LES ENSEIGNANTS RAPPELLENT AU PREMIER MINISTRE SON ENGAGEMENT
Les syndicats d’enseignants tirent la sonnette d’alarme pour une année scolaire apaisée
Les syndicats d’enseignants tirent la sonnette d’alarme pour une année scolaire apaisée. Ils ont profité de l’ouverture de la session prérentrée scolaire 2018-2019 organisée par le Haut conseil du dialogue social (du 3 au 7 septembre), à Saly.
Si l’Etat ne respecte pas les accords signés avec les syndicats d’enseignants, le système éducatif connaîtra une année scolaire perturbée à la rentrée prochaine. Car, depuis la signature des accords, le gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne est accusé de faire du dilatoire. C’est pourquoi à un mois de la rentrée, les syndicats d’enseignants attirent l’attention des autorités. Ils l’ont dit à l’occasion de la rencontre organisée par le Haut conseil du dialogue social au tour du thème : «Contribuer à l’application du secteur public de l’éducation et de la formation par la formulation de recommandations concourant à la mise en œuvre des accords et le renforcement des capacités des acteurs».
Selon le porte-parole du G7, «ces assises du Haut conseil sont une opportunité pour le mouvement syndical de faire la mise en œuvre des accords, d’authentifier les manquements mais aussi de sonner l’alerte», soutient-il d’emblée. Le Secrétaire général du Sels, Souleymane Diallo dénonce le fait que le protocole signé le 30 avril dernier ait connu des difficultés dans sa mise en œuvre. «Le premier manquement qui était pratiquement le plus grand espoir pour l’apaisement du système en 2018-2019, c’est l’engagement du Premier ministre de tenir chaque 3 mois une rencontre de suivi des accords qu’il devait présider lui-même. C’était le 30 avril et aujourd’hui, on est au mois septembre, c’est –à- dire 4 mois après et il n’y a pas de rencontre. Pour nous, cela est une source d’inquiétude à défaut d’un suivi avec le PM et les ministres qui ont en charge l’application des accords, nous allons certainement vers des difficultés. C’est pourquoi nous profitons de l’occasion pour demander au Premier ministre de convoquer une rencontre pour résoudre le problème de suivi des accords déjà signés afin d’aller vers une année scolaire 2018-2019 apaisée», a averti le syndicaliste et non moins porte-parole du G7.
LE TAUX ELEVE D’IMPOSITION DES RAPPELS DENONCE
Pour sa part, Saourou Séne a soulevé un autre problème que constitue le taux élevé d’imposition des rappels. Aux yeux des enseignants, ce n’est rien d’autre qu’une politique de réduction des salaires. «Il y a fondamentalement la question des impôts et aujourd’hui au moins, le Haut conseil du dialogue social donne l’opportunité de discuter sur la fiscalité des salaires que nous exigeons. Parce qu’à chaque fois que les collègues reçoivent leurs rappels, ils constatent une hausse faramineuse des impôts sur leur salaire pendant 12 mois. Nous n’allons pas rater l’occasion d’aujourd’hui d’échanger avec le Directeur des impôts sur la question parce que nous considérons qu’avec les rappels, l’Etat donne d’une main et récupère de l’autre via les impôts», a déploré le Secrétaire général du Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (SAEMS). Concernant les passerelles professionnelles, Saourou Sène assure qu’aujourd’hui, le concours est organisé. «Mais quel genre de concours? Sur des milliers d’enseignants, on nous dit que le total des enseignants à prendre est de 67. Cela est inacceptable. Je crois que c’est l’occasion de partager sur toutes ces questions avec le Haut conseil du dialogue social parce que nous pensons que c’est un partenaire crédible», fulmine Saourou Séne.
INNOCENCE NTAP NDIAYE, PRESIDENTE DU HAUT CONSEIL DU DIALOGUE SOCIALE : «Pour éviter d’éventuels futurs préavis de grève, nous misons sur le dialogue»
«Il est arrivé souvent à l’occasion de ces séances de négociation que soient soulevées des questions liées soit à la mise œuvre des accords, soit à certaines réformes mises en œuvre par l’Etat Sénégal ou à la procédure de règlement des différends collectifs dans le secteur public. Pour éviter que ces questions n’affectent la mise en œuvre des accords ou n’alimentent d’éventuels futurs préavis de grève, nous mettrons à profit cette plateforme de dialogue pour les aborder de manière approfondie avec les experts en la matière. Par son volet, cette session sera donc une tribune offerte aux acteurs pour exprimer leurs attentes et leurs préoccupations sur la fiscalité sur les salaires, le processus de dématérialisation des procédures administratives, la reforme sur les retraites, les réformes opérées au niveau des échelonnements indiciaires, la procédure de règlement des différends collectifs dans le secteur public. Au-delà des actions de médiation, de facilitation ainsi que renforcement de capacité des acteurs, le HCDS s’emploie aussi à contribuer à la mise en place de mécanismes adaptés de dialogue au niveau sectoriel»