LE DIRECTEUR DE L’ECOLE FAIT FEU DE TOUT BOIS
REMILITARISATION DE L’ECOLE POLYTECHNIQUE DE THIES
Même si les cours se poursuivent normalement à l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), le personnel administratif et pédagogique n’agrée nullement l’idée de remilitarisation, agitée par les pouvoirs publics. Pour El Hadji Bamba Diaw, Directeur de l’EPT, « ceux qui ont vendu ce projet de remilitarisation ne l’ont fait ni pour l’intérêt de l’école, ni pour celui du Sénégal ». Il l’a déclaré, hier, au terme d’une visite guidée des nombreux chantiers ouverts à l’école, dans le cadre de la mise en oeuvre du plan stratégique de développement
Une visite guidée des chantiers en cours d’exécution à l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT) a permis de se rendre compte, hier, de l’état d’avancement de la mise en oeuvre du plan stratégique de développement de l’établissement, porté par l’actuelle direction.
Selon El Hadji Bamba Diaw, Enseignant au département génie civil et Directeur de l’EPT, « toutes ces réalisations montrent que nous n’avons pas besoin de militaires pour faire fonctionner cet établissement. D’ailleurs, les militaires ont déjà été là et le niveau de développement que l’école a aujourd’hui, elle ne l’a jamais eu depuis sa création. Ceux qui ont vendu ce projet de remilitarisation ne l’ont fait ni pour l’intérêt de l’établissement, ni pour celui du Sénégal. C’est dire que l’EPT est actuellement dans une belle dynamique, pour se positionner en bras technique du gouvernement sur tous les aspects de développement, notamment la mise en oeuvre du Plan Sénégal Emergent (Pse) ». Revenant sur la visite, il affirme que depuis l’avènement de l’actuelle direction, des mesures ont été prises pour mettre un terme au pilotage à vue. C’est ainsi qu’un plan stratégique de développement a été élaboré dans une approche participative, avec l’ambition de mettre chaque année 1000 étudiants sur le marché, d’ici à 2020, soit 200 ingénieurs de conception chaque année.
A l’en croire, le plan est bâti sur un socle de 4 axes fondamentaux. Il s’agit du « développement de l’efficacité interne, la diversification des filières de formation, la promotion de l’innovation et de la recherche et l’ouverture sur le monde ». Et pour chacun des axes ainsi déclinés, dit-il, des actes majeurs ont été posés.
«L’EPT VA INSTALER UNE PLATEFORME TECHNIQUE SOLAIRE A DARAL PEULH»
Le constat est également que les laboratoires existants ont été totalement réhabilités, avec un équipement scientifique adéquat, que même un nouveau bloc comprenant 8 autres laboratoires est en train d’être réalisé. Dans le cadre du capital humain, le directeur de l’EPT déclare : «de 2012 à maintenant, nous avons recruté 17 enseignants dont 7 étaient déjà là et occupaient des postes vacants et 10 reçus du gouvernement l’année dernière. Sur le plan administratif également, 12 personnes ont été recrutées pour combler des départs à la retraite. En ce qui concerne la diversification des filières, il faut noter que de 1973 à 2013, l’EPT ne comptait que 2 départements de spécialité en l’occurrence le génie civil et le génie électro mécanique. Nous avons mis en place un département de génie informatique et télécommunications avec une formation en alternance école-entreprise, dont la première promotion d’ingénieurs est sortie le 1e août 2015. Une filière aéronautique est également mise en place en 2015 avec l’école de l’armée de l’air, pour des étudiants mixtes, composés de militaires et de civils ; et les cours ont bien démarré. Il y a également un master en énergie renouvelable que nous partageons avec les Universités de Bambey et Saint-Louis et nous sommes à la troisième promotion. Ceci, c’est pour développer la recherche au niveau de l’EPT, qui doit être un lieu de production et de diffusion du savoir. L’ouverture sur le monde, qui est aussi l’un des axes majeurs du plan stratégique, est marquée par l’arrivée de plusieurs partenaires.
Dans ce cadre, nous avons renoué avec l’Ecole Polytechnique de Montréal et nous sommes actuellement en train de travailler pour la mise en place d’un Institut solaire appliqué, qui sera installé à Ouagadougou et dont l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT) participe à travers l’envoi d’étudiants et de professeurs. Une plateforme technique sera installée au niveau de l’EPT et elle sera précisément au village de Daral Peulh, qui sera ainsi totalement électrifié en solaire. C’est un projet qui va coupler le solaire et l’utilisation du biogaz ».