PODOR, MATAM, RANEROU, KANEL, TAMBACOUNDA ET GOUDIRY MENACES PAR LA CRISE
Six (6) départements du Sénégal seront en crise alimentaire à partir du mois de juin si rien n’est fait pour renverser la tendance
Six (6) départements du Sénégal seront en crise alimentaire à partir du mois de juin si rien n’est fait pour renverser la tendance. Cette alerte est du secrétariat exécutif au conseil national de la sécurité alimentaire (Se-Cnsa). Il s’agit des départements de Podor, Matam, Ranerou, Kanel Tambacounda et Goudiry. Selon Jean Pierre Senghor, secrétaire exécutif du Se-Cnsa, le gouvernement est en train de préparer une riposte avec ses partenaires pour appuyer les populations avant que la crise ne se déclare. Ainsi, 11 milliards de francs Cfa seront mobilisés pour assister les ménages vulnérables.
Cette année, six (6) départements du Sénégal sont menacés par la crise alimentaire. L’alerte est faite par le secrétariat exécutif au conseil national de sécurité alimentaire hier, mardi 24 avril lors d’un petit déjeuner de presse. «A partir du mois de juin, six départements seront en crise. Il s’agit de Podor, Matam, Kanel Ranerou, Tamba et Guoudiry. Dans ces 6 départements 20% des personnes sont dans une situation où elles ne peuvent pas accéder à la nourriture sans être aidées», a fait savoir Guenou Seck Camara, responsable de la cellule étude et planification du Se-cnsa.
Elle ajoute que durant la phase courante c’est-à-dire de mars jusqu’au mois de mai, 2,6 % de la population seront en crise. «Actuellement, 319 mille personnes ont besoin d’être assistées en urgence alimentaire mais d’ici juin-juillet si rien n’est fait, 6% de la population soit 751 mille 130 personnes seront dans une situation de crise », prévient-elle.
11 MILLIARDS DE FRANCS POUR LA RIPOSTE
A en croire à Jean Pierre Senghor, secrétaire exécutif, le gouvernement est en train de préparer une riposte avec ses partenaires pour assister les populations avant que la crise ne se déclare. Pour se faire, il souligne la nécessité de mobiliser une enveloppe de 11 milliards de francs Cfa.
«La situation pastorale nécessite 5 milliards et la situation animale 6 milliards de francs. Ce qui fait 11 milliards», confie-t-il.
Selon Joseph Sadio, chargé des programmes au Programme alimentaire mondial (Pam), en vue d’appuyer le gouvernement du Sénégal à mettre en œuvre son plan d’urgence pour la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables. Le Pam a défini un plan d’assistance basé sur la modalité des bons d’achats alimentaire pour mieux lutter contre l’insécurité alimentaire au Sénégal.
«Pour le plan de riposte, le Pam a ciblé 130 mille bénéficiaires dans les départements de Matam et Podor. Cette assistance alimentaire sera combinée avec une distribution de produits nutritionnels pour le traitement de la malnutrition aigue, modérée chez les enfants de 6 à 59 mois et les femmes enceintes. Le démarrage de la distribution est prévu avant le mois de juin pour une durée de 3 mois, soit 3 distributions pendant la période de soudure», a-t-il soutenu.
UNE OPERATION DE SAUVEGARDE DU BETAIL LANCEE
Des problèmes d’insécurité alimentaire sont également notés sur la situation pastorale. En effet, selon le secrétariat exécutif du conseil national de sécurité alimentaire, sur 19 départements, il y a un déficit fourrager et un tarissement des mares. Pour remédier à ce mal, le ministère de l’élevage et de la production animale a lancé une opération de sauvegarde du bétail qui va cibler 25% du cheptel des 17 départements ciblés.
«Cela est évalué à 23 mille tonnes d’aliments de bétail et en déparasitant pour un montant total de 5 milliards de francs Cfa. En terme de disponibilité financière, 300 millions ont été dégagés par le ministère de l’élevage, 500 millions sont mobilisables dans le cadre du projet d’appui au pastoralisme dans le Sahel, plus de 2 milliards disponibles dans les compte du crédit agricole et 400 millions de la Fao», a indique Khady Kane de la direction de l’élevage.