L’UTILISATION DES SERVICES D'INFORMATION CLIMATIQUE RECOMENDÉE
Pour une amélioration de la productivité agricole au Sénégal
Pour faire face aux changements climatiques et atteindre de meilleurs rendements agricoles, l’Usaid en partenariat avec l’Anacim et d’autres structures a mis en place le projet Usaid/Cinsere. Ce projet d'information climatique financé par l'Usaid vise à accroître la résilience et la productivité des communautés agricoles, pastorales et de pêcheurs sénégalais à travers la mise à disposition, la communication et l'utilisation des informations climatiques et climatologiques fiables Sénégal.
Le changement climatique et la variabilité climatique affectent fortement la productivité des secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche au Sénégal. Pour renforcer l'adaptabilité des moyens de subsistance et des systèmes de production à la variabilité climatique et aux risques connexes, l'Usaid, la Climate Change, Agriculture and Food Security (Ccfas) et l'Anacim ont mis en place le projet Usaid Cinsere pour une vulgarisation de l'information.
Selon le Directeur de la croissance économique à l'Usaid, David, Dianguèn, ce partenariat a généré le passage de la réception de l'information et des produits à la mise en œuvre de pratiques d'adaptation au changement climatique, l'expérimentation d'une prise de décision pour mieux informer des risques face à la variabilité climatique grandissante. «Ces résultats ont contribué à considérer aujourd'hui les Services d’Information Climatique et Météorologique du Sénégal (Sics) comme un intrant de plus à la production agricole.
L'information climatique devient un intrant à la production agricole de l'avis des agriculteurs. Cet intrant a permis de sécuriser leurs investissements et de les optimiser. Cela se traduit par une récolte mieux assurée et une plus grande production», souligne-t-il. À l’en croire, ces résultats sont un encouragement à investir dans les Sics, mais aussi dans les services hydrométéorologiques dans un pays où l'agriculture est considérée comme «un moteur pour l'émergence économique et reste tributaire de la pluviométrie et d'autres facteurs climatiques à un degré élevé.
On pourrait dire autant pour la pêche qui est un secteur primordial pour le Sénégal en terme d'emploi et de revenus». Pour le directeur général de la Pêche Mamadou Goudiaby, l'intensité très forte des impacts climatiques et de la vulnérabilité climatique sur le secteur de l'agriculture, l'élevage et la pêche, a motivé le soutien des partenaires techniques et financiers comme l'Usaid. De l’avis de M. Goudiaby, «cette coopération synergique a permis de développer des stratégies d'adaptation de résilience et d'atténuation à travers des projets de nouveaux organes de gouvernance mises en place.
Cette coopération a contribué à la prévention et à la réduction des risques de dangers et des accidents des acteurs respectifs des secteurs de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche», affirme-t-il. Même son de cloche pour le Secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Dogo Seck, qui pense que le changement climatique ne laisse aucun pays indifférent. «Le secteur agricole subit de plein fouet les variabilités climatiques. Au cours de ces trois années d'exécution, le projet Cinsere a eu des réalisations appréciables au profit des décideurs et des acteurs.
À ce propos, il convient de noter les efforts du projet à renforcer les capacités des acteurs pour le partage et l'utilisation efficace des services climatiques», indique-t-il. Ce constat est confirmé par des producteurs qui ont expérimenté le projet. Selon eux, ces informations climatiques véhiculées à travers le projet Usaid Cinsere sont devenues un intrant indispensable pour que les agriculteurs puissent développer leurs productions agricoles. «Notre travail avec Cinsere est très important. Depuis qu'on a suivi ce projet, on a reçu de bons rendements», a soutenu une productrice. Pour sa part, le coordonnateur du Comité local de pêche artisanale, Ndiaga Cissé, considère que le projet Usaid Cinsere les a aidés à mettre en place un comité de veille pour partager l'information et veiller à contrôler les embarcations des pêcheurs.
«Cela permet de comprendre la situation climatique, notamment le niveau de la houle avant d'aller en mer. Il nous a aidés à partager l'information avec les pêcheurs. Cette enquête nous a permis d'enrôler 1800 pêcheurs. Ainsi la majeure partie des pêcheurs respecte l'information. Ce qui contribue à atténuer les risques de décès et de pertes d’équipement», souligne t-il.