LE SADEF EN BRASSARD NOIR POUR DIVERSES REVENDICATIONS
"Si le gouvernement ne satisfait pas les préoccupations que nous venons soulever, d’autres stratégies seront mises en œuvre"
Aujourd’hui, les salles de classe seront noires de brassards. Telle est en tout cas la volonté du secrétaire général du Sadef, Mbaye Sarr, qui a annoncé «une nouvelle forme de grève qui consiste à faire porter des brassards noirs à tous les enseignants : du préscolaire à l’élémentaire en passant par le moyen-secondaire».
Ce faisant, le Sadef s’indigne, selon M. Sarr, contre la manière dont le mot d’ordre de grève a été suspendu dans des conditions encore «obscures», suite à la rencontre d’un «groupuscule» de syndicats avec la Première dame. «Nous nous indignons contre cet état de fait qui a cassé la dynamique de lutte et hypothéqué l’application des accords signés en février 2014. Et le fait que le gouvernement ait produit un soi-disant accord alors que la lutte consistait, comme tout le monde le sait, à l’application d’un accord signé. En lieu et place, le gouvernement nous sert la signature d’un autre accord», a-t-il dénoncé, sommant tous les enseignants, du préscolaire à l’élémentaire, en passant par le moyen-secondaire, de porter des brassards noirs à compter du lundi 14 mai (Ndlr : aujourd’hui) pour, eux aussi, dénoncer cette méthode qu’il qualifie d’«obscure».
Regrettant encore que la Première dame obtienne de ces syndicats ce que le khalife général des Tidianes n’a pas pu. «Ce que nous n’avons pas pu permettre au khalife général des Tidianes, à mon avis, on n’aurait jamais dû le permettre à la Première dame. Quel que soit par ailleurs son rang. Nous estimons qu’elle n’est pas plus importante que le khalife général des Tidianes.»
Ceci dit, le leader du Sadef a indiqué que le port du brassard noir est également une façon d’exiger du gouvernement le paiement immédiat des indemnités de déplacement au Bac, pour les enseignants du préscolaire et de l’élémentaire qui avaient assuré la surveillance et de marquer la solidarité à l’endroit des camarades Mamadou Dia et Ndèye Absa Ba. «Des camarades professeurs au lycée John Kennedy injustement privés de salaire depuis 63 mois par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam», renseigne M. Sarr qui justement rappelle «les promesses non-tenues» du gouvernement. «Le 19 janvier dernier, quand le gouvernement avait rencontré le Groupe des 6, le porte-parole du gouvernement Seydou Guèye avait annoncé de manière tonitruante que le gouvernement allait payer dès le lundi l’enveloppe qui était estimée à 271 millions pour la surveillance du Baccalauréat. Rien n’a été fait jusqu’à présent.» Donc le mouvement d’humeur enclenché aujourd’hui se poursuivra tant que le gouvernement n’aura pas satisfait les revendications des enseignants, assure le secrétaire général du Sadef qui note : «Les brassards noirs sont le symbole de la tristesse, la désolation, l’indignation pour ne pas dire le deuil. Nous continuerons à les porter tant que le gouvernement n’aura pas rétabli les salaires de Mamadou Dia et de Ndèye Astou Ba, tant que le gouvernement n’aura pas payé les indemnités de déplacement au Baccalauréat pour les enseignants du préscolaire et de l’élémentaire qui avaient assuré la surveillance.»
Dans la foulée, il annonce aussi d’autres mesures plus corsées si toutefois les revendications ne sont pas satisfaites. «L’année scolaire n’est pas encore arrivée à son terme. Les examens pointent à l’horizon bientôt. Il y a la surveillance, il y a l’examen du Cfee, de l’entrée en 6e, il y a aussi le Bfem et la surveillance du Bac. Si le gouvernement ne satisfait pas les préoccupations que nous venons soulever, d’autres stratégies seront mises en œuvre.»