NÉCESSITÉ DES SERVICES PUBLICS
ZONES SOUS EMPRISE TERRORISTE
Dakar, 26 nov (APS) - Les Etats de l’Afrique de l’Ouest doivent marquer leur retour dans les zones occupées par les groupes extrémistes par la mise en place de services publics et non pas seulement par des moyens militaires, a indiqué, jeudi à Dakar, Rinaldo Depagne, directeur du projet Afrique de l’Ouest de l’ONG International crisis group (ICG).
Dans les zones occupées par les groupes extrémistes, notamment le bassin du lac Tchad, le nord-est du Nigeria et le nord-Mali, ’’on a assisté à une disparition de l’Etat qui a enlevé ses services, sa police, ses dispensaires et ses écoles et les groupes terroristes ont comblé le vide’’, a t il dit.
’’Ces Etats doivent revenir dans ces zones conquises par les groupes extrémistes, non pas seulement en force avec l’armée mais avec aussi des services publics’’, a t il ajouté.
Il s’exprimait en marge d’une conférence de presse axée sur le thème : ’’L’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest , au Mali et dans le Sahel : causes, conséquences et voies de sortie de crise’’.
Rinaldo Depagne, par ailleurs l’analyste principal de Crisis Group pour l’Afrique de l’Ouest, souligne que les stratégies des pays européens pour lutter contre le terrorisme en Afrique doivent aussi tenir compte ’’des causes qui poussent de jeunes gens à adhérer à des mouvements extrêmement violents’’.
’’Les Etats africains doivent aussi tenir leurs promesses vis à vis des populations pour que ces dernières ne perdent plus confiance dans leur l’Etat et adhèrent à des mouvements comme Boko-Haram ou Deash (Etat islamique)’’, a poursuivi M. Depagne.
Selon Human Rights Watch, environ 6 000 civils sont tués de 2009 à 2014 par les hommes de Boko Haram, un mouvement islamique armé qui sévit dans le nord-est du Nigeria.
Vendredi, une attaque meurtrière du Radisson blu de Bamako, a fait au moins 21 morts, selon le bilan des autorités maliennes.
L’attaque a été revendiquée par deux groupes djihadistes : le Front de libération du Macina et le groupe armé djihadiste salafiste sahélien, Al-Mourabitoune
Rinaldo Depagne a aussi suggéré aux Etats africains et aux autorités religieuses de prévenir les populations, leur rappeler que ce qui est présenté par ces groupes comme l’islam n’est pas la religion musulmane.
Il faut ’’contrôler davantage les prêches et les discours (...) ce qui est dit dans les mosquées et sanctionner les gens qui tiennent des propos absolument violents et qui n’ont rien à voir avec le message’’ de l’islam, a t-il dit.
L’International crisis group est une Organisation non gouvernementale (ONG) indépendante à but non lucratif qui élabore des analyses de terrain et fait des plaidoyers auprès des dirigeants dans un but de prévention et de résolution des conflits armés.