au Sénégal.
Le ministre rappelle que dans le domaine des finances publiques, le contexte communautaire est marqué par l’adoption du nouveau cadre harmonisé de l’Uemoa, dont les objectifs majeurs sont l’efficacité des politiques publiques et la transparence dans la gestion.
SENEGAL, SEUL PAYS DE L’UEMOA A TRANSPOSER LA DIRECTIVE PORTANT SUR LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES
Il rappelle qu’au Sénégal, le processus de transposition des 6 directives dudit cadre s’est achevé le 27 décembre 2012 par l’adoption de la loi portant code de transparence dans la gestion des finances publiques. Avec cette transposition, notre pays est devenu le premier et le seul pays de l’Uemoa à avoir internalisé ces directives dans son droit positif. A son tour, Samia Msadek, Directrice du département Mobilisation des ressources publiques et gouvernance en matière de gestion de la Banque mondiale explique qu’afin d’atteindre les objectifs de développement durable que le monde s’est fixé «nous devons accélérer la transformation des systèmes publics de gestion financière dans les pays francophones d’Afrique». Cela impliquera à son avis le renforcement des systèmes de collecte de l’impôt, en augmentant la qualité et la rapidité de l’information financière du gouvernement et en favorisant l’audit externe indépendant et professionnel. «Cela fait aussi appel à une utilisation plus efficace des ressources publiques et au développement des capacités des ressources humaines dans le secteur public. Le Groupe de la Banque Mondiale est un partenaire clé dans ce programme qui contribuera à atteindre l’objectif de réduire l’extrême pauvreté à 3% d’ici 2030 et au renforcement de la prospérité partagée, en se concentrant sur les 40% de la population constituée des plus démunies», soutient la responsable de la Banque mondiale.
Quant à Mamadou Lamine Ndongo, représentant résident de la Bad au Sénégal, il est d’avis qu’améliorer l’efficacité, la transparence et la responsabilité dans les processus de mobilisation et d’affectation des ressources est un facteur clé pour s’assurer d’une gestion judicieuse des ressources publiques, au profit de l’inclusion de tous dans l’économie. «Ces processus sont assez complexes et exigent donc de nouer des partenariats solides. C’est dans ce sens que nous soutenons des initiatives et partenariats comme l’Initiative Africaine Concertée sur la Réforme du Budget (Cabri), l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Afrosai), et le Forum Africain d’administration Fiscale (Ataf)», explique M. Ndongo.