WARI EST DÉJÀ DANS LA BANQUE
Kabirou Mbodj, président directeur général du Groupe Wari
Le Groupe Wari, actif dans les services financiers de proximité, dont le plus connu est le transfert d'argent, vient d'acquérir Tigo, le deuxième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal, pour un montant de 78 milliards de francs Cfa, signant ainsi une diversification de ses activités. Son président directeur général, Kabirou Mbodj, qui affirme être actionnaire de Wari à 97%, explique, dans cet entretien, les raisons qui l'ont poussé à acquérir Tigo et évoque les perspectives qui s'offrent à la nouvelle entité, dans une "dynamique d'excellence", au profit des clients.
L'acquisition de l'opérateur de téléphonie Tigo, est-ce une opportunité qui était à saisir ou une volonté d'expansion et de diversification du groupe ?
"L'acquisition de Tigo et de différentes sociétés de Millicom que le Groupe Wari a achetées n'est pas une opportunité. L'opération résulte d'une volonté de compléter l'offre de Wari pour donner des services financiers aux populations sénégalaises. Nous pensons que cette combinaison de la plateforme Wari et des services de télécommunication va réellement apporter l'inclusion financière telle que souhaitée par les institutions étatiques, le régulateur, pour le plus grand bien des populations sénégalaises".
Que ressentez-vous en entendant certains dire qu'ils vont désormais s'abonner en masse à Tigo et exprimer leur fierté de noter que c'est un Africain qui vient d'acquérir un groupe multinational de télécommunication ?
"J'ai ressenti beaucoup de fierté et cela me rend d'autant plus heureux de faire partie de ces Sénégalais qui ont senti cette fierté en se disant que c'est possible et que nous devrions le faire et nous aurions dû le faire avant. Je pense à tous ces valeureux chefs d'entreprises africains qui travaillent et qui sont freinés et brimés par tout le capital étranger des multinationales et qui devraient maintenant voir que c'est possible. Je suis content de voir que c'est nous qui l'avons fait en premier et que c'est une première en Afrique qu'une compagnie africaine rachète une multinationale. Mais, au-delà du principe et de l'effet, ce qu'il faut maintenant retenir, c'est le fait que d'autres capitaines d'industries accompagnent et poursuivent cette ambition. Nous en avons quelques-uns au Sénégal. Ce sont de valeureux capitaines d'industries qui, je l'espère, vont aller identifier les pans d'industries dans les secteurs d'activité et en prendre possession. Il est temps que l'on parle de l'Afrique. C'est le temps des Africains. C'est cela que nous avons essayé de montrer".
Avez-vous bien mesuré le pari qui est le vôtre d'investir un domaine dans lequel s'activent deux autres opérateurs déjà bien implantés ? Et quel sera l'engagement sur la qualité ?
"Nous sommes là en tant que consommateur sénégalais et pour challenger l'offre et la qualité des services qui sont offerts de façon générale. Nous souhaitons justement apporter un plus en termes de disponibilité de service et en termes de coûts. Je pense que c'est sur cet aspect que nous allons travailler à Tigo. Nous devons faire en sorte qu'au-delà de l'adhésion, de l'engouement qu'ont les populations sur le principe d'acquisition, qu'il y ait un engouement beaucoup plus fort par rapport à la qualité que nous comptons offrir et au système que nous allons créer avec Wari".
Par ce rachat et au-delà de la téléphonie mobile, misez-vous sur d'autres créneaux et niches offerts par les technologies ?
"Nous sommes déjà dans les technologies. L'économie digitale est là. Elle est globale, accessible à tout le monde et s'impose, que ce soit dans les banques, de la téléphonie, des services administratifs, de la consommation. On y est de plain-pied. Il n'y a pas d'autres choses à inventer. Le monde de demain est déjà là, aujourd'hui. C'est pourquoi, l'acquisition de Tigo renforce notre stratégie d'offrir les services digitaux dont ont besoin les Africains. Nous voulons connecter l'Afrique au reste du monde".
Cela veut-il dire que, demain, Wari sera dans la banque ?
