L’UCAD EN PLEIN DANS LA RURALITÉ
Pour contribuer au développement de l’économie rurale, l’université Cheikh Anta Diop développe depuis 2016, un programme dénommé «Ucad rurale»
Pour contribuer au développement de l’économie rurale, l’université Cheikh Anta Diop développe depuis 2016, un programme dénommé «Ucad rurale», en partenariat avec Michigan state université (Msu) et la commune de Niakhène dans le département de Tivaouane. Il s’agit en effet, avec cedit programme, de former des acteurs, entrepreneurs et producteurs locaux pour le développement communautaire à la base. «L’objectif d’un tel programme est d’opérationnaliser ce qu’on appelle ‘’le service à la communauté’’. Depuis la nouvelle loi, l’université a aujourd’hui une troisième mission. Il s’agit du ‘’service à la communauté’’. Avant, l’université avait des missions de recherche et de formation», explique le Professeur titulaire des universités, Karamoko Diarra, en marge d’une visite de terrain en compagnie des partenaires de l’université de Michigan sur le site expérimental offert à l’Ucad par la commune de Niakhène. Selon le coordonnateur du programme «Ucad rurale», Pr Diarra, «l’objectif fondamental du projet est de travailler étroitement avec les communautés. Egalement d’identifier nos activités de recherche à partir des problèmes que rencontrent les communes à la base et d’en faire des projets et programmes de recherche afin de trouver des solutions à ces problèmes. C’est ça l’aspect du point de vue scientifique, c’est de faire la recherche délocalisée, sortir des laboratoires».
L’autre aspect du programme, signale Pr Karamoko Diarra, «c’est qu’à travers ces recherches, nous déplaçons nos étudiants pour les mettre en contact avec les communautés, pour qu’ils connaissent les réalités sur le terrain, pour qu’ils puissent être formés à résoudre les problèmes à la base». Dans ce cadre, des activités sont déroulées depuis 2016 sur ce site expérimental d’une superficie de 50 ha. Il indique : «Nous avons déroulé des activités citoyennes qui nous ont permis d’offrir une consultation gratuite à beaucoup de populations mais aussi de circoncire des enfants. Egalement de faire des activités d’agroforesterie, entres autres. Et l’année dernière, nous avons lancé, à la suite de la campagne d’hivernage, les expérimentations avec de l’oignon, de la papaye et de la pomme de terre, associées à l’arboriculture, après avoir mené des enquêtes sur ½ ha». Et l’idée, selon le coordonnateur du programme «Ucad rurale», «c’est d’aider les populations locales qui déroulent des activités d’hivernage sur 3 mois sur 12. Parce que le reste de l’année, ces populations n’ont pas d’activités. Il est nécessaire donc de faire ce qu’on appelle ‘’un passage à l’échelle d’exploiter’’, en rapport avec les populations de manière à pouvoir générer des activités génératrices de revenus».
Site expérimental de 50 ha
Ainsi et dans ce cadre, pour valoriser les 50 ha du site expérimental, Pr Diarra annonce que des «projets d’aquaculture et d’embauche bovine seront déroulés durant cette année 2018. Une mission est déjà venue pour cela sur le site». Aussi, «nous allons construire des sites d’accueil pour les étudiants et les professeurs mais également pour les populations qui désirent être formées lorsque nous déroulerons des activités». Pour dire, selon lui, «2018 est une année charnière où nous allons vraiment montrer aux populations que nous méritons leur confiance et que nous sommes décidés à être là, de manière permanente. Et avec les étudiants, nous allons travailler avec elles, en partageant nos innovations technologiques pour faire un co-développement. Il s’agira également de chercher des partenaires et de faire un plaidoyer afin de faire du site de Niakhène un modèle qui pourra inspirer d’autres communes pour le développement communautaire co-conçu par les universités en rapport avec les communautés à la base et avec l’appui des partenaires». Car, de l’avis du Pr Diarra, «si nous appuyons le co-développement à la base, nous allons contribuer à trouver des solutions sur l’économie locale». L’étudiant en licence professionnelle à l’Ucad, Abdourahmane Faye, qui rédige son mémoire de fin d’études sur le site expérimental de Niakhène depuis 2 mois, salue le programme «Ucad rural» qui, dit-il, «nous a permis de mettre en pratique nos connaissances théoriques mais également d’acquérir des connaissances nouvelles en termes d’études». Aussi, ajoute-il, «cela nous a permis de connaitre les différents systèmes de cultures qui sont appliqués. Il s’agit du système d’agroforesterie que nous exploitons sur 9 ha. Nous cultivons ici différentes spéculations à savoir l’oignon, la pomme de terre pour la culture maraichère, la papaye et la mangue pour les cultures fruitières».
nfniang@lequotidien.sn