SUMA LIMAK PORTE LE TAUX DE REALISATION A 88%
AEROPORT INTERNATIONAL BLAISE DIAGNE
Les Turcs de Suma qui ont repris les travaux des mains de Saudi Bin Ladin Group sont dans la phase finale de réalisation de l’aéroport international Blaise Diagne de Dias (Aibd). En visite hier sur le site, le ministre du Tourisme et des Transports Aériens, Maimouna Ndoye Seck a pu constater que les travaux sont portés à 88% d’avancement. L’entreprise turque promet de terminer le chantier en avril 2017 et avec le transfèrement de Léopold Sédar Senghor, l’Aibd sera fonctionnel en décembre 2017.
Depuis le départ des Saoudiens de Saudi Bin Ladin Group (Sbg), ce sont les Turcs de Suma Limak qui poursuivent les travaux sur le site de l’aéroport international Blaise Diagne de Dias (Aibd). Un aéroport dont la livraison est prévue maintenant au mois d’avril 2017, même s’il faudra attendre décembre 2017 avec le transfèrement des services de l’aéroport Léopold Sédar Senghor vers Diass pour une mise en service complète.
Le Directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Mbodji, a profité ainsi de la visite du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maimouna Ndoye Seck, sur le site pour indiquer qu’avec Suma Limak, «nous sommes dans un nouvel élan et que c’est possible d’engager la dernière ligne droite» pour terminer les travaux. L’espoir est visible sur le terrain, car même si Suma Limak n’a reçu son avance de démarrage qu’en début septembre 2016, les travaux laissés par Sbg à un taux de 85% de réalisation ont été portés en quelques jours par l’entreprise turque à 88% d’avancement. Le chef de la mission de Studi International, Mongi Houcine, chargé de faire le suivi et le contrôle du chantier, a rassuré qu’il y a des avancées avec les 1449 travailleurs de Suma Limak dont 1048 Sénégalais et 401 Turcs, avec 92% du matériel commandé dont 89% livré. «Si Suma continue avec le même rythme de 2% de réalisation par mois, d’ici 6 à 7 mois les travaux seront achevés.
Le recrutement du personnel commence en décembre 2016 et de novembre 2016 à février 2017, ce sera la phase d’élaboration du plan de transfert», indique Mongi Houcine, contrôleur des travaux. Toutefois, le Directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Mbodji a rappelé à l’égard du ministre que pour que les délais soient respectés, il faut que le décaissement financier des bailleurs se fasse à temps pour ne pas avoir des arrêts de la part de l’entreprise. Sur ce, le ministre des Transport Aériens a rassuré que les partenaires sont dans d’excellentes conditions pour accompagner le Sénégal, mais ce qu’il faut c’est d’anticiper sur la demande pour ne pas avoir d’arrêt de travail, car d’après le contrat avec Suma Limak, chaque jour de retard dans le décaissement sera augmenté dans les délais de livraison. La visite de terrain a, par ailleurs, permis de constater une avancée des bâtiments prioritaires de l’aéroport comme les aérogares passagères ou les portiques sécuritaires de la douane, de la police, les 4 passerelles d’embarquement, les tapis à bagages entre autres sont déjà installés. D’ailleurs, le représentant de Suma Limak a assuré que ces bâtiments prioritaires seront terminés avant janvier 2017.
HUB AERIEN REGIONAL
Au terme de la visite, Maimouna Ndoye Seck s’est réjouie de constater que tous les chantiers qui étaient à l’arrêt ont repris avec près de 1.500 travailleurs à la tâche. «Nous avons pu voir les évolutions en terme de travaux dans bâtiments, dans les infrastructures connexes; ce qui permettra avec l’ouverture prochaine de l’autoroute à péage qui va arriver jusqu’à Aibd à partir de la semaine prochaine, de voir l’ouverture de cet aéroport avec plus de perspectives. Nous avons noté que de 85% des travaux, le groupe Summa Limak a pu porter ce taux à 88% en seulement 45 jours de travaux, ce qui nous permet d’espérer que les délais que nous nous sommes fixés pour l’ouverture de cet aéroport seront respectés», clame le ministre des Transport aériens.
En outre, malgré les inaugurations d’aéroport en Mauritanie et dans la sous-région, le ministre ne craint pas de voir Dakar perdre sa position stratégique de hub. «La ville de Dakar constitue déjà un hub naturel, de par sa position, sa proximité avec les différents continent, mais aussi par son développement économique. Ceux qui sont allés dans la sous-région savent qu’il n’y a pas de comparaison possible entre ce que nous sommes en train de mettre en place et ces aéroports ; mais si on veut être un hub, il est normal que ces passagers quittent ces aéroports régionaux pour venir à Dakar», dit Maimouna Ndoye Seck.
SECURISATION DU PERIMETRE DE L’AIBD : Eviter de retomber dans les mêmes travers que Léopold Senghor
Comme des éléments attirés par les projets infrastructurels, les Sénégalais viennent souvent s’installer aux alentours des sites pour y élargir la ville qui devrait garder sa distance. Cela conduit à une spéculation foncière atroce et aucune zone n’est épargnée. L’exemple du mur de clôture de l’aéroport Léopold Sédar Senghor qui a été détruit et déplacé pour donner lieu à la Cité Tobago jusque dans le coeur de la zone sécuritaire de cette structure de Yoff est encore frais dans les mémoires. L’aéroport de Dakar est ainsi tellement agressé qu’il ne présente plus toutes les garanties sécuritaires. De ce fait, même sans la vision remarquable du Président Wade d’ériger un nouvel aéroport international en dehors de l’agglomération de Dakar, tôt ou tard les autorités seraient obligées de déménager cet aéroport happé par la pression foncière. Pour ne pas revivre la même situation dans ce qui devrait être «le paisible aéroport Blaise Diagne de Diass», il faut sécuriser davantage la réserve foncière de l’Aibd même si les 4500 ha seront clôturés. Pour alerter, le gouverneur de Thiès a soutenu que les populations ont commencé à vouloir cannibaliser les terres qui se situent autour de l’aéroport Blaise Diagne. D’après ses explications, ce sont parfois des populations qui ont été indemnisées dans le cadre du projet qui spéculent sur ces terres alors qu’elles n’ont plus aucun droit sur cette zone.
Ainsi, il a exigé des autorités administratives de Keur Moussa d’arrêter les morcellements de terrains dans la zone. Sur ce, le ministre des Transports aériens, Maimouna Ndoye Seck, a demandé d’anticiper sur les servitudes de l’Aibd pour ne pas avoir les mêmes problèmes qu’avec Léopold Sédar Senghor. Le Gouverneur de Thiès, Amadou Sy, soutenant la même thèse, a rassuré que les autorités sont en train de discuter avec les populations pour ne pas connaître les mêmes problèmes de Dakar, mais aussi pour ne léser personne. Par rapport au volet environnemental et social, 3 villages ont été déplacés (Mbadat, Khéssokhat, Katialite), 105 familles relogées et 54 restent à déplacer. Pour la compensation agricole, 569, 9 millions Fcfa sont prévus dont 355,8 millions Fcfa déjà payés aux populations qui sont restées plusieurs années sans cultiver. Pour leur permettre de poursuivre leur activité agricole, 304 hectares ont été distribués aux populations.