MECQUE PLUS ULTRA
Dissolution du commissariat au pèlerinage et mise en place prochaine d'une "structure plus légère"
La session plénière 2016 de l'Assemblée nationale a démarré hier. Dans l'après-midi, les députés ont examiné et voté le budget du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur qui a connu une hausse de plus de 9 milliards F Cfa. Le ministre s'est appesanti sur l'organisation du hadj.
Assemblée nationale a voté hier, à l'unanimité, le budget 2016 du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur. Il a été arrêté à un peu plus de 57 milliards 499 millions de francs CFA contre environ 48 milliards 385 millions de francs CFA, soit une augmentation de plus de 9 milliards de francs CFA en valeur absolue et 18,84% en valeur relative. Lors des débats, le ministre de tutelle, Mankeur Ndiaye, a répondu aux différentes questions posées par les députés.
Pèlerinage à La Mecque
S'agissant du pèlerinage à La Mecque, il a indiqué que des mesures drastiques sont en train d'être prises pour corriger les lacunes rencontrées dans l'organisation du hadj. Ainsi, selon lui, des réflexions seront menées dans les prochains jours pour mettre sur pied un organe de régulation, en lieu et place de l'actuel Commissariat.
"Le président de la République a demandé au Premier ministre de coordonner un groupe de travail qui va réfléchir sur une batterie de propositions sur la base de laquelle nous organiserons une large concertation nationale avec tous les acteurs, incluant tous les anciens commissaires pour voir comment désormais organiser notre pèlerinage", a renseigné le ministre. L'objectif est de mettre en place une structure plus légère qui sera composée de diplomates et d'étudiants sénégalais sur place.
Le chef de la diplomatie sénégalaise est d'avis avec les députés sur la nécessité de revoir aussi la durée du titre de séjour pour le pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam. "Nous sommes tous d'accord que la durée est trop longue. Passer un mois à La Mecque, c'est bien. Mais, c'est beaucoup. Cela entraîne des difficultés pour les pèlerins. Il est arrivé que des pèlerins mendient dans les rues pour pouvoir manger. C'est inacceptable ! Il nous faut réfléchir ensemble sur la durée", a-t-il ajouté. Aussi, pense-t-il qu'il faut limiter le nombre de voyages. Certains Sénégalais, selon lui, effectuent jusqu'à 10 fois, voir 20 fois le pèlerinage.
"609 Sénégalais détenus dans les prisons à l'extérieur"
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères est revenu sur la question des Sénégalais vivant à l'extérieur du pays. Il a indiqué que des efforts sont en train d'être faits afin d'aider les compatriotes qui ont des difficultés pour rentrer au Sénégal. "Il faut qu'on réfléchisse aussi sur l'organisation du retour de nos ressortissants vivant à l'étranger, notamment dans les pays occidentaux. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure il faut aider nos compatriotes à rentrer au Sénégal, à travers des projets", a-t-il déclaré. D'ailleurs, dans le budget 2016, le fonds de secours aux Sénégalais de l'extérieur a été augmenté jusqu'à 800 millions de francs CFA.
En plus, le ministre estime le nombre de Sénégalais expatriés entre deux et trois millions de personnes. Parmi eux, d'après lui, le ministère a recensé en septembre 2015, avec l'appui des 50 ambassades du Sénégal, 609 Sénégalais détenus dans les prisons du monde. Mais il soutient qu'il est difficile d'avoir un chiffre exact. "La plupart des personnes concernées ne souhaitent pas que l'information soit connue et, dans certains pays, la loi le leur permet. Certains détenus se disent aussi sénégalais pour bénéficier de notre protection, alors qu'ils ne le sont pas", a expliqué M. Ndiaye.
Déminage de la Casamance
Pour le déminage de la Casamance, le ministre Mankeur Ndiaye explique que 888 000 m2 de terres ont été déminées en 2014. A l'en croire, les opérations d'enlèvement des engins explosifs ont repris depuis le début de ce mois de novembre. "Il n'y a pas de ligne rouge sur le territoire national", a-t-il rappelé. Mais il précise que l'Etat a opté pour un déminage basé sur le consensus, en refusant toutes formes de financements conditionnés. Ainsi, "2 milliards de francs CFA ont été mis à la disposition du Centre national d'action anti-mines sur instruction du président de la République. 200 millions ont été inscrits au budget 2016. Il conviendra d'étudier comment compléter cette somme", a-t-il informé. Il précise que ce Centre a aussi pour vocation de s'occuper de l'assistance aux victimes des mines, de l'appareillage des amputés et de la sensibilisation des populations.