L’ELEMENTAIRE TOUJOURS EN ZONE ROUGE
Kolda sera la ville hôte de la cérémonie officielle de lancement de la 22ème édition de la semaine nationale de l’école de base qui se tiendra du 07 au 12 mai
Kolda sera la ville hôte de la cérémonie officielle de lancement de la 22ème édition de la semaine nationale de l’école de base qui se tiendra du 07 au 12 mai. Sous le thème : « la consolidation des valeurs civiques : l’école, les forces de défense et de sécurité au service de la Nation », cette édition se tient dans un contexte particulier : éventuel réaménagement du calendrier scolaire, 1,5 millions d’enfants scolarisables hors écoles, chute du taux de réussite du Cfee et un taux d’abandon élevé (10,28%).
La 22ème édition de la semaine nationale de l’école de base se tiendra du 07 au 12 mai, sous le thème : « la consolidation des valeurs civiques : l’école, les forces de défense et de sécurité au service de la Nation ». Il s’agit de construire un dialogue constructif entre les acteurs et partenaires de l’école, autour de la perte des valeurs et de l’identité culturelle chez les jeunes générations qui demeure une préoccupation au Sénégal. La ville de Kolda en abritera la cérémonie officielle de lancement prévue lundi 7 mai 2018. « Cette période consacrée à des manifestations, donne lieu à un dialogue constructif entre les acteurs et partenaires de l’école, autour des problématiques qui interpellent la communauté éducative », lit-on dans la note du ministère de l’Education.
Voilà une activité qui, au moins, permet de réduire le déficit de gestion concertée des priorités et des problèmes transversaux du secteur éducatif. Si l’objectif est de construire un citoyen modèle à travers une implication et participation active des acteurs, il n’en demeure pas moins que l’intégration des valeurs républicaines et des connaissances culturelles à l’école, se heurte à des difficultés énormes. L’amélioration des performances des élèves est plombée par les perturbations très sensibles du rythme scolaire et des procédures pédagogiques.
En effet, il est clairement indiqué que la grève des syndicats d’enseignants a affecté le quantum horaire au point de pousser les inspections d’académie à proposer un réaménagement du calendrier scolaire. Le taux moyen national de suivi de la grève au niveau de l’élémentaire et du moyen secondaire est passé par là. C’est ainsi que cet événement devrait constituer un début de solution d’une pacification du système scolaire. Les enjeux sont énormes pour le système scolaire sénégalais, au regard du budget consacré à ce secteur. Les résultats scolaires ne sont pas à la hauteur des milliards investis chaque année.
En 2017, le Certificat de fin d’étude élémentaire (Cfee) a enregistré un taux de réussite de 56,74% contre 58% en 2016. Autrement dit, plus de 40% des enfants ont échoué à cette évaluation nationale, soit 4 enfants sur 10 n’arrivent pas à réussir. Alors qu’il faut en pédagogie qu’au moins 80% des apprentissages soient maitrisés par 80% des apprenants pour parler une école de la réussite. Toujours est-il que, à y regarder de près, ces résultats mitigés trouvent des indicateurs d’explication dans la mise en œuvre du programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), référentiel politique en éducation.
ELEMENTAIRE : LES DIFFICULTES DU SYSTEME
Le système accumule les difficultés. Le niveau des élèves demeure trop faible en atteste les résultats des examens nationaux. Selon le rapport du Paquet de 2017, le taux d’abandon a atteint 10,28% au niveau de l’élémentaire. Selon le niveau, les plus forts taux d’abandon sont notés au CM1 (16,93%), au CI (10,55) et au CE1 (8,53%). Les abandons sont en partie, selon le rapport de performance, favorisés par les écoles à cycle incomplet, le manque d’eau et de toilettes fonctionnelles séparées pour les filles et la fermeture des cantines scolaires. « C’est un bilan mitigé. Nous sommes en train de poursuivre des efforts pour une éducation de qualité, notamment l’objectif d’une atteinte du taux brut de scolarisation universel. Nous allons analyser les taux de réussite des examens nationaux pour y remédier », avait soutenu, à l’occasion, la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, Ndeye Khady Mbodj.
En attendant, ils sont 1,5 million d’enfants scolarisables qui ne fréquentent pas l’école, selon une étude nationale sur les enfants et les jeunes hors du système éducatif, selon une étude de le Cosydep confirmée approximativement par une enquête de l’Usaid.
« Sur une population scolarisable d’enfants estimée à 4 millions 22 mille 229 entre 2015 et 2016, l’effectif des enfants scolarisés était de 2 millions 523 mille 973, soit 63%, contre 324 mille 209 enfants déscolarisés, soit 8%. L’effectif d’enfants jamais scolarisés se chiffrait dans le même temps, à 1 million 174 mille 077, soit 29%, selon l’enquête, ajoutant : « quelque 20% des enfants et jeunes scolarisés âgés entre 6 et 16 ans sont dans une situation de risque de décrochage scolaire ».
DES PISTES DE FINANCEMENT
Pour relever le défi d’une éducation de qualité, la société civile prône de financement endogène, notamment la mobilisation des exonérations et réduction fiscales qui font perdre 500 milliards à l’Etat chaque année. Elles préconisent aussi la création d’une banque innovante éducative et exploitation des opportunités de la Banque islamique pour renforcer la mobilisation de ressources et appuyer le développement du système éducatif. La 22ème édition de la semaine nationale de l’école de base se tient aussi dans ce contexte d’augmentation des frais d’inscription des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee), le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), le Brevet supérieur de capacité (Bsc), le Certificat d’aptitude pédagogique (Cap) et le Concours de recrutement des élèves-maitres (Crem). Les parents d’élèves devront désormais casquer 1000FCFa pour le Cfee et 2000FCfa pour le Bfem, pour permettre à leurs fils de participer aux évaluations.