«ON NE VA PLUS SE LAISSER FAIRE»
Attaquée par des représentants des populations de Dougar ainsi que des activistes, la société immobilière, par la voix de son directeur général, veut remettre les pendules à l’heure et exhibe les preuves de son bon droit
Attaquée par des représentants des populations de Dougar ainsi que des activistes, la société immobilière, par la voix de son directeur général, veut remettre les pendules à l’heure et exhibe les preuves de son bon droit. Forte d’un titre foncier et d’un décret présidentiel qui lui accordent les terres qu’elle exploite, la société assure qu’elle ne va plus laisser prospérer des contre-vérités sur son compte et se dit prête à ester en justice.
La société Peacock investments ne veut plus se laisser faire. En butte à des difficultés de toutes sortes pour entrer en possession des terres qu’elle estime avoir acquises en toute légalité entre Diamniadio et Dougar, l’entreprise sénégalo-maroco-américaine ne veut plus laisser dire des contre-vérités à son égard. Son directeur général, M. Adil Dbilij, a affirmé qu’ils n’hésiteraient plus à traîner en justice quiconque proférerait des faussetés à l’égard de l’entreprise.
Cette nouvelle posture, différente de l’attitude adoptée jusqu’ici et qui pouvait laisser croire que la société immobilière avait des choses à se reprocher ou à cacher, vient en fait de la certitude des dirigeants de la compagnie d’être dans leur bon droit. Et M. Dbilij l’a répété plusieurs fois : «Nous savons que le Sénégal est un pays de droit, qui respecte les libertés de chacun, et qui encourage les investisseurs.» Elle vient également à la suite de l’entrée dans le dossier de Dougar des mouvements activistes comme Y’en a marre et Frapp France dégage, qui déclarent vouloir défendre les populations de Dougar qui seraient, selon eux, spoliées.
Adil Dbilij et Mme Sy Seynabou Sylla, la directrice juridique de la société, ont fait la genèse du projet qui a débuté en 2009, quand le Président Abdoulaye Wade avait lancé le projet «Une famille un toit». Il devait à l’origine s’établir à Diamniadio, sur le site qui a fini par être occupé par la gendarmerie de Diamniadio, sur la Rn1. Mais cela ne répondait pas aux normes, pour différentes raisons. En fait, le chef de l’Etat avait accordé par décret un terrain de 80ha à la société Peacock dans la zone, à charge aux différents services, du Cadastre, des Domaines et de l’Urbanisme, de trouver à la société une assiette foncière correspondante.
Quand cela a fini par se faire, c’est deux lots qui ont été attribués à Peacock, à savoir l’un de 50ha et l’autre de 30ha. Mais en réalité, sur les 50ha, il n’y en avait que 42ha 74a qui étaient disponibles. Ce qui fait qu’en fait, au lieu de 80ha, c’est plutôt 72ha 74a que Peacock a reçus. Pour son terrain, Peacock investments a obtenu un bail emphytéotique sur le Tf 5596/R, et pour lequel il paie annuellement près de 97 millions de Cfa au Trésor.
Dans la mise en valeur du terrain qui lui a été attribué, Peacock a pu commercialiser sans difficulté les 30 premiers hectares. C’est en voulant prendre possession du reste que les difficultés ont commencé, avec des personnes prétendant parler au nom des populations de Dougar. M. Dbilij affirme que plusieurs sessions de négociations ont été tenues avec des représentants des populations. «Finalement, nous avons compris que c’est un petit groupe d’environ 7 ou 8 personnes qui s’agite et prétend parler au nom des populations» parce que ces individus sont mus par des intérêts personnels. Alors que Peacock a accepté de payer pour les impenses, pour des montants allant jusqu’à 11 millions, certains des protestataires ont avancé des prétentions que même le préfet aurait jugées «totalement irréalistes».
Pour faire montre de sa bonne volonté à trouver une solution tenant compte des intérêts des populations, Peacock investments a renoncé à prendre possession de 10 ha des terres qui lui ont été attribuées. «Nous sommes à jour de nos paiements concernant le bail. Depuis 2012, nous nous acquittons des 97 millions annuellement, alors que nous n’avons pas encore valorisé l’ensemble du site. Espérons qu’un jour l’Etat nous remboursera le trop-perçu», dit le Dg mi-figue mi-raisin. Ce remboursement devrait commencer par l’attribution de dix hectares de substitution sur un autre site.
Peacock investments est une société appartenant en majorité au groupe marocain Holma¬rcom, une entreprise familiale dont les intérêts vont de la Finance, l’agro-industrie, la logistique, la distribution et l’immobilier. L’autre partenaire minoritaire est la Sagef, appartenant à Magatte Diop, qui s’est fait un nom dans l’assurance au Sénégal, avant de se développer également dans l’immobilier. Les autres actionnaires sont des Sénégalais et des Américains.
L’entreprise a bénéficié d’une bonne publicité quand le Président Macky Sall et le Roi Mohammed VI ont présidé la cérémonie de remise des clés aux premiers attributaires des maisons sur le site de la Cité des fonctionnaires. Ce qui fait dire à Adil Dbilij : «Pensez-vous sérieusement que Sa Majesté le Roi du Maroc et Son Excellence le Président Macky Sall vont accepter de présider une cérémonie pour une société dont les documents ne seraient pas authentiques ?»