MOUHAMADOU FALLOU SÈNE MEURT D’UNE BALLE RÉELLE
Le natif de Patar à Diourbel a rendu l’âme lors de son évacuation à l’hôpital régional de Saint-Louis
Agé de 25 ans, Fallou Sène, est la dernière victime des bavures de nos forces de sécurité. Le natif de patar, à dix kilomètres de diourbel était marié et père d’un enfant. Il a reçu une balle avant de succomber. L’annonce de sa mort a entrainé une vive réaction dans les universités du pays. Les étudiants furieux ont déversé leur colère dans la rue. conséquence, le rectorat et le domicile du ministre mary Teuw Niane sis à Ngallèle ont été saccagés. Les insurgés qui réclament le paiement de leurs bourses exigent désormais entre autres le départ du recteur baydallah kane, accusé d’avoir mis le feu aux poudres.
Encore un mort dans un temple du savoir. Fallou Sène est tombé sous les balles des gendarmes réquisitionnés par le recteur qui défendait les intérêts privés du restaurateur. En plus de Fallou Sène, deux autres étudiants sont dans le coma. Tout est pourtant parti d’une banale menace de se restaurer sans payer pendant 48 heures que les étudiants ont mis à exécution pour protester contre le retard de payement de leurs bourses. Piqué au vif, le recteur prend une note de service pour mettre en garde les étudiants. Baydallah Kane joint l’acte à la parole et réquisitionne les services des forces de sécurité qui se pointent devant les restaurants. Ce qui ne dissuade nullement les étudiants décidés à en découdre avec les pandores. Des affrontements éclatent au petit matin.
Pour se défaire de l’étau, des balles réelles ont été tirées sur les manifestants. Atteint Fallou Sène s’affaisse et perd l’âme en cours d’évacuation. La nouvelle enflée par les réseaux sociaux fait le tour du campus. L’adrénaline monte.Une véritable guérilla est enclenchée. Déchainés, les manifestants saccagent tout sur leur passage. Il ont saccagé le rectorat et des bureaux du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales (Crous) de Saint-Louis, mis le feu, cassé des vitres, détruit des ordinateurs, emporté du matériel. Le domicile du ministre Mary Teuw Niane sis à Ngallèle a été saccagé. Tout a été détruit et le matériel emporté. L'enseigne de l'Olac a été détruite et le bus de transport des travailleurs a été calciné. Les étudiants ont envahi les rues. Des éléments du Groupement mobile d’Intervention ont été appelés en renfort. Pour l’heure, le climat est délétère au sein de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis où une grève illimitée a été décrétée. Les pensionnaires de Sanar demandent au chef de l’Etat de démettre les ministres Mary Teuw Niane et Amadou Bâ, le Dg du Crous et le recteur.
NÉ LE 14 MAI 1993 À DIOURBEL, IL EST MORT PAR BALLE LE 15 MAI
C’est un 15 mai que Me Babacar Sèye a été tué dans des conditions encore opaques. 15 mai 2018, Mouhamadou Fallou Sène, né un 14 mai, meurt le lendemain de son anniversaire. Touché par balle tôt le matin, le natif de Patar à Diourbel a rendu l’âme lors de son évacuation à l’hôpital régional de Saint-Louis.Des échauffourées s’en sont suivies et des blessés ont été enregistrés. Un étudiant a été touché par «balle». D’autres étudiants ont eu des blessures dont deux avec des fractures ouvertes. Les forces de l’ordre ont aussi des blessés avec une vingtaine parmi eux. Ils sont évacués à l'hôpital régional Mamadou Diouf de Saint-Louis. L’ambulance qui transportait l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène a tout fait pour arriver à l’hôpital avec le corps en vie du jeune étudiant. Hélas, il a succombé à ses blessures.
LE CORPS À DAKAR POUR L’AUTOPSIE
Le corps sans vie a été envoyé hier, à Dakar pour les besoins de l’autopsie demandée par le Procureur de la République qui a ouvert une information judicaire. D’ a i l - leurs IbrahimaNdoye fera face à la presse. La mère du défunt, Ngoné Diop pleure un enfant promu à un avenir radieux alors que son père Abdoulaye Sène qui exerçait son commerce en Gambie devait rallier Patar hier. Etudiant en Lettres modernes, la victime est mariée et père d’un enfant. Selon certains de ses amis, «Gallas» comme ils l’appelaient, était «pieux, fervent talibé, intègre, travailleur, respectueux».
LE SAES DE L’UGB EN COLÈRE
Le décès de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, âgé de 25 ans, a fait trembler le monde de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et courroucé les animateurs du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes) de la section Ugb. C’est le Sg Patrice Corréa qui est monté au créneau pour dénoncer avec la dernière énergie le climat qui a prévalu hier, dans le temple du savoir. «Les forces de l’ordre ont franchi le Rubicon sur ordre du Recteur. C’est injuste et inadmissible. Les étudiants ne méritent pas une telle mélasse. Ce n’est pas possible. Encore une vie humaine qui tombe dans un campus social, dans une université au Sénégal en 2018. Ces actes de vandalisme sont devenus récurrents à Saint-Louis», s’est désolé le syndicaliste. «C’est pour nous une blessure que les mots ne peuvent pas traduire. C’est une attaque à notre dignité profonde. Un étudiant c’est un capital humain à préserver, un enfant. Il est l’avenir et l’espoir du pays et de ses parents», a-t-il dit.