«SI ON APPLIQUAIT LE CODE DE LA PÊCHE, ON N’ALLAIT PAS AVOIR CE PROBLÈME»
Gaoussou Guèye, le président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (APRAPAM), est d’avis que la pêche aux sardinelles devrait être réservée à la pêche artisanale pour la consommation locale
«Au niveau du Code de la pêche, le commerce de licences n’existe pas. Dans l’article 15 du Code de la pêche en son article 9, la même loi, est considéré comme navire étranger «tout navire n’ayant pas la nationalité sénégalaise».
Donc, ces navires chinois et turcs ne peuvent pas obtenir de licences. Par contre, si on avait des accords de pêche avec la Chine et la Turquie, il n’y aurait pas problèmes. Malheureusement, il n’y a pas d’accords de pêche entre le Sénégal et ces deux pays. Le seul accord que nous connaissons, c’est l’accord de pêche avec l’Union Européenne.
Le problème qui est soulevé est lié à un accroissement de l’effort de pêche sur des ressources halieutiques exploitées voire surexploitées, à savoir la sardinelle (Yabooy) et le merlu qui est une espèce de fond. Avec l’Union Européenne, on a un accord où il y a deux navires qui travaillent sur le merlu. On a diminué de 250 tonnes, la capacité de l’Union Européenne.
Et maintenant, on veut attribuer des licences dans cette pêcherie à 56 bateaux. Cela nous pose problème. Par conséquent, on demande à la commission d’attribution des licences de se réunir à distance et de donner son opinion par oui ou par non. Ce qui n’a jamais été fait au Sénégal. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, on va statuer sur 56 bateaux.
Si on applique le Code de la pêche, on n’allait pas avoir ce problème. Si on parle de transparence et que les Sénégalais ont droit à accéder à l’information, pourquoi ne pas publier le registre national des navires autorisés à pêcher au Sénégal de 2018 à 2020 ? Le problème va se régler et tous les Sénégalais sauront quels sont les bateaux qui sont autorisés à travailler au Sénégal.
Quels sont leurs propriétaires ? Si réellement, on veut être transparent, nous exigeons que ce registre soit publié. Ces navires constituent une menace extrêmement grave pour notre pays et pour les communautés côtières.
Prenons tout simplement les promesses de licences sur les petites pélagiques dont la sardinelle qui est consommée par tout le peuple sénégalais et qui est en état de surexploitation et sur laquelle l’ensemble des institutions notamment la Fao, le Centre de recherche océanographique de Dakar Thiaroye ont donné des recommandations claires. On va dans des pays limitrophes pour demander des licences pour pouvoir pécher cette espèce. Ce n’est pas un débat crypto-personnel. Ce n’est pas un débat avec l’administration ou le ministère avec une organisation professionnelle ou des industriels. Nous plaidons pour que la pêche aux sardinelles soit réservée à la pêche artisanale pour la consommation locale».