"Wari est déjà dans la banque en tant que partenaire stratégique de presque l'ensemble du système bancaire sur le continent. Plus de 152 banques sont partenaires de la plateforme Wari. C'est quelque chose sur laquelle nous travaillons déjà".
Comment comptez-vous gérer les deux activités qui, même si elles peuvent se compléter, sont quand même différentes ?
"Elles sont différentes, mais complémentaires. Il n'est pas question de fusion ou de plan de licenciement. L'intérêt dans le rachat de Tigo est de créer une vraie synergie entre deux entités fortes, au service des populations pour que, ensemble, on profite de l'expertise des employés de Tigo, de son management et de celui de Wari. Pour que chacune et ensemble ces deux entreprises puissent construire une vraie offre et faire comme Wari".
Les facilités offertes par la téléphonie pour le transfert d'argent ont-elles pesé dans votre choix de racheter Tigo afin de constituer un groupe homogène avec des produits qui se complètent ?
"La technologie sur le service que vous évoquez (les transferts d'argents), c'est un panel de services financiers. L'acquisition de Tigo, c'est pour permettre d'offrir la connectivité, quel que soit l'endroit où l'on est, que l'on puisse accéder aux services. L'inclusion financière, ce n'est pas seulement de disposer d'un compte bancaire, c'est de faire en sorte que l'on soit inclus économiquement. C'est ce que nous voulons apporter aux populations. Cette acquisition nous permettra d'être beaucoup plus proches d'elles".
Cela semble paradoxal. Vous avez souvent dénoncé les sociétés de téléphonie qui ont intégré le secteur rentable du transfert d'argent. Pourquoi, alors, avoir racheté Tigo ?
"On n'est pas dans la même situation. Parce que Wari est une plateforme digitale qui permet aux banques d'offrir des services financiers de manière plus large et plus dense, à travers notre réseau de proximité. Le rôle de la finance doit revenir aux banques qui, pour exercer leur métier, disposent d'un agrément de la Banque centrale. C'est un métier bien distinct de celui d'opérateurs de télécom. L'acquisition de Tigo n'est pas une question de services financiers. A travers ce rachat, nous voulons repositionner le rôle d'un opérateur de télécom dans un environnement complet. Concernant l'environnement des services financiers, il faut voir ce que doit être un incubateur de télécom, c'est-à-dire de la connectivité, et tout faire pour rendre accessible les services financiers offerts par les banques ou par les institutions financières qui sont des partenaires de Wari".
Avec cette acquisition et la mise en place d'un groupe intégré, quels sont vos objectifs stratégiques à court, moyen et long termes ?
"Les objectifs à court terme, c'est de rendre l'offre de Tigo plus attractive et faire en sorte que la qualité soit au rendez-vous. Nous voulons plus d'adhésion de la part des populations sénégalaises qui ont manifesté un grand engouement avec l'acquisition de Tigo. Le pari est de faire en sorte que la qualité, la pluralité des services et leur coût soient au rendez-vous. C'est ça notre volonté à court terme. Après, il s'agira de construire une autre offre qui sera plus alternative. L'idée est d'avoir cet écosystème qui a réussi à Wari et de le reproduire à travers le partenariat Tigo - Wari".
Récemment, des problèmes avaient été notés dans le réseau de Wari. Qu'est-ce qui a été fait pour y remédier ?
"Des difficultés, on en retrouve dans tout système, mais elles sont reprises de façon insidieuse par certains concurrents pour faire croire qu'il y a des problèmes majeurs. Aujourd'hui, sur les millions de transactions effectuées sur la plateforme de Wari, s'il y a une dizaine qui pose problème, c'est vraiment insignifiant. Mais vous avez des structures concurrentes qui, au lieu de se concentrer sur une offre de meilleure qualité pour concurrencer Wari, préfèrent utiliser des procédés diffamatoires pour tenter de jeter l'opprobre sur nous. Mais l'adhésion encore plus grande des populations à notre endroit montre qu'il n'y a pas de problèmes à ce niveau, même si tout est à parfaire. Il ne faut pas oublier que même si Wari est devenu très populaire, il est quand même récent. Et chaque fois qu'un système grossit, il y a des ajustements à faire. Parce que notre intérêt est de construire chaque jour une offre encore beaucoup plus proche des populations et qui rencontre leur adhésion en réglant leurs problèmes quotidiens".
