VERS UN PROGRAMME DE SUBVENTION
ACQUISITION DE PIROGUES EN FIBRE DE VERRE
Saint-Louis, 30 jan (APS)- Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Omar Guèye, a réaffirmé la volonté du gouvernement sénégalais de lancer un programme de subvention à l’acquisition de pirogues en fibre de verre au profit des pêcheurs artisanaux.
Il intervenait vendredi lors d’un débat consacré aux défis du secteur dans la région de Saint-Louis, à l’initiative de la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de la capitale du nord.
"Le nombre sans cesse croissant de fabrication de pirogues de pêche en bois pose un problème à la préservation de notre environnement", a-t-il dit, en présence de représentants de divers secteurs d’activité de la pêche.
"Il est nécessaire de les remplacer en pirogues en fibre de verre. Elles sont plus chers, mais le gouvernement est engagé dans un programme de subvention à l’acquisition de ce type de pirogue", a-t-il ajouté.
"Le secteur de la pêche artisanale est doté d’une flotte avoisinant les 20.000 pirogues. Chaque jour, de nouvelles embarcations sont fabriquées, il est donc urgent de trouver une solution’, a-t-il fait valoir, soulignant que les pirogues en fibre de verre "sont plus solides et ont une durée de vie beaucoup plus longue".
Selon lui, cette action entre dans le cadre de la modernisation du secteur de la pêche artisanale et de l’appui aux acteurs. Il a rappelé, à cet égard, les initiatives déjà mises en œuvre par le gouvernement, portant notamment sur la diminution du coût des gilets de sauvetage.
Il a de même cité la mise en place d’un fonds de cinq milliards de francs CFA consacré à la subvention à l’achat de moteurs hors bord.
"Au total, 250 millions de francs ont été déjà transférés" par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan dans un compte spécial dédié à la prise en charge de cette subvention portant "sur un million de francs et (qui) concerne cinq mille moteurs hors bord".
Omar Guèye a en outre rappelé "la place importante" de la région de Saint-Louis dans la mise en œuvre de ce dispositif de modernisation, à travers la construction d’un port, d’un nouveau quai de pêche et d’entrepôts frigorifiques.
Saint-Louis est la deuxième zone de débarquement de produits halieutiques derrière la région de Thiès. Elle dispose d’une flotte constituée de 2 845 pirogues pour une population de pêcheurs de 13 000 personnes.
Ce secteur génère un chiffre d’affaires de 1, 6 milliards de francs CFA, tandis que les activités de transformation rapportent près de 11 milliards de francs, d’après les statistiques du ministère de tutelle.
Les pêcheurs restent concentrés dans les quartiers de la Langue de Barbarie, principalement dans celui de Guet Ndar. Les techniques de pêche demeurent anciennes et les pêcheurs trouvent difficilement les moyens de se développer pour tirer le maximum de profits dans ce secteur jugé florissant, lit-on dans un document de travail de la CCIAS.
Parmi les contraintes du secteur, figurent la cherté des équipements, la raréfaction des ressources, le manque d’organisation des acteurs et les conséquences liées à l’ouverture d’une brèche sur la Langue de Barbarie.
Cette brèche avait été ouverte en 2003, lors de fortes inondations consécutives à une crue du fleuve Sénégal et de fortes pluies qui avaient menacé à l’époque de détruire un barrage.
La brèche creusée à l’origine sur quatre mètres, s’étend actuellement sur des dizaines de kilomètres et a provoqué des conséquences environnementales désastreuses, tout en influant sur les activités de pêche.
"Plus de 200 pêcheurs ont perdu la vie dans des accidents survenus lors de la traversée de cette brèche par des embarcations", a rappelé Omar Guèye.
Ce dîner-débat, qui s’est tenu dans la salle des banquets de la CCIAS, a donné l’occasion aux représentants locaux de la filière de revenir sur les difficultés et proposer des solutions.
Il a ainsi été agité plusieurs idées relatives aux stratégies de valorisation durable des opportunités de la production halieutique à Saint-Louis.
Les participants ont également discuté des voies et moins de rendre davantage fluide les exportations par le développement d’un réseau de transport maritime de proximité.