PLUS DE 2 000 TONNES D’OIGNONS STOCKEES AU PORT
L’interprofession oignon du Sénégal (IPOS), composé de producteurs, commerçants, consommateurs, négociants entre autres acteurs de la filière, s’est retrouvé à Thiès pour cogiter sur la production de cette année et les perspectives de commercialisation
De 480 000 tonnes l’année dernière, la production locale d’oignons au Sénégal va connaître une forte hausse cette année, ce qui témoigne de la capacité d’approvisionner correctement le marché. C’est du moins le constat fait à Thiès par le bureau de l’interprofession oignon du Sénégal (IPOS). Cependant, il a exprimé sa grosse inquiétude face aux 2 000 tonnes d’oignons importés, actuellement stockées au Port Autonome de Dakar (PAD).
Le bureau de l’interprofession oignon du Sénégal (IPOS), composé de producteurs, commerçants, consommateurs, négociants entre autres acteurs de la filière, s’est retrouvé à Thiès pour cogiter sur la production de cette année et les perspectives de commercialisation. Selon les statistiques fournies pour fonder son argumentaire, le bureau a révélé que la production d’oignon de 2021 va dépasser celle de l’année dernière qui était de 480 mille tonnes et qu’elle sera partout sur le marché dans les tout prochains jours. Cependant, les acteurs ont exprimé leur grosse inquiétude du fait que plus de 2000 tonnes d’oignons importés sont actuellement stockées au Port Autonome de Dakar (PAD).
Avec cette rencontre de Thiès, souligne Boubacar Sall de Podor, deuxième vice-président de l’interprofession oignon du Sénégal par ailleurs Président du collège national des producteurs d’oignons du Sénégal, il s’agit de donner l’assurance au peuple sénégalais et à toutes les autorités afin qu’elles prennent les bonnes décisions. Selon lui, l’oignon local est effectif sur le marché depuis ce mois de février et venant de toutes les localités du pays. La preuve, il suffit d’aller à Podor pour penser que c’est l’épicentre de la production cette année alors que la même situation prévaut dans toutes les localités où se pratiquent des activités maraîchères. D’ailleurs il indique qu’une visite de terrain a été initiée récemment avec l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) et tous les services concernés et le constat partout est que l’oignon local était en maturité et en quantité suffisante.
Ainsi l’attention du ministre du Commerce est-elle attirée sur cet état de fait et sur la nécessité de protéger les producteurs locaux. Il révèle d’ailleurs que des informations font état qu’il y aurait 2 000 tonnes d’oignons exportées actuellement stockées au Port Autonome de Dakar (PAD). Et à l’en croire, prendre la décision de les déverser sur le marché serait une très mauvaise option qui nuirait fortement à l’économie nationale. Il s’y ajoute qu’une telle décision serait dénoncée par l’ensemble des producteurs et des commerçants. D’après lui, l’année dernière, la production locale a atteint plus de 480 000 tonnes, mais avec l’impact de la pandémie du coronavirus, les producteurs n’ont pratiquement tiré aucun profit. Et pourtant le secteur n’a reçu aucun franc en termes de soutien spécifique de l’Etat, mais en tant que patriotes, personne n’a bronché jusqu’ici. Il ajoute : «Ces dernières semaines, le prix du kilogramme d’oignon importé d’Hollande et du Maroc a atteint la barre des 600 Fcfa et notre objectif est que d’ici quelques jours seulement, que les foyers sénégalais disposent de suffisamment d’oignons à un prix qui ne dépasse guère les 300 Fcfa le kg ».
Mamadou Bâ Président national de l’IPOS embouche la même trompette et affirme que c’est le bureau entier qui s’est retrouvé à Thiès, vu l’importance du sujet débattu, en l’occurrence la production et la campagne de commercialisation de l’oignon. Il renseigne que l’oignon est en phase de maturité partout dans le pays, de la vallée du fleuve Sénégal en Casamance, en passant par la zone des Niayes. C’est pourquoi les producteurs attendent du ministre du Commerce et du gouvernement du Sénégal, des mesures allant dans le sens de protéger les acteurs locaux, à travers une décision de suspension de toute importation d’oignons. Il poursuit : «Le président de la République nous avait demandé de faire en sorte qu’il y ait une production locale de 350 000 tonnes, nous avons atteint les 480 000 tonnes en 2020 avec une perte de 35% sur la valeur marchande, due à la pandémie du coronavirus, et la production de cette année ira bien au-delà. Donc que le gouvernement fasse qu’aucun sac d’oignon importé n’entre dans le territoire national. Si c’est le cas, c’est l’espoir de tout un secteur économique qui risque d’être réduit à néant et la responsabilité de l’Etat est de tout faire pour éviter un tel schéma.»