HARO SUR CHEIKH OUMAR HANNE À ZIGUINCHOR
La rentrée universitaire 2020- 2021 de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, prévue ce 24 mai, risque d’être compromise
En sit-in ce mercredi devant le rectorat de l’Université Assane Seck, la communauté universitaire n’a pas mis de gants pour tirer sur le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Enseignants, étudiants et personnel administratif, technique et de service exigent l’achèvement des chantiers et réclament les 960 millions promis par Cheikh Oumar Hanne pour accompagner la rentrée universitaire prévue le 24 mai prochain. Ils menacent de déserter les amphis si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
La rentrée universitaire 2020- 2021 de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, prévue ce 24 mai, risque d’être compromise. Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES), le Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES), le Syndicat autonome des travailleurs des universités et des CUR (SATUC) et la coordination des étudiants de l’Université Assane Seck ont décidé de faire front commun pour boycotter la reprise des cours.
Ces organisations ont fait face à la presse, ce mercredi, après un sit-in tenu devant les locaux du rectorat pour alerter les autorités étatiques et l’opinion nationale. «Il est hors de question pour nous de reprendre les cours à l’Université Assane Seck dans ces conditions. Tant que le ministre ne respectera pas ses engagements, il n’y aura pas de rentrée. Nous sommes debout comme un seul homme, enseignants, étudiants, personnel administratif, technique et de service et on est très déterminés. Nous sommes tous unis dans cette lutte et personne ne va nous divertir », fulmine Sidaty Sané secrétaire général du SATUC, section UASZ.
A l’origine de cette radicalisation de la communauté universitaire, le non-respect des engagements du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, selon la coordination des syndicats de l’Université Assane Seck. « Le ministre nous avait promis, lors de son dernier passage à Ziguinchor, d’achever les chantiers qui traînent depuis plus de 5 ans. Il avait pris l’engagement de nous accompagner si on acceptait de recevoir de nouveaux bacheliers. Il avait même promis une enveloppe de 960 millions de francs CFA. Aujourd’hui, aucune de ces promesses n’est respectée.
Pire encore, il n’a daigné donner aucune explication. C’est un manque de respect notoire à l’endroit de toute la communauté universitaire », s’offusque Ibrahima Badiane, secrétaire général du syndicat unique des enseignants du supérieur de l’Université Assane Seck. Les étudiants, plus irrités par le mutisme de leur ministre de tutelle, vont même plus loin. « Nous pensons que ces fonds ont été détournés par le Ministre Cheikh Oumar Hanne. Mais on ne restera pas les bras croisés, car cet argent appartient à l’Université Assane Seck. Il va nous rendre les 960 millions de francs CFA par la force. Nous interpellons le président de la République Macky Sall. S’il ne réagit pas face à cette forfaiture du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, il sera, à nos yeux, complice», dixit Diarra Touré porte-parole de l’inter-amicale des étudiants de l’Université Assane Seck. Ce dernier promet des actions plus radicales si l’Etat ne trouve pas des solutions à leurs revendications. Il invite la société civile, l’association des parents d’élèves et d’étudiants à les soutenir dans ce combat.