LE GOUVERNEMENT ATTENDU DE PIED FERME PAR LES SYNDICALISTES
Satisfaction des doléances des travailleurs de la santé et de la justice
La campagne pour le référendum aura retenu toutes les attentions. Mais à côté des questions politiques, il y a celles sociales avec notamment les syndicalistes de la santé et de la justice qui courent toujours après le Gouvernement pour le respect de ses engagements. Maintenant que le référendum est derrière nous, le Gouvernement devra faire face aux syndicalistes qui ont fait bloc pour se faire entendre.
Le référendum avait fini d'occuper toutes les activités du gouvernement. Maintenant que ce scrutin est dépassé, le Gouvernement devra faire face aux préoccupations des syndicats qui réclament le respect des accords. Pour Mbalo Dia Thiam, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas), le Gouvernement doit avoir maintenant le temps de se consacrer aux problèmes des travailleurs. D'après le syndicaliste, le gouvernement n'a plus d'argument à leur opposer.
"C'est une question qui concerne l'avenir des travailleurs. Il s'agit d'accords signés qui souffrent de défaut d'application de la part du gouvernement", a-t-il fait savoir au bout du fil. Embouchant la même trompette, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la santé (Syntras), Souleymane Joseph Mané, soutient que "si l'Etat estime que son agenda politique" est prioritaire par rapport à celui des syndicalistes, ces derniers doivent l'amener à comprendre qu'eux aussi ils ont leur agenda.
Selon M. Mané, l'Etat doit savoir que les syndicalistes ne peuvent pas se départir de tout cela. "Nous devons trouver les moyens de pousser le gouvernement à s'asseoir et à régler la situation. Il ne s'agit plus de négocier, les négociations sont derrière nous. Il s'agit de respecter les accords contenus dans les différents protocoles. Nous sommes des Sénégalais et nous comprenons les enjeux politiques. Maintenant au-delà de ça, l'Etat doit revenir sur les questions sociales", a-t-il fait savoir. C'est d'ailleurs au sein du front social que les organisations syndicales comptent s'appuyer pour amener le gouvernement à respecter les accords.
Pour le secrétaire général du Sutsas, Mbalo Dia Thiam, si le Gouvernement les a oubliés en se consacrant au référendum, ce n'est pas le cas pour eux. "On va s'organiser, nous nous sommes regroupés pour rassembler nos forces pour le respect des accords", a-t-il dit.
Concernant le plan d'actions qu'ils comptent mener pour se faire entendre, M. Thiam informe qu'une conférence des secrétaires généraux des syndicats va se tenir dans les prochains jours. A l'en croire, c'est cette rencontre qui va décliner l'agenda qu'ils vont suivre.
Du côté du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), on soutient que le gouvernement à l'obligation de prêter attention à la demande sociale. Pour le secrétaire général du Sytjust, El Hadj Malick Boun Aya Diop, "c'est une chose de gagner un référendum. Mais si le gouvernement veut améliorer ses résultats, il doit compter sur les 100 000 travailleurs de l'Administration".
D'après M. Diop, le gouvernement doit veiller au bien-être des travailleurs de la Fonction publique. "Les gens qui travaillent dans le secteur de la santé, de la justice et de l'enseignement ont des salaires qui ne cadrent pas avec la cherté de la vie. On a le sentiment que le gouvernement pense que la masse salariale est budgétivore", a-t-il déploré.
De l'avis du secrétaire général du Sytjust, le bien-être social est le premier signe de l'émergence. Mais pour lui, le gouvernement ne prend pas en considération cet aspect. Quid du plan d'actions qui va être mené pour se faire entendre ? Les travailleurs de la justice comme ceux de la santé et de l'éducation comptent faire bloc pour en découdre avec les autorités. D'après Me Diop, aujourd'hui il y a même un spectre de grève générale. "Il y a une concertation entre les différents syndicats. Si les choses n'évoluent pas, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait une escalade", a-t-il alerté.
A la question de savoir pourquoi une certaine accalmie a été notée durant la campagne pour le référendum du côté des syndicalistes, Souleymane Joseph Mané déclare qu'ils ne voulaient pas que les gens fassent le lien entre les syndicats et les partis politiques. "Les gens confondent souvent les hommes politiques et les syndicalistes. Nous avons voulu éviter la confusion entre les questions politiques et les questions syndicales. Nous avons pensé que si nous avions soulevé ces questions dans une période aussi proche du référendum, nous serions considérés comme des opposants politiques", a-t-il expliqué.