LES POPULATIONS DE BARGNY DUBITATIVES
RUFISQUE - Promesse d'une transition au gaz en 2021
À Bargny, les populations restent dubitatives quant à la promesse du Premier ministre, annonçant lors de la campagne des Législatives que la centrale de Bargny va passer du charbon au gaz. Le Collectif du refus de la centrale à charbon espère la poursuite du dialogue avec les autorités.
Bargny ne compte pas vivre 4 ans avec le charbon comme combustible pour la centrale implantée sur son périmètre. Le Collectif du refus de la centrale à charbon, qui a pris avec des pincettes la promesse du Premier ministre consistant en une transition au gaz à partir de 2021, exige du gaz dès le démarrage de l'exploitation. "Quand une autorité fait une déclaration, il faut mettre les propos dans son contexte. Il est clair que s'il dit qu'on va passer du charbon au gaz dans quatre ans, tout le monde sait que ce sont des promesses électorales", a fait savoir
mercredi Omar Mbengue, membre du collectif, qui s'est exprimé à l'occasion d'un panel de concertation co-organisé par la coalition Publiez ce que vous payez et le Collectif local de défense de l'environnement. "Si la centrale démarre et qu'arrivé à 2021 la transition ne se réalise pas, qu'allons-nous faire ?", s'est interrogé le membre du collectif, tout en dégageant la position de l'organisation dont il est membre.
"Nous sommes foncièrement contre le charbon. Ce que nous demandons, c'est que la substitution ait lieu au démarrage parce que rien ne nous garantit que cette promesse sera respectée", a argué M. Mbengue.
Dans la logique du thème du panel "Approches de mitigation des éventuels risques de conflits liés à l'installation de la centrale à charbon", Omar Diallo, le modérateur de la rencontre, a appelé à l'approfondissement des pourparlers.
"Il faudra trouver une solution pour instaurer le dialogue entre les autorités locales, la population et l'État pour arriver à un partenariat gagnant-gagnant", a exhorté M. Diallo, relevant la complexité de l'affaire ; d'où l'engagement de la coalition dont il est membre de faire savoir : "Les propos du Premier ministre montrent un assouplissement de la position de l'État. Mahammed Boun Abdallah Dionne a bien dit que la mutation du charbon au gaz se fera dans quatre ans. C'est déjà une proposition, mais ce qu'il faut retenir, c'est que les populations n'en veulent pas. Elles voudraient dans l'immédiat une centrale à gaz."
Donc pour lui, l'État se devra de prêter une oreille attentive aux préoccupations des populations de Bargny qui espèrent une exploitation sans conflit de l'infrastructure.