La concurrence vous talonne de plus en plus. Comment comptez-vous faire pour maintenir votre avance ?
"Nous avons été les pionniers dans l'offre de services financiers digitaux au grand public. C'est ça qu'il faut préciser. Dans ces services, il y avait du transfert d'argent à côté d'autres services de paiement. La concurrence, c'est quelque chose de simple. Elle aide à innover, à renforcer la qualité des services et à réduire les coûts pour gagner l'adhésion des utilisateurs. C'est cela notre crédo. Nous sommes contents qu'il y ait la concurrence et nous souhaitons que les pouvoirs publics l'organisent pour qu'elle soit saine et équitable. Et à ce moment, les populations choisiront le service qui correspond le mieux à leurs attentes".
Mettre sur la table environ 80 milliards n'a pas été une mince affaire. Comment a été conçu le montage financier ? Quelle est la part de fonds propres et quel est le niveau du financement complémentaire ?
"Je pense que le plus important dans cette acquisition, ce n'est pas tellement le montant de l'acquisition, contrairement à l'intérêt qui est suscité. En fait, c'est une structure qui était à vendre et que nous avons achetée. Maintenant, pour les modalités d'achat, je ne pense pas que ce soit la chose la plus importante. Ce qui intéresse plutôt les Sénégalais, c'est de savoir qu'est-ce que nous comptons faire de cette société qui, aujourd'hui, intervient dans un secteur très sensible et qui fait appel à une offre de service au quotidien. Les services de téléphonie ne sont pas un luxe, mais un service public pour lequel aussi bien l'État, le régulateur que les populations accordent un intérêt particulier".
D'aucuns estiment que vous êtes un prête-nom. Que leur répondez-vous ?
"Il faut vraiment le déplorer parce que vous avez des personnes qui, au lieu de travailler à trouver des offres pour une concurrence saine, n'ont d'autre chose à faire que de produire des allégations qui sont fausses et diffamatoires. C'est vraiment déplorable. Actuellement, Wari est présent dans 62 pays. On aurait pu faire comme certaines multinationales et investir ailleurs qu'au Sénégal. Mais on a réinvesti la totalité de nos revenus dans le pays. Je pense que c'est ce qu'il faut saluer. Il faut que les rumeurs fausses et diffamatoires soient décriées et que les populations ne soient pas abusées par les propos malveillants. Pour le reste, je pense que les populations mesurent bien exactement ce qu'a réalisé Wari depuis sa création. Notre parcours est complètement transparent. Les Sénégalais nous suivent depuis nos débuts en 2008. C'est ce que nous prônons et elles le constateront toujours au quotidien, aussi bien maintenant que dans l'avenir. Il n'y a absolument aucune personne qui est derrière Wari, à part les Sénégalais"
Quelle est la géographie du capital de Wari ? Qui en est l'actionnaire majoritaire ? Certains susurrent même que vous êtes peut être un prête-nom. Que répondez-vous par rapport à ces commentaires ?
"Encore une fois, ce sont des allégations diffamatoires et réductrices. Il vaut mieux saluer les initiatives plutôt que d'essayer de penser qu'il y a toujours quelque chose de malsain derrière. C'est assez déplorable de ne pas avoir un esprit positif. La société Millicom détenait les trois sociétés au Sénégal que sont Sentel S.A., Data International et Mobile Cash. L'ensemble de ces trois structures, c'est-à-dire 100 %, appartiennent maintenant à Wari, un groupe détenu à 97 % par Kabirou Mbodj. Le reste du capital, soit 3 %, est détenu par les employés ou les anciens employés. Voilà la structure de notre capital. Dans le futur, il y aura des ouvertures parce que Wari s'internationalise et de grandes institutions sont en train de vouloir entrer dans le capital. Ce ne sont pas des Marocains, ni des Algériens et il n'y a pas quelqu'un qui est derrière et qui tire les ficelles. L'autre objectif est de redonner aux Sénégalais et aux Africains la propriété du groupe Wari pour que tout le monde en soit, en partie, propriétaire. Nous souhaitons que les retombées de cette grande aventure que nous essayons de construire puissent servir et profiter à tous".
