LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE HONORE CHEIKH ANTA DIOP
22ème conférence internationale sur le radiocarbone à Dakar
Des chercheurs et des scientifiques de différents pays se sont donné rendez-vous à Dakar dans le cadre de la conférence internationale sur le radiocarbone. Cette conférence qui se tient pour la première fois en Afrique sera une occasion de faire le point sur les connaissances et partager les acquis en ce qui concerne la datation.
Le Sénégal accueille depuis avant-hier la 22ème conférence internationale sur le radiocarbone. Cette conférence qui se tient pour la première fois en Afrique sera une occasion de «faire l’état des connaissances, de partager les acquis et d’apporter les qualifications nécessaires pour affiner les dates».
Selon Hamady Bocoum, directeur de l’’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), cette rencontre est «une tradition de la communauté scientifique des chercheurs en radiocarbone qui se réunissent régulièrement tous les trois ans».
«Il y a quelques années, on faisait la datation par exemple avec des écarts de plus ou moins 150 ans. Maintenant, ce sont des écarts de plus ou moins 15 ans. C’est une méthode qui s’améliore tous les jours et on se réunit pour faire le point», a-t-il expliqué.
Ainsi, durant ces 5 jours, plus de 100 équipes vont travailler sur l’état des connaissances sur le carbone 14. En à croire le directeur de l’Ifan, «ces résultats vont être publiés dans la revue Radiocarbone qui va faire le point sur les connaissances en radiocarbone en 2015». «Le travail va durer 5 jours, il y aura des sessions sur le changement climatique, la pollution, le réchauffement. C’est au sortir de ces travaux qu’on va tenir une conférence de restitution pour montrer les résultats atteints sur le plan scientifique», a-t-il ajouté.
Lors de l’ouverture de cette rencontre, M. Bocoum a fait savoir que la tenue de cette conférence au Sénégal a permis à l’Ifan de faire peau neuve. Selon lui, le laboratoire a été réhabilité et est en excellent état. «Sous peu, il va pouvoir atteindre un rythme de croisière dans les domaines de datation. Il a absolument les mêmes instruments de mesure que les labos les plus cotés dans le monde. Il n’y a aucune raison pour qu’on ne soit pas dans le peloton de tête», s’est-il félicité.
D’après M. Bocoum, c’est un «honneur pour le Sénégal» d’accueillir cette conférence avec le laboratoire de l’Ucad du fait que le Pr Cheikh Anta Diop a été le premier a initié un tel laboratoire dans notre région. C’est aussi l’avis du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
Selon Mary Teuw Niane, «c’est un hommage à titre posthume au travail effectué par le Pr Cheikh Anta Diop à l’Université, et à tous les chercheurs qui travaillent dans ce laboratoire». Revenant sur l’organisation d’une telle conférence, il estime que «les questions liées à la datation sont importantes pour restituer à l’histoire tout ce qu’elle nous donne, qu’on ne peut pas aujourd’hui recueillir».