50 FILLES RECALÉES
Parfum de fraude au concours d'entrée à la maison Mariama Ba
La tension est montée hier, mercredi 28 octobre, au déroulement du Concours d'entrée en sixième à la maison d'éducation Mariama Bâ, au collège John Fitzgerald Kennedy. En effet, elles sont 50 filles à ne pas pouvoir accéder aux salles d'examens pour subir les épreuves. Leurs noms ne figurent pas sur la liste des élèves devant composer. Le directeur des examens et Concours, Amadou Moctar Ndiaye parle de liste d'attente. Pendant ce temps, les parents d'élèves crient à la fraude.
Le concours d'entrée en sixième à la maison d'éducation Mariama Bâ n'a pas encore fini avec les remous. Après les cas de fraude notés il y'a de cela deux ans, obligeant les autorités à prendre des mesures coercitives, admission désormais des élèves sur la base d'un concours ouvert, l'examen d'entrée à la prestigieuse école de Gorée s'est tenu hier, mercredi 28 octobre, sur fond de contestations.
Elles sont 50 filles à être recalées au Concours tenu au collège John Fitzgerald Kennedy. Ces filles ont été surprises de ne pas voir leur nom figuré sur la liste des élèves retenues pour le concours.
En effet, selon le directeur des Examens et Concours, ces filles faisaient partie de la liste d'attente. Amadou Moctar Ndiaye a fait savoir que sur les 200 candidates potentiellement présélectionnées, il a été retenu les 150 premières pour subir les épreuves du Concours et les 50 autres restantes sont sur la liste d'attente".
Qu'à cela ne tienne. Les élèves venues un partout dans le pays, ont répondu toutes présentes. Accompagnant leurs progénitures, les parents d'élèves ont exprimé leur courroux et parlent de magouilles orchestrées par les autorités académiques.
"Nous sommes venus ce matin avec nos enfants dont les noms n'étaient pas sur la liste. Les gens trouvés sur place nous ont dit que finalement ils ont sélectionnés 150 élèves. Les autres sont laissés en rade. On n'a pas été informé des mesures prises", souligne Moustapha Lô, parent d'élèves.
Et de renseigner : "ils nous ont fait subir tout ce calvaire. C'est un préjudice moral. Ce n'est pas crédible. J'ai appelé un huissier pour constater les faits et je vais porter plainte".
Fatoumata Penda Keita et Fatou Bintou Lô, toutes deux candidates recalées, ont déploré leur élimination à ce concours d'autant, estiment-elles, qu'elles ont mis à profit les grandes vacances pour réviser.
Awa, originaire de Sédhiou, va dans le même sens en déclarant que "c'est désolant pour moi et mon papa qui a beaucoup dépensé pour que je vienne à Dakar. C'est ce matin qu'on nous a informés de notre sort. Je n'ai pas de vacance".
"Comment comprendre qu'elles font parties des 200 meilleures élèves du Sénégal pour ensuite éliminer 50 sans qu'elles aient l'occasion de faire le concours", réagit encore Moustapha Lô.
Dans un communiqué, le ministère de l'Education nationale, rappelons-le, avait précisé que "les 150 meilleures filles du Concours d'entrée en sixième qui remplissent toutes les conditions fixées par ledit arrêté, ont été présélectionnées. Et parmi ces candidates, 32 (trente-deux) seront sélectionnées pour intégrer la classe de 6ème de la Maison d'Education Mariama BA (Memba), conformément aux dispositions de l'Arrêté n° 10229 du 23 juin 2014"
"Toutes les régions ont chacune au moins une représentante parmi ces 150 meilleures filles, à l'exception de Kaffrine. Ces candidates viennent de 28 des 59 Inspections de l'Education et de la Formation (IEF) que compte le pays. 125 candidates viennent des écoles élémentaires privées et 25 de celles publiques", lit-on dans le communiqué.
Amadou Moctar Ndiaye, directeur des examens et concours : "Nous avons agi dans la légalité"
"Il y'a une obligation minimum qui pèse pour tout acte administratif. Il existe un arrêté qui organise le Concours d'entrée à Mariama Bâ. Dans une disposition de l'arrêté, le concours s'adresse aux 150 premières issues du concours de l'entrée en sixième. Une autre disposition qui réglemente l'état civil et la nationalité. Nous avons eu, l'année dernière, des situations où des élèves étaient admises mais ne remplissaient pas les conditions de l'arrêté, notamment pour l'état civil et la nationalité. Mais on a organisé une session de rattrapage pour compléter l'effectif. Nous avons voulu éviter le même cas. On a envoyé 200 candidates potentiellement présélectionnées. Nous avons pris les 150 premières et les 50 restantes sont dans la liste d'attente. Au cas où il y'a un contrôle à priori des dossiers sur l'état civil et la nationalité des premières sélectionnées, on pourra les remplacer par des élèves sur la liste d'attente, après étude de dossier. Par conséquent, nous avons arrêté la liste sur la base des performances des élèves. La liste des 150 élèves a été publiée dans la presse et remise à l'ensemble des inspections d'éducation et de la formation. Nous avons agi dans la légalité. Ce concours est très transparent".