Wari avait connu, ces deux dernières années, une polémique opposant des actionnaires qui a atterri au tribunal. Où en est cette affaire ? Est-ce qu'elle a gêné ou retardé le processus d'acquisition de Tigo ?
"Il n'y a jamais eu un problème chez les actionnaires. La politique de Wari c'est de redistribuer. Ça fait partie de notre ADN. Quand j'ai créé la société, j'ai voulu donner des parts à des employés pour qu'ils puissent en bénéficier. C'est ce que je leur avais promis, c'est-à-dire créer une fierté et des revenus pour que tout le monde puisse en bénéficier. C'est ce que j'ai voulu faire. Malheureusement, cela a été détourné pour créer de la polémique par voie médiatique. Mais, il n'y a aucune incidence sur la vie de la société. La preuve, les personnes qui sont derrière pour dénigrer Wari ont été elles-mêmes condamnées, à savoir Jeune Afrique et d'autres journaux de la place qui ont relayé cette information et qui ont été condamnés pour diffamation par le Tribunal de Dakar".
Après Total Sénégal, il y a un an, envisagez-vous une future introduction de Wari et Tigo en Bourse, à la BRVM notamment ? Dans le futur, une ouverture du capital de vos deux entités vers un actionnariat populaire est-elle possible ?
"Tout cela est non seulement possible, mais souhaitable car aujourd'hui, il en va de l'intérêt de l'entreprenariat sénégalais et africain que les gens comprennent que dans le monde, les mécanismes de financement les plus complets et les plus efficaces se font par les marchés et cela a l'avantage de créer un vrai engouement populaire. Déjà, on a noté avec intérêt l'engouement engendré par l'information de cette acquisition et le patriotisme au Sénégal. Cela nous rend fier et nous le saluons à juste titre. Fort de cela, nous voulons redonner aux populations sénégalaises la possession de cet outil que constitue Tigo qui est un outil de souveraineté et nous ferons en sorte que les populations se l'approprient. Oui, l'entrée en bourse est quelque chose qui est envisagée".
C'est-à-dire aller en bourse et faire une ouverture sur l'actionnariat populaire ?
"Oui l'actionnariat populaire a toujours été une chose voulue par le groupe Wari. Nous travaillons là-dessus pour les deux entités".
Avec l'acquisition de Tigo, est-ce qu'on peut désormais considérer Kabirou Mbodj comme un capitaine d'industrie ?
"La personne importe peu dans le dispositif. Si ce n'était l'engouement suscité par Wari, j'aurai souhaité rester anonyme. Cet engouement est encore plus fort avec l'acquisition de Tigo et m'oblige à me mettre au-devant de la scène. Mais un capitaine d'industrie, c'est un entrepreneur au départ. Pour cela, je sais que tous les entrepreneurs qui se lèvent tous les jours et qui se disent qu'il faut essayer de changer les choses sont à saluer. Il n'y a pas de profil qui soit plus haut que les autres. Il y a des degrés de réussite, mais ça n'enlève pas le mérite de l'ensemble des gens qui essayent. C'est tout cela qu'il faut saluer".
Le fait d'être considéré comme un capitaine d'industrie, ça ne vous choque pas ?
"Il n'y a pas à être choqué. Si c'est légitime, je l'accepte avec fierté et responsabilité. Parce que derrière, c'est un devoir qui s'impose. Nous devons offrir un service public, même si Wari est une société privée. Il y a donc une énorme responsabilité qui se renforce par l'adhésion des populations et nous voulons qu'elles soient encore plus fières de ce que nous faisons et beaucoup plus engagées à porter l'entreprenariat sénégalais et africain".
Que vont représenter Tigo et Wari dans l'économie nationale en termes de chiffres d'affaire et d'emplois créés ?
