LE REPORT DES EXAMENS CONFIRME, LA PLANIFICATION EN DISCUSSION
« Le calendrier sera réaménagé en fonction du niveau d’agression du quantum horaire »
Alors que jusqu’ici le report des examens nationaux était une éventualité, l’aménagement du calendrier scolaire est confirmé par le directeur de la Formation et de la Communication (DFC), Mouhamadou Moustapha Diagne. Le ministère de l’Education nationale (MEN) travaille sur cette option de planifier le rattrapage du temps perdu. Ce qui est envisageable, selon le président de la Section éducation et formation du Comité national du dialogue social (CNDS). Baba Ousseynou Ly propose de dégager les modalités techniques de planification du temps de rattrapage des enseignements en évaluant le curriculum implanté et analyser les enseignements-apprentissages déroulés.
MOUHAMADOU MOUSTAPHA DIAGNE, DIRECTEUR DE LA FORMATION ET DE LA COMMUNICATION DU MEN : «Le calendrier sera réaménagé en fonction du niveau d’agression du quantum horaire»
Le ministre de l’Education nationale a annoncé une concertation autour du réaménagement de l’année scolaire. Une rencontre est prévue à cet effet pour une reprogrammation des examens et des concours. Qu’en est-il des nouvelles dispositions pour les dates de déroulement des examens et concours ?
Nous avons tenu une rencontre aujourd’hui (hier, Ndlr) entre Services techniques du ministère pour voir dans quelle manière on pourrait bien terminer l’année scolaire. Revoir les dates des différents examens et un plan de rattrapage des cours. Nous sommes entrain de voir avec les services concernés, notamment la Direction des examens et concours et l’Office du bac qui est sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur.
Nous avons noté que tous les enseignants n’ont pas fait la grève. Il faut relever qu’il y a aussi des écoles qui n’ont pas connu des perturbations. Dans le privé, il n’y a pas eu de grève. Les classes d’examens sont à l’abri des grèves parce que l’enseignant qui a une classe d’examen, sait qu’il sera évalué; souvent ils travaillent à des heures non ouvrables. Ils reprennent souvent les cours pour permettre aux élèves des classes d’examen de pouvoir terminer le programme. Les grèves sont, en revanche, souvent très dures sur les classes intermédiaires, c’est-à-dire celles qui ne font pas d’examens.
Dans tous les cas de figure, je pense que le calendrier sera réaménagé. Mais, si la grève pouvait se terminer d’ici la fin du mois, je pense que ce serait une bonne chose, car nous ne sommes pas encore dans la zone rouge. Nous allons analyser le temps de présence dans les classes. Il faut permettre aux enseignants de rattraper le temps perdu pour que l’élève puisse se présenter à l’examen. On est obligé de réaménager le calendrier scolaire en fonction du niveau d’agression du quantum horaire.
A l’assemblée nationale, le ministre de l’Education avait donné des statistiques sur l’impact des mouvements sur le quantum horaire. Sachant que ces chiffres de tous ordres d’enseignement ont évolué, quelles sont les éventuelles mesures du ministère, tenant compte des facteurs comme l’hivernage ?
Les statistiques vont progresser. Le SELS a suspendu son plan d’action. Ce n’est pas la première année que nous vivons cette situation. On a vécu pire en 2012 et 2016. Les Inspections d’académie (IA) en relation avec l’administration territoriale, ont l’habitude d’organiser des examens en hivernage. Ceci ne posera pas de problème. Ce sont des aménagements techniques que nous allons faire avec les administrations déconcentrées.
Il faut noter aussi que la rencontre tenue à la COSYDEP, était une manière pour les 4 organisations syndicales d’embarquer les deux autres qui ont refusé de lever le mot d’ordre, le samedi dernier à 17h. Le ministre a parlé en toute responsabilité et en toute connaissance de cause. Ce qui a été confirmé par Souleymane Diallo du SELS qui a parlé au nom des autres syndicats. Les gens ne doivent pas pousser l’Etat à bout. Ça ne serait pas bien ni pour les enfants, ni pour le Sénégal.
BABA OUSSEYNOU LY, PRESIDENT DE LA SECTION EDUCATION ET FORMATION DU CNDS : «Planifier le temps de rattrapage des enseignements»
Au regard de la situation, avec la suspension annoncée de la grève par deux syndicats, êtes-vous optimiste pour une issue heureuse de la crise scolaire ?
Je voudrai me féliciter du début de la résolution du problème de la grève. Nous avons appris la suspension de grève de certains syndicats du G6. L’espoir n’est pas perdu avec les autres syndicats qui maintiennent le mot d’ordre. Par rapport au temps perdu, nous estimons que les enseignants ont suivi les mots d’ordre. C’est un temps perdu extrêmement important qu’il faudrait rattraper. De ce fait, il faut que les techniciens du ministère de l’Education nationale réfléchissent sur les nouvelles modalités de faire participer l’ensemble des acteurs du système éducatif, notamment les syndicats d’enseignants et les parents d’élèves. Il est impératif de prendre des mesures techniques pour que le temps perdu puisse être rattrapé.
Au niveau des Inspections départementales de l’éducation, il faut évaluer le curriculum implanté, analyser les enseignements-apprentissages déroulés, les thèmes étudiés. Il s’agira aussi d’évaluer le volume des thèmes non développés et voir quelles sont les compétences de base qu’il faut installer chez tous les enfants pour qu’ils puissent, l’année prochaine, aborder les classes supérieures avec le maximum de chance de réussite. Le temps perdu sera difficile à rattraper. Il faut aujourd’hui dégager les modalités techniques de planification du temps de rattrapage des enseignements, notamment le ciblage des compétences minimales. Ce qu’on appelle les pré-requis.
Est-il envisageable de tenir des examens à une même date, sachant que les enseignements-apprentissages se sont déroulés normalement dans le privé ?
Le privé a pu dérouler normalement les cours. Ce n’est pas la première fois que nous sommes confrontées à cette situation. Il n’est pas envisageable de faire des évaluations pour le privé et pour le public. Le privé gagnerait à consacrer ce temps à consolider les acquis et relever leurs résultats scolaires. Ce sera les mêmes évaluations, à mon avis. En tant qu’enseignant de formation, les parents d’élèves et autorités doivent travailler à renforcer la qualité des salles de classe et des abris provisoires, surtout dans la zone sud où les pluies sont précoces.
Recueillis par Ibrahima Baldé