L’UE CHARGE LES POURFENDEURS DE SON ACCORD DE PÊCHE AVEC LE SENEGAL
L’Union européenne brise le silence sur ses accords de partenariat avec le Sénégal dans le secteur de la pêche. Chiffres à l’appui, elle essaie de démonter les «affirmations inexactes et, pour certaines, calomnieuses…»
L’Union européenne brise le silence sur ses accords de partenariat avec le Sénégal dans le secteur de la pêche. Chiffres à l’appui, elle essaie de démonter les «affirmations inexactes et, pour certaines, calomnieuses…».
Les dernières sorties des pourfendeurs des accords dans le secteur de la pêche entre le Sénégal et ses partenaires n’ont pas laissé les responsables de l’Union européenne indifférents. Ces derniers sont sortis de leur mutisme pour éclairer la lanterne de l’opinion.
Dans un communiqué, l’Ue précise que tous ses protocoles avec le Sénégal ont été paraphés en toute transparence. «L’Ue est le seul acteur de pêche distante à concrétiser la transparence dans la négociation et la gestion de ses accords conclus pour l’accès aux zones économiques exclusives de ses partenaires, conformément au Droit de la mer», soutient-elle.
S’agissant du nouveau protocole qui a été signé le 18 novembre 2019, l’Union précise que «les négociations se sont déroulées en 2019, en étroite consultation avec les principaux acteurs privés sénégalais (armateurs, mareyeurs, industrie). Avant la tenue des négociations en 2019, les représentants de l’Union ont également rencontré les acteurs de la pêche artisanale sénégalaise et ouest-africaine afin d’échanger et de partager les résultats de l’appui sectoriel. Les Ong de la pêche artisanale ouest-africaine ont publié leurs recommandations destinées aux négociateurs». Quid de l’accord de partenariat de pêche signé en 2014 ? Les partenaires européens affirment qu’il «a fait l’objet d’une évaluation complète en 2019, en amont des négociations du nouveau protocole de mise en œuvre ainsi que le prévoit la réglementation de l’Ue.
Publiée sur internet le 5 avril 2019, cette étude est disponible en libre accès». Cette étude, disent-ils, «a été réalisée par un cabinet indépendant sur la base d’entretiens et de données fournies par les autorités (ministères en charge des Pêches et des Finances), les scientifiques et les acteurs privés sénégalais. L’évaluation apporte des éléments précis sur l’état de la ressource halieutique, les activités des navires de l’Union et des flottes sénégalaises, et les réalisations financées par l’appui sectoriel fourni par l’Ue.
L’évaluation, partagée avec les autorités sénégalaises avant la négociation du nouveau protocole, identifie l’existence d’un reliquat de ressource que les autorités sénégalaises ont décidé d’allouer partiellement à la flotte de l’Ue». Tout cela, pour dire que tous les acteurs qui fustigent ces accords ont été consultés. L’Ue rappelle que le protocole 2019-2024 «instaure un quota de merlu alloué à la flotte Ue pour la Zee (Zone économique exclusive) du Sénégal et il instaure un tonnage de référence pour les thons tropicaux. Et en conformité avec la recommandation du Copace (Comité des pêches pour l’Atlantique centre-est ) de diminuer les captures de merlu, le total admissible de captures a été réduit de 2 000 à 1 750 tonnes dans le protocole 2019-2024. Le suivi des captures de merlu est renforcé dans le protocole 2019-2024, afin de dissuader tout dépassement : les autorités sénégalaises connaissent, au jour le jour, les captures des chalutiers merlutiers européens». Mieux, ajoute l’Ue, «il n’existe pas de concurrence entre la flotte démersale de l’Ue et les pêcheurs artisanaux du Sénégal…».
Depuis 2014, indiquent-ils, «des navires sénégalais se sont lancés dans la pêche au merlu, inspirés par les deux chalutiers espagnols…». Concernant sa flotte, l’Union indique que «30 senneurs, canneurs et palangriers (ciblant thon et grands migrateurs) et 2 chalutiers par trimestre (ciblant le merlu noir, espèce démersale profonde) sont autorisés à fréquenter les eaux du Sénégal en 2020, sur les 45 possibilités…»