LA CESL RECLAME LES TETES DE MARY TEUW NIAW, AMADOU BA, ALY NGOUILLE NDIAYE, BAYEDALLAY KANE ET IBRAHIMA DIAO
La Coordination des étudiants de Saint-Louis réclame les têtes des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Economie des Finances et de l’Intérieur
En décidant d’agir au quotidien pour que justice soit rendue sur la mort de leur camarade, Fallou Sène, la Coordination des étudiants de Saint-Louis réclame les têtes des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Economie des Finances et de l’Intérieur. Mais aussi celles du Recteur et du directeur du Crous. Pendant ce temps, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) veut la mise en place d’une «commission d’enquête indépendante et impartiale» afin de traduire devant la justice les responsables de la mort de l’étudiant.
Pour que justice soit faite sur la mort de Fallou Sène, étudiant en 2ème année à la section Français de l’unité de formation et de recherche (Ufr) des Lettres et Sciences humaines, la coordination des étudiants de Saint Louis va quotidiennement réagir. Pour montrer leur détermination, les étudiants ont maintenu le blocage de la route nationale (RN2) jusque dans la matinée, pour exprimer leur courroux. Ils ont barré pendant quelques heures la route précisément en allant vers Sanar Peulh en brûlant des pneus et des branches d’arbres sur cet axe. La coordination annonce que l’objectif va désormais au-delà du simple fait de réclamer à temps le paiement des bourses. Les étudiants ont décidé de poursuivre le combat en réclamant la démission des autorités, notamment des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Intérieur et de l’Economie et des Finances, ainsi que le Recteur de l’Ugb, Bayedalaye Kane, et le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Saint Louis (Crous), Ibrahima Diao.
«Nous attendons que justice soit faite. L’heure est à l’action quotidienne», fait savoir Babacar Cissé, membre de la Cesl. Avant d’informer ses camarades de la décision de la Cesl qui avait pris deux jours de pause par respect à la mémoire Fallou Sène. «Nous avons observé deux jours de recueillement. A partir d’aujourd’hui (hier, Ndlr), tant que lumière n’est pas faite, la coordination des étudiants va quotidiennement réagir», poursuit Babacar Cissé.
En attendant que l’enquête soit bouclée demain dimanche comme l’a assuré le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Saint-Louis, Ibrahima Ndoye, la Cesl invite tous les étudiants de la nécessité de rejoindre les rangs, afin que justice soit bien rendue.
«Nous avons besoin de votre engagement et de votre disponibilité pour mener le combat. Nous allons tout suite descendre sur la nationale 1. Le combat va durer», a averti Babacar Cissé.
LA RADDHO VEUT UNE COMMISSION D’ENQUETE INDEPENDANTE ET IMPARTIALE
Pendant que les étudiants de Saint Louis estiment que l’heure est à l’action quotidienne, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) veut la mise en place d’une « commission d’enquête indépendante et impartiale afin de traduire devant la justice les responsables de la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène». La RADDHO condamne vigoureusement «l’emploi disproportionné de la force et l’usage de balles réelles par les forces de l’ordre pour disperser une manifestation pacifique d’étudiants réclamant leurs droits. Tout en rappelant que l’emploi des armes à feu est strictement réglementé par les textes internationaux, le code de conduite pour les responsables de l’application de la loi adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 17 décembre 1979 ». Dans ce communiqué, elle souligne également le «caractère sacré de la vie humaine est garanti par les instruments juridiques internationaux auxquels le Sénégal a souscrits».
Tout comme la Raddho, une autre structure dénommée Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) pense que «des réelles mesures doivent être prises et surtout, appliquées afin qu'aucune injustice dans ce pays ne reste impunie et que toute personne impliquée de près ou de loin soit sévèrement sanctionnée».
«La loi doit s'appliquer dans toute sa rigueur, en toute équité et en toute impartialité», lit-on dans le communiqué parvenu à notre rédaction.