"Ce sont les populations qui vont définir la qualité et l'envergure de l'utilisation qui va être faite des services que nous offrons aujourd'hui et pour le futur. Cet engouement va nous obliger à réfléchir plus fort à comment redonner aux Sénégalais cette force qu'ils ont créée en nous, en générant encore plus d'emplois. Aujourd'hui, avec 18.000 emplois directs, Wari est le premier créateur d'emplois et nous comptons accroître ce chiffre à travers tout l'écosystème que nous allons mettre sur pied. Le rôle de l'État est d'organiser l'économie. Il ne lui revient pas de créer des emplois, mais d'accompagner les entreprises. Et en développant les entreprises, on générera plus de revenus fiscaux pour l'État, ce qui lui permettra de construire plus d'infrastructures".
Quelle sera votre stratégie à Tigo ? Ce sera la rupture ou la continuité ?
"Vous me permettrez de rassurer tous nos employés. Que ce soit ceux de Tigo ou de Wari. Ce que nous cherchons, c'est avant tout l'excellence et offrir les meilleurs des services. Il n'y a donc pas de chasse à l'homme, de politique de restriction ou de réduction d'emplois. L'objectif, aujourd'hui, est tourné vers les populations sénégalaises. Qu'est-ce que nous pouvons leur offrir de mieux, de plus adapté et de moins cher ? C'est ensemble que nous allons travailler, aussi bien les équipes de Tigo que celles de Wari, pour offrir ces performances aux populations".
Vous êtes aussi un chantre de la préférence nationale. Comment appréciez-vous la position de l'État à l'endroit des opérateurs économiques nationaux ?
"Nous prônons la concurrence saine et un environnement juste et attentifs aux investisseurs nationaux. L'État ne peut pas tout faire. On a tendance à penser que c'est l'État qui crée les emplois. J'évoque avec respect le nom de Babacar Ngom et d'autres qui sont de véritables capitaines d'industrie au Sénégal. Au début, un entrepreneur défend son projet sans tout attendre de l'État. Notre préoccupation porte plutôt sur ce que nous pouvons apporter à notre pays. C'est ce que nous avons fait. Ce n'est pas une question d'argent, mais d'organisation. Il faut que nous, Sénégalais, nous mettions ensemble, que nous travaillions ensemble, ayons une stratégie commune, des ambitions communes et un destin commun. A ce moment-là, l'État pourra nous rejoindre et organiser cet engouement de solidarité. C'est ce qu'on attend de l'État. Il doit venir en dernier ressort pour organiser le cadre et faire en sorte que tout le monde puisse librement exercer sa profession ou son activité. Que chacun soit, de façon équitable, dans le système économique pour que l'ensemble de la population et des acteurs puisse en profiter. Je pense qu'on a le soutien de l'État et j'en suis content".
Quels sont vos conseils aux jeunes Sénégalais pressés de créer des entreprises gagnantes ? Quelle est votre méthode managériale et entrepreneuriale ?
"Il n'y a pas d'âge pour entreprendre. Il n'y a que la volonté de faire et de réussir. La seule limite, c'est le ciel. Si vous commencez une chose et que vous pensez que c'est ce qu'il fallait faire, il faut le continuer. Il ne faut pas vous arrêter que quand c'est fait et réalisé. Ce qui est important, c'est de se dire, à un moment donné, qu'on va créer une activité parce qu'on sait qu'elle peut rapporter de la valeur ajoutée à soi-même et aux gens à qui c'est destiné, c'est-à-dire à la population. Rien que pour cela, il faut se donner corps et âme, quelle que soit la dureté des épreuves, afin d'atteindre la réussite. C'est le conseil que j'apporte. Tous les rêves sont valables. Ne pas penser que les rêves ne sont pas à notre portée, c'est ce qui brise l'entreprenariat africain. Il faut décomplexer les Sénégalais. Je donne l'exemple de Coca-Cola dont l'origine était une petite structure à Atlanta. Cent ans plus tard, cette société est non seulement pérenne, mais est présente partout dans le monde. Cela veut dire qu'on a une opportunité de jouer sur un terrain mondial. Les outils sont là et les Sénégalais ont une capacité d'adaptation. Il faut décomplexer et l'environnement et l'ensemble du continent pour qu'ensemble on aille à la conquête de ce qui fait la réussite des grands groupes du monde entier et qui puisse nous permettre même de décider de notre avenir".