LE SUDES/ESR SUSPECTE CHEIKH OUMAR ANNE DE COMPLOTER POUR LA PRIVATISATION DES MASTERS
Cheikh Oumar Anne a déclaré que sur «les 26000 étudiants en master, aucun de fait son cursus en deux ans». Ce qui, selon lui, impose une réforme
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement Supérieur et Recherche (Sudes/Esr) soupçonne le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, de vouloir privatiser les masters. Cheikh Oumar Anne a déclaré que sur «les 26000 étudiants en master, aucun de fait son cursus en deux ans». Ce qui, selon lui, impose une réforme.
«De manière répétée, le ministre a choisi d’affirmer que : «sur les 26000 étudiants en master, aucun ne fait son cursus en deux ans». Non seulement cette affirmation est fausse mais M. le ministre Anne ne saurait en ignorer la fausseté. Pourquoi M. le ministre Anne persiste-t-il donc à proférer ces contrevérités : probablement parce qu’il a l’œil rivé sur les bourses dévolues aux étudiants méritants qui arrivent en Master. Monsieur Cheikh Oumar Anne semble avoir décidé, de privatiser nos universités publiques et de ravir aux jeunes sénégalais l’argent que la République consacre traditionnellement à leur formation», lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction hier, mardi 16 mars.
Et la même source d’ajouter, «après avoir multiplié par cinq et par dix les frais d’inscription des étudiants en Licence et en Master, Monsieur Cheikh Oumar Anne, ses affidés et les syndicats favorables à son projet de pillage de notre système d’enseignement supérieur public se sont réunis à Saly-Portudal pour comploter sur le dos des instances pédagogiques autonomes et des étudiants des universités publiques du Sénégal et élaborer un soi-disant projet de normalisation des masters».
Le SUDES/ESR estime que «la seule préoccupation de M. Cheikh Oumar Anne semble être de faire des économies en privatisant de facto les masters au lieu de s’attaquer aux problèmes structurels de l’enseignement supérieur public sénégalais que sont : le déficit d’infrastructures, de personnels tant enseignant que de support et de budgets».
Allant plus loin, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement Supérieur et Recherche attaque Cheikh Oumar Anne sur le marché. «Déjà épinglé par l’OFNAC pour sa mauvaise gestion du COUD, M. Cheikh Oumar Anne s’est apparemment servi de la loi d’habilitation dans le cadre de la riposte nationale contre la COVID-19 pour passer, au nom des universités publiques du Sénégal, un marché dont l’effet est nul sur l’amélioration de l’enseignement à distance dans l’enseignement supérieur», ont fait savoir Dr Oumar Dia et Cie. Sur ce, le Sudes/Esr rappelle «qu’il avait déjà demandé à l’OFNAC d’ouvrir une enquête sur la régularité de ce marché de modems orange mis à la disposition des enseignants-chercheurs des universités publiques du Sénégal en septembre 2020». A en croire, «il n’y a rien d’autre qu’une volonté implacable de privatiser les universités publiques sénégalaises et d’en pillerles ressources financières derrière les contre-vérités du ministre».
Le Sudes/ESR dit être déterminé à s’opposer «avec la dernière énergie à ce projet contraire aux intérêts du pays qui aura pour résultat de dévoyer la mission de service public des universités sénégalaises et d’exclure définitivement de nos universités publiques les couches les plus déshéritées». Il «en appelle au chef de l’État et demande solennellement le départ de ce ministre qui n’a que trop longtemps déshonoré l’université sénégalaise et qui met en danger l’institution qui a permis à des fils de pauvres de devenir des cadres dans ce pays».
Pour rappel, Cheikh Oumar Anne a déclaré que le dispositif des masters n’est pas performant au Sénégal en annonçant que «sur les 26000 étudiants en master, aucun ne fait son cursus en deux ans». Ce qui lui a fait dire qu’il faut réformer le système universitaire pour «aller dans la professionnalisation des filières et l’employabilité de nos diplômés».