NOUVEL ÉPISODE ABDOUL MBAYE
L'ancien Premier ministre devant la chambre d'accusation de la Cour d'appel
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye n’est pas encore sorti de l’ornière dans la procédure judiciaire qui l’oppose à Abdoulaye Diakité. Selon des sources fiables, le juge d’instruction du premier cabinet a rendu une ordonnance de non lieu au profit de l’ancien Premier ministre, mais cette ordonnance a été attaquée devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel. L’affaire a été évoquée hier devant la juridiction de recours avant d’être renvoyée à mardi prochain.
C’est reparti pour une nouvelle saison du feuilleton Abdoul Mbaye-Abdoulaye Diakité. Ce dossier qui a connu des multiples rebondissements est loin de connaître son épilogue. Alors que l’on pensait que la boucle était bouclée avec l’ordonnance définitive du doyen des juges d’instruction, une nouvelle procédure vient d’être initiée devant la chambre d’accusation.
De sources dignes de foi, Mahawa Sémou Diouf avait rendu une ordonnance de non lieu au profit de l’ancien Premier ministre. Cette ordonnance a été attaquée et le dossier a été enrôlé au niveau de la chambre d’accusation. Hier, la juridiction de recours a évoqué le dossier, mais au final, les sages de la Cour d’appel ont renvoyé au 27 octobre prochain, à la demande des avocats de Diakité, appelants dans le dossier. C’est donc mardi prochain que les débats seront ouverts concernant l’ordonnance de Mahawa Sémou Diouf.
Il faut rappeler que ce dossier a connu plusieurs soubresauts, valsant, comme un ballon de pingpong, entre le cabinet du magistrat instructeur, la Chambre d’accusation et la Cour Suprême. Ce sont d’abord les avocats de l’ancien Premier ministre qui avaient, au début de la procédure, demandé que leur client soit écarté. Mais, ils se sont heurtés au refus du juge d’instruction.
Devant la Chambre d’accusation, la juridiction du second degré a confirmé l’ordonnance du juge du premier cabinet qui devait par conséquent poursuivre la procédure et inculper l’ex-Premier ministre pour escroquerie, faux et usage de faux. Au cours de la procédure, en 2005, précisément, Mahawa Sémou Diouf a rendu une ordonnance de saisie conservatoire concernant un titre foncier appartenant à la Cbao Attijari Wafa Bank.
Au moment des faits, Abdoul Mbaye était le directeur général de la Bst devenu Cbao Attijari Wafa Bank. C’est ce qui a motivé l’ordonnance du juge d’instruction qui a voulu saisir un immeuble de l’institution bancaire. Ainsi l’ordonnance sera attaquée par la banque qui a été déboutée par la chambre d’accusation qui confirme l’ordonnance du magistrat instructeur. Le pourvoi est fait de l’arrêt de la juridiction du second degré. A son tour, la Cour suprême infirme l’arrêt et remet le dossier à une autre composition de la chambre d’accusation. C’est cette composition qui va infirmer l’ordonnance du juge d’instruction.
Toutefois à la clôture de son instruction, Mahawa Sémou Diouf n’a trouvé aucune charge contre Abdoul Mbaye. Le fils de Kéba Mbaye bénéficiera donc d’une ordonnance de non lieu. C’est cette ordonnance qui sera à nouveau débattue devant la juridiction de recours mardi prochain.
Pour rappel, l’homme d’affaires Abdoulaye Diakité avait contracté en 2001 un prêt de 800 millions de francs au niveau de la Bst dirigée à l’époque par Abdoul Mbaye. Selon le plaignant, l’ancien Pm qui n’ignore pas qu’il a honoré ses engagements a essayé de faire main basse sur son immeuble qu’il avait mis en garantie. Il a été aidé, en l’en croire, par sa conseillère Charlotte Mbaye et le notaire Me Mamadou Tanor Dieng. Ces derniers sont poursuivis pour complicité d’escroquerie et de faux et usage de faux. C’est dire que l’ancien Premier ministre n’est pas encore sorti de l’auberge. Le feuilleton continue.